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- Luca de Filippo: « je ne me suis jamais connu autrement!» | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Luca de Filippo: « je ne me suis jamais connu autrement!» 15 novembre 2012 Publié le : Jurassien d’adoption, Italien d’origine, Luca de Filippo a suivi toute sa scolarité à Bassecourt, le village où il est né. Bien dans sa peau, à l’aise aussi bien avec ses copains que dans ses études, ce jeune homme âgé de 16 ans incarne une vraie force tranquille, malgré une perte auditive bilatérale qui date de sa naissance. En juin dernier, vous avez reçu le Prix aux élèves malentendants décerné par forom écoute… Oui, et ça m’a surpris, car je ne savais même pas que ça existait ! C’est très sympa, parce que c’est une récompense qui donne de l’espoir pour la suite… Comment êtes-vous devenu malentendant ? On ne sait pas exactement, c’est probablement depuis la naissance. Vers l’âge de 3 ans, mes parents se sont rendus compte que j’avais du mal à réagir, d’autant que je faisais beaucoup d’otites qui n’ont pas dû arranger mon cas. Au final, j’ai une perte de 30% d’un côté et de 40% de l’autre. Êtes-vous appareillé ? Oui, et je retrouve presque 100% de mes capacités auditives ! Mais il faut dire qu’avec mes appareils, j’ai toujours un peu l’impression d’entendre comme un robot, alors le week-end, je les enlève volontiers pour me reposer un peu ! Comment s’est déroulée votre scolarité ? J’ai fait toute ma scolarité obligatoire à l’école de mon village, à Bassecourt. J’ai suivi l’enseignement normal, si ce n’est que, dès la deuxième année, j’ai eu une prof qui venait spécialement pour moi, en soutien. Elle m’a beaucoup aidé ! Qu’est-ce qui a été le plus dur ? Le seul vrai problème, c’était tout ce qui était à l’oral. Pour les langues, ou pour les dictées par exemple, j’ai eu beaucoup de mal. Mais les profs étaient compréhensifs et tenaient compte de mes problèmes auditifs. Et puis, j’ai le soutien de ma famille bien sûr, mais aussi des copains, qui m’ont toujours accepté comme j’étais et qui n’hésitaient jamais à me répéter les paroles des profs en cas de besoin ! Mais c’est vrai aussi qu’il faut beaucoup se concentrer et à l’oral, je ne tiens pas plus d’une heure, parce que c’est plutôt fatiguant ! Au fond, la malaudition ne semble pas être un grand problème pour vous ? C’est vrai, et c’est probablement parce que je me suis toujours connu comme ça. Je ne me sens pas différent des autres, sauf quand je suis enrhumé où là, j’entends vraiment mal (rires) ! En fait, je pense que la vie doit être beaucoup plus difficile pour ceux qui ont bien entendu un jour, et qui ont perdu leur audition ! Quels sont vos projets, en termes d’études ? Depuis la rentrée, je fais un apprentissage de poly-mécanicien à Bienne. Cela devrait durer quatre ans, et ensuite j’aimerais bien me spécialiser en dessin technique. J’aime bricoler, j’ai un côté très « débrouille », et j’adore tout ce qui est informatique ! Et tout se passe bien ? Pour l’instant, oui ! J’ai informé mes profs de mon déficit d’audition et ils en tiennent compte, les copains continuent à me répéter si nécessaire, et l’entreprise où je suis est vraiment très bien. Elle a de gros besoins en personnel, et j’espère bien y décrocher un boulot à la fin de mon apprentissage. A quoi enfin consacrez-vous votre temps libre ? Aux copains, à faire du vélo, et à écouter la musique. J’adore la musique, surtout tout ce qui est électronique, car le rock qui a moins de basses, est plutôt désagréable pour moi. En fait, j’ai simplement envie de profiter de ma jeunesse ! Propos recueillis par Charaf Abdessemed SUIVANT PRECEDENT
- Une rencontre avec les présidents des amicales de malentendants de Suisse romande, malgré la pandémie | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Une rencontre avec les présidents des amicales de malentendants de Suisse romande, malgré la pandémie 22 décembre 2020 Publié le : Le 16 décembre dernier autour d’une table d’une brasserie lausannoise, forom écoute a été à la rencontre des représentants des amicales de malentendants de Suisse romande. Au menu : faire le point et essayer de penser 2021, en dépit des incertitudes liées à l’épidémie de coronavirus. Malgré les difficultés, malgré la pandémie, la tradition perdure, même au prix de quelques adaptations. La traditionnelle journée des présidents des amicales romandes a été remplacée cette année par une simple rencontre, qui a eu lieu le 16 décembre dernier à la Brasserie des Trois-Rois de Lausanne, autour, comme il se doit, de mets traditionnels du terroir. 4 amicales Quatre représentants d’amicales ont ainsi pu faire le déplacement : Jeanne-Marie Curchod pour l’Amicale des malentendants de la Côte, Christophe Lesimple pour celle de Fribourg, Jean-Bernard Lathion pour le Valais et Josina Kramer pour la Chaux-de-Fonds. Le président de l’amicale de Lausanne, Richard Vuille, a malheureusement dû renoncer à la dernière minute. Côté forom écoute, c’est une grande partie de l’équipe qui était présente, du nouveau président de la fondation Christian Rochat, à la jeune apprentie de commerce Thaïs Freymond, en passant par Lucie Froidevaux malentendante et chargée des conseils et de la sensibilisation ainsi que Chloé Péclard, la responsable du bureau, de l’administration et de la comptabilité, nouvellement arrivées. Planifier « Ce genre de rencontre permet de se connaître et de mettre des visages sur des noms, se réjouit cette dernière, dont c’est la première participation à ce type de manifestation. En plus, cela permet de remonter le moral des troupes en cette période si particulière ». Car la pandémie était bien sûr sur toutes les lèvres, tant elle rend incertaine l’organisation de l’année 2021. « L’idée était de planifier au mieux possible, avec les présidents qui le souhaitaient, les évènements de l’année à venir, explique Chloé Péclard. Certains ont voulu anticiper tandis que d’autres ont préféré ne rien prévoir, par crainte de devoir annuler par la suite. Mais ce qui est très positif, c’est que tous les participants étaient optimistes et rassurants sur le futur ». SUIVANT PRECEDENT
- Aux Hôpitaux universitaires de Genève, un dispositif spécifiquement dédié aux malentendants | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Aux Hôpitaux universitaires de Genève, un dispositif spécifiquement dédié aux malentendants 29 septembre 2022 Publié le : C’est une grande première en Suisse. Après des années et des années de réflexion, les Hôpitaux universitaires de Genève ont décidé d’améliorer l’accueil et la prise en charge des personnes sourdes et malentendantes, par la mise en place d’un dispositif qui leur est spécifiquement consacré. « La mise en place de ce dispositif est pour nous une fierté, se réjouit Bertrand Levrat, directeur des HUG. Il a fallu faire tout un chemin pour arriver à ce résultat et permettre un accueil amélioré des sourds et malentendants, qui ont longtemps souffert de discrimination ». « Je suis très heureux que les HUG aient pris conscience de ce problème, renchérit Mauro Poggia, conseiller d’État genevois en charge de la santé et l’action sociale. La Suisse a ratifié en 2014 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et cela marque un changement de paradigme car désormais, c’est le contexte qui doit s’adapter aux personnes handicapées et pas l’inverse ». Infirmière référente Afin « d’adapter le contexte », les HUG ont fait un choix hardi, celui de recruter au début de l’année 2022 une infirmière référente, Tanya Sebaï. Elle-même sourde de naissance, elle oralise parfaitement, tout en maîtrisant la langue des signes ainsi que le langage parlé complété. Et son cahier des charges, spécifiquement orienté pour la déficience auditive, est impressionnant : elle peut aider les malades à prendre des rendez-vous, voire même à les y accompagner, y compris au bloc opératoire si besoin, s’assurer de la disponibilité des interprètes LSF ou LPC, mettre à disposition des patients des outils de communication adaptés à leurs besoins, tablette amplificateur de son, etc. Dans un autre volet, sa mission est également de sensibiliser toutes les équipes soignantes de l’hôpital à la problématique du handicap auditif, une formation spécifique de sensibilisation étant d’ailleurs bientôt prévue pour l’ensemble du personnel dans les mois à venir. Autre élément de ce dispositif d’accueil et non des moindres, le site internet www.hug.ch/sourds-malentendants . Spécialement dédié aux personnes sourdes et malentendantes, il constitue en quelque sorte un véritable portail d’accueil pour leur permettre de s’informer, vidéos à l’appui sur les options à leur disposition, avec la possibilité de prendre directement rendez-vous par email avec l’infirmière référente. Mieux encore, la personne souffrant de difficultés auditives pourra même y remplir une fiche d’information recensant ses difficultés de communication et qu’elle pourra présenter à chaque étape de son parcours aux HUG. Besoin de longue date Lancé à l’initiative de la Fédération suisse des sourds, de la Société des sourds de Genève et de l’association S5, le dispositif d’accueil des HUG, financé grâce à deux fondations privées, a été conçu avec la collaboration de cinq personnes présentant elles-mêmes des déficiences auditives. Il aura nécessité des années de travail et un grand nombre de séances de coordination. « Ce magnifique projet a impliqué de nombreux professionnels des HUG, soignants, informaticiens, personnel administratif, service d’accueil , conclut Sylvie Welker, responsable des soins au Département de médecine de 1er recours des HUG. Il répond à un besoin exprimé de longue date, qui est que l’accès aux soins soit le même pour tous les patients quels qu’ils soient ». SUIVANT PRECEDENT
- Emploi et malaudition, le parcours du combattant | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Emploi et malaudition, le parcours du combattant 17 mars 2010 Publié le : Est-il possible de mener une vie professionnelle riche et épanouissante lorsque l’on souffre d’un trouble de l’audition ? Si de nombreux malentendants, à force de travail et de volonté, ont pu se faire une place respectable au sein de leur entreprise, d’autres néanmoins font état de nombreuses discriminations. Un vrai problème dans une société où réussite sociale rime avec réussite professionnelle. « L’accès à l’emploi demeure très difficile pour moi. Presque aussi difficile que de réussir à conserver mon travail, si jamais j’ai la chance d’en obtenir un! Dans mon dernier job, où j’occupais pourtant les fonctions de chef de projet, j’avais un collègue qui ne faisait preuve d’aucune compréhension, et faisait exprès de me demander des tâches qu’il m’était impossible de faire. Difficile de travailler dans de telles conditions !» Pour ce trentenaire plurilingue et universitaire, le monde du travail représente un véritable chemin de croix. Pour une seule raison : son handicap, la malaudition, qui pèse bien lourd face à ses compétences professionnelles, pourtant incontestables. A l’autre bout de l’échelle professionnelle, même son de cloche. Maria, femme de ménage de 45 ans et malentendante, n’en revient pas. « J’ai tout simplement été licenciée, raconte-t-elle un rien ahurie. Après dix ans de travail chez lui, mon employeur m’a purement et simplement virée du jour au lendemain. Parce que j’entendais moins bien, mon chef a estimé que je n’étais plus capable de comprendre ses instructions s’il m’appelait de l’autre bout de l’étage ! » Discriminations Pour peu représentatifs qu’ils soient, ces témoignages reflètent une réalité méconnue : de nombreuses personnes malentendantes subissent des discriminations dans leur milieu professionnel. « C’est évident, la situation n’est pas bonne, constate Eva Hammar, responsable des médias à la Fédération suisse des sourds. Le taux de chômage chez les sourds et les malentendants est deux à trois fois plus élevé que dans la population générale. Mais il reste évident que si on dispose d’une bonne formation, on a nettement plus de chances de s’en sortir sur le plan professionnel. » Pour Anne-Marie Mullheim, conseillère en réinsertion professionnelle à la fondation «Intégration Pour Tous», à Sion, le constat semble un peu moins inquiétant : « Contrairement à ce que j’ai pu observer pour les malvoyants, je n’ai pas rencontré, chez les employeurs, de difficultés à accepter la problématique de la malaudition. Les rares fois où j’ai constaté des problèmes, c’est quand les candidats à l’emploi ne maîtrisaient pas la lecture labiale. Pour moi, le handicap est quelque chose de relatif en fonction du poste auquel on postule. C’est au cas par cas ! » « Au fond, la situation est plus difficile, mais tout de même similaire à celle de ceux qui n’ont pas de handicap, renchérit, Stéphanie Bichet, présidente de la fondation Effata, à Forel (VD), qui anime des ateliers pour personnes malentendantes. Pour moi, il y a deux catégories de personnes : celles qui trouvent facilement car elles sont ouvertes, ont des compétences, et les autres, qui ont beaucoup plus de difficultés. » Population hétérogène De fait, la population des personnes souffrant de troubles de l’audition est tellement hétérogène en termes d’âge, de niveau de formation professionnelle mais aussi de degré de perte auditive, qu’il est difficile d’objectiver la réalité des difficultés rencontrées dans le monde du travail. Plusieurs études menées en Europe et au Etats-Unis, permettent néanmoins de se faire une idée plus précise de la situation. En France, une étude statistique fondée sur les résultats d’une enquête intitulée Handicaps-Invalidité-Dépendance (2007), a abouti à des résultats sans appel : les taux d’emploi sont d’autant plus élevés que la déficience auditive est faible. Plus grave encore : 15% des malentendants, auraient purement et simplement renoncé à l’emploi, en raison de problèmes de santé, contre 3% pour la population « normale ». D’autres recherches révèlent que les malentendants déplorent la superficialité, voire « la complexité » des relations avec leurs collègues de travail. Ainsi aux Etats-Unis, pays pourtant très engagé en faveur de l’intégration professionnelle des minorités, une enquête de l’Ecole de psychologie de San Diego a exploré la vie professionnelle d’une centaine de malentendants. Avec une conclusion édifiante : la très grande majorité des employés malentendants avouait tenter au maximum de dissimuler son handicap, de crainte de renoncer à tout espoir d’avancement ou de subir les « moqueries et tracasseries » de leurs collègues. Métiers manuels En Suisse, la situation ne semble pas aussi préoccupante : une étude zurichoise menée en 2006 auprès de jeunes malentendants âgés de 20 à 35 ans a mis en évidence que ceux-ci étaient globalement satisfaits de leur vie, même s’ils admettent être vulnérables dans bien des situations de la vie professionnelle, particulièrement dans les choix de carrière, qui leur seraient plutôt imposés. « C’est évident, révèle un conseiller en orientation professionnelle genevois, aujourd’hui passé dans le privé. Une personne souffrant de troubles de l’audition sera discrètement incitée à choisir un métier dit manuel. Idem pour ceux qui cherchent une reconversion professionnelle en raison de la perte de leur acuité auditive. Ceci est d’autant plus contre-productif que les emplois intellectuels sont tout aussi accessibles aux malentendants ! Il ne devrait pas y avoir de chasse-gardée.» Principal problème d’une personne malentendante en situation d’emploi : la communication, qui entretient de nombreux préjugés chez les employeurs, toujours soucieux de vérifier que le salarié a bien compris leurs instructions. « Dans certaines discussions de groupe, tout le monde à compris, sauf la personne malentendante, observe Eva Hammar. Certains collègues ne prennent pas la peine de répéter, ou ne le souhaitent pas : pour certains patrons, perdre du temps à expliquer les choses pose tout simplement un problème de rentabilité. Recruter ou travailler avec des gens sans handicap est plus simple». Jouer franc-jeu Résultat : la plupart malentendants candidats à l’emploi, tendent dans un premier temps à taire leur handicap, histoire de passer le premier écueil en termes de recrutement. « C’est la question à laquelle font face toutes les personnes souffrant d’un handicap, souligne Eva Hammar. Le problème c’est que ce n’est pas tenable. En Suisse, de plus en plus d’entreprises, notamment des multinationales, ont recours à un premier entretien d’embauche téléphonique. Selon le degré de déficience auditive, cela peut vite mal tourner ! » Ceci d’autant que, lorsque l’entretien se déroule en présence physique du candidat, il est difficile de dissimuler l’appareillage qui peut couvrir les oreilles. « Pour moi, il vaut mieux jouer franc jeu, souligne Stéphanie Bichet de la fondation Effata, et compter sur la compréhension de l’employeur. Certains d’entre eux jouent vraiment le jeu et engagent des personnes malentendantes. Quant aux autres, dissimuler son handicap ne va pas aider à faire taire leurs préjugés.» Législation défaillante De fait, au-delà de la bonne volonté et de la compétence professionnelle des personnes souffrant de malaudition, le degré de sensibilisation de l’employeur semble être l’élément clé de l’intégration professionnelle des malentendants. Et c’est là que le bât blesse. Car en Suisse, contrairement à ce qui se passe chez certains de nos voisins, il n’existe aucune base juridique susceptible de protéger les travailleurs handicapés. « Aucune loi chez nous ne protège les handicapés contre les licenciements discriminatoires, soupire Eva Hammar de la Fédération suisse des sourds. Il est très difficile de porter plainte contre un employeur, car il n’y a aucune base juridique pour ça. Ainsi, la 6ème révision de l’AI veut pousser au retour à l’emploi. C’est très bien, mais on à l’impression que toute la charge revient aux employés. A l’inverse, aucune pression n’est exercée sur l’employeur, comme en France, où la loi oblige les entreprises d’une certaine dimension à recruter un certain pourcentage de personnes handicapées ! » Charaf Abdessemed et Jean-Pierre Mathys SUIVANT PRECEDENT
- Voyager grâce aux implants cochléaires | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Voyager grâce aux implants cochléaires 18 mai 2019 Publié le : Implantée en 2016, Sofia Martins vit depuis une de ses passions, les voyages. Nous nous sommes glissés dans ses valises. D’entrée, Sofia Martins s’exclame avec enthousiasme : « j’aime m’aventurer dans la nature, me balader, j’adore voyager depuis que j’ai des implants cochléaires, malgré la peur d’être incomprise à cause de la barrière linguistique ». La jeune femme évoque sa malentendance, ses hautes études et ses premiers pas de globetrotteuse. Du Portugal en Suisse Née au Portugal à Aveiro, Sofia y effectue toute sa scolarité. « Je suis devenue malentendante à l’âge de trois ans, suite à l’administration d’un traitement antibiotique contre une fièvre très sévère. Mon entourage n’a pas réalisé tout de suite le problème, car j’avais la capacité de répondre aux questions uniquement en lisant sur les lèvres de mes interlocuteurs ». Dès le moment où le problème a été mis en évidence, elle a tout de suite bénéficié d’un appareil auditif. Aujourd’hui encore, la jeune femme se sert la plupart du temps de la lecture labiale pour mieux appréhender les mots parlés et pouvoir entretenir une meilleure communication avec les gens. Dès son arrivée en Suisse en 2011, Sofia fait régulièrement du baby-sitting et réalise des petits boulots pour être indépendante financièrement. C’est aussi dès cette année-là qu’elle apprend le français en suivant des cours. « Arrivée à un moment charnière de ma vie, je devais décider de quelle manière mener ma vie. J’ai alors pris la décision de suivre des études supérieures de technicienne en analyses biomédicales à Genève, me servant de mon bachelor en biologie ». Les cours ont duré trois ans avec divers obstacles ; la barrière de la langue, un appareil auditif inadapté, un nouveau milieu avec des collègues et des enseignants qui ne réalisaient pas vraiment les difficultés de Sofia et ne savaient pas comment communiquer. Diplôme ES en poche, elle travaille actuellement dans le laboratoire de bactériologie aux HUG en tant que technicienne en analyses biomédicales. « A la fin de ma 2ème année de formation, mon médecin m’a proposé un implant cochléaire pour faciliter mon quotidien, surtout au niveau professionnel. J’ai accepté et l’opération s’est réalisée en mai 2016. C’est un succès, l’implant améliore nettement ma qualité de vie. J’entends des bruits que je n’entendais pas auparavant, je redécouvre le monde des sons ». Durant l’école primaire, son handicap n’était en aucun cas une barrière pour communiquer avec ses camarades. C’est à partir de l’école secondaire que Sofia a ressenti une différence de relations avec son entourage. « Je me sentais seule, les personnes ne comprenaient pas mon problème et j’étais victime de harcèlement. Cette situation a eu un très fort impact. Aujourd’hui encore, je suis renfermée, timide, et ma confiance envers les autres est diminuée ». Fort heureusement, Sofia a actuellement de très bons contacts avec ses collègues et ses supérieurs, toujours disponibles pour l’aider et très compréhensifs par rapport à son handicap. Depuis son implantation, la jeune femme s’est un peu sociabilisée et voyage avec confiance. « Implantée, j’ose enfin voyager » Très attirée par les voyages, Sofia se sent aujourd’hui libre de parcourir des kilomètres pour découvrir des lieux inaccessibles avant son implantation. Sicile, Formentera, Cappadoce au cœur de la Turquie, elle rattrape le temps perdu. En amont, elle a vécu durant onze ans une autre passion : la danse contemporaine en groupe. « Pour mon premier voyage, comme je n'avais pas de copines avec qui partir, j'ai passé par une agence de voyages organisés. Avoir une agence qui s'occupe de gérer le séjour, bénéficier d’un guide qui aide à faire face à des situations délicates, ça permet de profiter pleinement des vacances. A l’entrée de certains monuments comme à l’aéroport par exemple, l’étape des portiques métalliques est une aventure, car cela peut abîmer l’implant en désactivant sa programmation par exemple. Le voyage s'est bien déroulé, les explications du guide étaient compréhensibles. Trois autres personnes sourdes étaient du voyage. « Elles ne bénéficiaient pas d'appareils auditifs et parlaient la langue des signes. Malheureusement, elles étaient constamment ignorées par le guide. Comme je porte un implant cochléaire, j’étais à leur disposition en cas de besoin tout au long du voyage en Sicile ». Si l'augmentation des risques d'attentats et le sentiment d’insécurité augmentent, ne pas entendre, mal comprendre, appréhender une langue étrangère peut représenter un risque accru dans certaines situations. « Je pense malgré cela qu’il faut vivre avec l’esprit libre sans se prendre la tête et je continuerai de voyager, un bon moyen de me sentir libre ! ». SUIVANT PRECEDENT
- « Tout dans mon parcours a été difficile ! » | FoRom Ecoute
Retour au Magazine « Tout dans mon parcours a été difficile ! » 4 décembre 2021 Publié le : Âgé de 26 ans, Jocelyn Héritier vit à Miège en Valais. Sourd de naissance et implanté cochléaire, il a pas moins de deux CFC dans la poche, arrachés à force de travail et de volonté. Rencontre avec un jeune homme confiant, bien dans sa peau dont le hobby principal est le… théâtre. Comment es-tu devenu malentendant ? En fait je suis né sourd, et j’ai été implanté à l’âge de 4 ans et demi. Connais-tu l’origine de cette surdité ? Non, je suis le seul malentendant dans toute ma famille et ma mère pense qu’il doit probablement s’agir d’une malformation consécutive à une maladie survenue durant sa grossesse. Comment a été diagnostiquée ta surdité ? J’avais 9 mois quand ma mère s’est rendu compte que je ne réagissais pas aux sons, alors que très tôt, je ressentais les vibrations. Très vite un médecin a ensuite posé un diagnostic de surdité, c’était en 1996. Ensuite à Lausanne il y a eu beaucoup de discussions avec le médecin du CHUV où j’avais été envoyé, mais nous pensons qu’il nous a cachés que l’implant cochléaire existait. Du coup ce que n’est bien plus tard, lors d’une rencontre entre sourds, que ma maman a croisé un enfant implanté. C’est là qu’elle a compris qu’un miracle était possible (rires). J’ai donc ensuite été implanté à l’âge de 4 ans et demi à Berne. Tu parles particulièrement bien, au point que l’on n’a pas du tout l’impression que tu es implanté… Ah pour ça, il a beaucoup fallu travailler ! Ma maman m’a énormément soutenu et on a beaucoup, beaucoup parlé tous les deux. Et puis ensuite, c’était le travail une fois par semaine avec la logopédiste pendant des années et des années, jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire… Justement, comment s’est déroulée ta scolarité ? Toujours avec des entendants ! J’ai été en maternelle puis à l’école primaire jusqu’à la 6ème , que j’ai dû redoubler en raison de résultats insuffisants. J’ai donc refait l’année, mais cette fois avec l’aide d’un interprète LPC et là, j’ai pu intégrer le cycle. Et ensuite qu’as-tu fait ? J’ai fait un apprentissage de mécanicien de production, un métier qui permet de fabriquer des pièces métalliques sur des machines manuelles. En fait, c’était mon responsable d’apprentissage qui m’a orienté vers cela parce que c’était plus facile qu’un apprentissage de polymécanicien. Du coup de 2011 à 2014 j’ai suivi mes cours à Lausanne et en 2014 j’ai décroché mon premier CFC. Parce que tu en as un autre ? Oui, juste après mon CFC de mécanicien de production, j’ai enchainé avec une passerelle en trois ans, cette fois à Sion et j’ai pu avoir comme cela, en 2017 un 2e CFC de polymécanicien ! Et depuis, je travaille en entreprise… Cela fait un très beau parcours. Mais tout n’a pas été facile non ? Tout a été difficile ! D’abord être très souvent le seul sourd/malentendant avec des entendants ce n’est vraiment pas facile du tout, surtout quand ils échangent rigolent entre eux et tout, et que moi je ne comprends pas leurs blagues. On se sent très vite exclu dans ces cas-là ! Et puis les études ont été ardues, parce qu’en fin de journée, j’étais épuisé et ce n’était pas évident du tout de pouvoir réviser et travailler mes cours… Et comment as-tu fait ? Pour moi, le plus important c’était de dormir tôt pour pouvoir être en forme le lendemain. Du coup, pour gagner du temps durant mon premier apprentissage, je faisais mes devoirs dans le train. Ensuite pour le 2e CFC, comme j’étais dispensé du cours de culture générale que j’avais déjà fait, j’avais un peu de temps pour travailler à la cafeteria. Comment vois-tu ton avenir professionnel ? Là franchement, travailler avec beaucoup de bruit en permanence du matin au soir est très très difficile pour moi. Du coup j’envisage une reconversion professionnelle. Comme je veux profiter de mon expérience antérieure de travail, je pense me former comme dessinateur constructeur industriel, ce qui me permettra de travailler dans un environnement moins bruyant. Que fais-tu comme loisirs, en dehors de ton travail et des études ? Pendant l’école j’ai fait beaucoup de unihockey, mais j’ai dû arrêter faute de temps en commençant mon apprentissage. Ensuite pendant mes études, je me suis un peu replié sur moi-même et j’ai passé une phase difficile parce que j’avais beaucoup perdu confiance en moi. Alors pour avancer, je me suis fixé un défi, et je me suis mis à faire du théâtre… Du théâtre ??? Eh oui, et en plus du théâtre avec des entendants (rires) ! Au début, c’était avec la boule au ventre que je montais sur scène d’autant qu’on a commencé avec du théâtre d’improvisation, ce qui était l’expérience la plus difficile de ma vie. Mais le théâtre m’a été très utile pour me débloquer et prendre confiance en moi, et c’était vraiment un beau chemin, même si on a dû nous interrompre à cause du covid. Mais bon du coup, l’année passée je me suis mis à apprendre la langue des signes ! SUIVANT PRECEDENT
- Des jeunes malentendants sur les pentes du Moléson ! | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Des jeunes malentendants sur les pentes du Moléson ! 15 octobre 2022 Publié le : A Fribourg, une trentaine de jeunes malentendants romands se sont retrouvés le 18 septembre dernier au Moléson pour une sympathique journée d’activités plein air : au menu, luge d’été et surtout devalkart. Sensations garanties ! La Commission Jeunesse de forom écoute, plus connue sous le nom de « Comm’s jeun’s » est décidément très active, en organisant régulièrement des sorties qui regroupent plusieurs dizaines de sourds et de malentendants romands. Sous la direction d’Annabelle Coquoz, Rachel Millo et Bastien Perruchoud, elle a mis sur pied le 18 septembre dernier, une superbe sortie au Moléson, dans le canton de Fribourg. « Pour nous jeunes, il est très important de nous retrouver entre nous pour faire de nouvelles connaissances, rompre l’isolement et partager des activités. C’est en cela que ces sorties sont vraiment très utiles », explique Rachel Millo. En ce samedi 18 septembre, ce sont donc 25 jeunes qui se sont retrouvés pour une sortie inoubliable. La moitié est arrivée en train à la gare de Bulle, prise en charge ensuite par covoiturage, pour retrouver l’autre moitié, arrivée par route directement au Moléson. Devalkart Site touristique en montagne, accessible tout au long de l’année, le Moléson est renommé pour son panorama exceptionnel et unique, perché à plus de 2000 mètres d’altitude. Evidemment, cette renommée est liée à la qualité de son domaine skiable très prisé en hiver, mais les activités hors saison hivernale ne manquent pas. Pour nos jeunes malentendants, la matinée a donc surtout été consacrée à de multiples activités qui ont commencé en bas des pistes de ski, avec la luge d’été, mais surtout le devalkart, une sorte de kart non motorisé qui comprend une remontée jusqu’au sommet de la piste en tire-fesse, avant de redescendre la pente à toute vitesse…. Sensations et émotions fortes garanties ! « Avec les bosses de la piste et la vitesse, il y a quand même eu des petites chutes, rigole Bastien Perruchoud, mais c’était très sympathique et tout le monde était content ! » Après une matinée bien remplie, tout ce petit monde s’est retrouvé au sommet en funiculaire, pour un repas bien mérité. Un repas avec pour décor un superbe panorama et qui s’est étiré jusqu’à 15h30, car c’était l’occasion aussi pour le groupe, de fêter l’anniversaire de Jocelyn et Félicien. Retour ensuite sur le plancher des vaches, pour la moitié du groupe en funiculaire, l’autre moitié ayant préféré les délices d’une très sportive descente à pied. « Tout le monde a été content de cette sortie, résume Bastien Perruchoud, nous avons vraiment eu d’excellents retours ». Nouvelles personnes « Nous avons eu le plaisir de voir arriver de nouvelles personnes, se réjouit de son côté Annabelle Coquoz, même si en raison de l’organisation à gérer, nous n’avons pas pu parler avec tout le monde. J’espère que ces personnes ne se sont pas senties trop isolées et qu’elles reviendront. Mais je suis contente, car à chaque fois, nous apprenons et nous améliorons l’organisation de ces sorties, qui demandent tout de même pas mal de travail». Preuve que l’organisation s’améliore sans cesse, cette petite innovation, très appréciée pour cette sortie du 18 septembre : le lancement des invitations en ayant recours, en plus des autres moyens de convocation, à une vidéo en langue des signes qui a permis de toucher un public de jeunes encore plus large. Mais déjà, la commission jeunesse porte son regard sur l’avenir : une nouvelle sortie de jeunes est déjà en projet pour le mois de novembre prochain, avec pour point d’orgue une visite de… la Radio télévision suisse. SUIVANT PRECEDENT
- Comment dit-on Donald Trump en langue des signes? | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Comment dit-on Donald Trump en langue des signes? 15 décembre 2016 Publié le : Une nouveauté pour les malentendants qui connaissent la langue des signes! Il est régulièrement question du mot de l’année, des nouvelles expressions utilisées par les jeunes… Il était donc grand temps d’introduire le signe de l’année! La tâche d’élire ce signe a été confiée au centre de compétence de la langue des signes de la Fédération suisse des sourds SGB-FSS en collaboration avec les commissions du lexique de langue des signes des différentes régions. En effet, les nouveaux signes peuvent varier selon les régions linguistiques. En Suisse romande, ce sont ainsi les signes Donald Trump, Guy Parmelin, Airbnb, mondialisation et vegan (vidéo en langue des signes ICI) qui ont été mis en concurrence. En Suisse romande, comme d’ailleurs dans les deux autres régions, c’est le signe de Donald Trump qui s’est imposé. Membre du jury et responsable de campagne à la Fédération suisse des sourds SGB-FSS, Christian Gremaud a expliqué: «Décisive a été la simplicité du signe qui reprend le mouvement de la mèche de cheveux de Trump et le fait que ce signe s’est imposé très rapidement dans toute la Suisse. De plus, ce signe est tout à fait compréhensible par les personnes entendantes.» Afin de ne plus devoir les épeler à l’aide de l’alphabet manuel, de nouveaux signes émergent régulièrement lorsque de nouveau termes ou noms sont répandus par les médias. Dès qu’un terme est beaucoup utilisé, les sourds commencent à chercher un signe pour le représenter. Si le signe est approuvé et se répand dans la communauté, alors, il est ensuite ajouté dans le lexique comme standard. Chaque année, environ 250 nouveaux signes s’ajoutent au lexique. Une commission d’experts mélangeant des enseignants, des linguistes et des chercheurs est responsable de décider quels termes sont ainsi admis chaque année. (Source: fédération suisse des sourds) SUIVANT PRECEDENT
- Prise en compte | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Prise en compte 15 avril 2019 Publié le : Devoir racheter un appareil auditif pour avoir accès à la boucle magnétique ou aux nouvelles applications a de quoi s’agacer. Témoignage. Installée récemment sur la table de conférence, la boucle magnétique portable flambant neuve a pourtant coûté plus que son prix. « J’ai en effet dû changer d’appareils auditifs relativement neufs, pour pouvoir bénéficier de la position T ; c’est le même principe pour obtenir certaines applications smartphone. Pour pallier ces dépenses inutiles, j’avais lancé, il y a quelques années, des démarches dans le but de créer une plateforme d’échanges pour la vente d’appareils auditifs de seconde main », explique Frank Immer, le fondateur d’Office Consultant Fiduciaire SA à Lausanne, qui témoigne de ses expériences. Cette plateforme pourrait mettre en relation des personnes nécessitant le port d’un appareil et des audio prothésistes, avec constitution et dépôt de dossier pour des appareils remis à niveau. « J’avais également consulté l’AI et on m’avait clairement indiqué qu’elle n’entrait pas en matière de remboursement pour la réparation d’appareils usagés ». Une idée pourtant lumineuse quand on prend en compte les coûts d’un appareil neuf, aléatoires d’une marque à l’autre et d’un pays à l’autre. « L’idée m’était apparue en découvrant la collection d’appareils auditifs de mon père au fond d’un tiroir. Je me suis rendu compte, que moi aussi, je les collectionnais inutilement ». Frank Immer est malentendant depuis plus de vingt ans. Avec un parcours professionnel captivant, tant dans le domaine des chiffres que dans l’approche relationnelle, il a décidé de mettre à profit, dans l’attente de la réalisation de son projet de vente de seconde main, sa boucle magnétique portable récemment installée dans ses locaux. Boucle magnétique à disposition La boucle magnétique portable est mise à disposition pour des personnes qui en auraient besoin dans les locaux d’Office Consultant Fiduciaire SA. Le directeur, quant à lui, s’en sert très régulièrement. Sa société créée en 2006 compte aujourd’hui une fine équipe de cinq collaborateurs et propose un service de conseils spécialisés à quelque 400 personnes privées et 180 sociétés, de Genève au Chablais en passant par la région lausannoise. Dans le domaine de la fiscalité, de la comptabilité et de la gestion d’entreprise, il est question de finances et le ton de la discussion peut être lourd, sérieux, chargé d’émotion. « A chaque rencontre avec notre clientèle, j’annonce ma malentendance, même si cela peut être pénalisant de montrer une faiblesse quand on parle affaire. Je mène toujours la discussion et en cas de nécessité mon associé me fait un feed-back très détaillé après l’entretien, afin que je sois sûr de ne rien avoir laissé passer ». Ainsi, l’installation de la boucle magnétique est un soutien précieux lors de ces rendez-vous. « Il est frustrant de ne pas tout comprendre et c’est impactant, dans le monde des affaires surtout, lorsqu’il y a plusieurs intervenants autour de la table ou que ceux-ci se parlent entre eux ; mon rôle consiste à aller à l’essentiel et trouver des solutions; si chaque dossier est traité de manière individuelle, chaque client a également besoin d’être rassuré ; il est donc primordial que je ressente l’aspect émotionnel, que je crée un rapport d’intimité pour que mon client se sente en confiance ». Au fil des ans, Frank Immer a trouvé ses propres outils. « Pour moi, la nuance de tons est très importante et je suis également attentif au fonctionnement des traits du visage de mes interlocuteurs. Mon interprétation se fait aussi sur la séquence des syllabes et évidemment sur la répétition, car lorsque l’on répète une phrase, l’action est réfléchie et on l’énonce mieux ». Malgré des astuces, il faut tenir compte de l’accent, des nuisances externes ou des échos. « Il m’est difficile de sentir jusqu’à quand il est « normal » ne de plus entendre et de demander de reformuler. Si je mets à disposition notre salle de conférence avec la boucle magnétique portable, je désire aussi installer une projection visuelle sur le mur avec un logiciel à reconnaissance vocale, afin de faciliter les échanges ». Cause à effet Après un apprentissage sur le tard et plusieurs activités, Frank Immer trouve un emploi au guichet de l’office des impôts de Lausanne. « Un poste où l’on est confronté aux personnes, à leurs problèmes d’impôts et à leurs soucis personnels. J’ai appris l’empathie, comment synthétiser chaque problème et le vulgariser pour que la personne en face accepte le mieux possible la réalité des décisions prises par l’autorité fiscale ». Frank Immer devient responsable d’un groupe de taxateurs, et en parallèle, il suit une formation en marketing, diplôme Sawi à l’appui. Il participe activement à la création de Vaudtax, ce logiciel officiel du canton de Vaud, qui permet de remplir sa déclaration d’impôt. A la suite d’un séjour en Asie du Sud-Est et d’un retour éprouvant après avoir attrapé la dengue, il subit des acouphènes, des pertes d’équilibre et d’audition. S’ensuit une surdité par plateau jusqu’à une perte auditive de 100% à l’oreille droite et de 80% à la gauche, conséquence de la presbyacousie. Aujourd’hui, la clientèle de Frank Immer compte plusieurs personnes malentendantes et sourdes. Et de conclure : « il est plus aisé de bien comprendre et de conseiller correctement quelqu’un qui subit le même handicap que vous. Je suis un malentendant à votre écoute ». www.oc-fiduciaire.ch SUIVANT PRECEDENT
- « La sophrologie peut soulager les acouphènes » | FoRom Ecoute
Retour au Magazine « La sophrologie peut soulager les acouphènes » 26 mars 2017 Publié le : Etablie à Genève, Corinne Bontemps est sophrologue, spécialisée dans l’accompagnement des personnes acouphéniques. Retour sur une discipline qui permet d’obtenir des résultats encourageants dans le traitement d’un symptôme invalidant et dont souffrent nombre de malentendants. Aux écoutes : Qu’est-ce que la sophrologie ? Corinne Bontemps : C’est une méthode de développement personnel. Le terme veut dire « étude de la conscience en harmonie ». En fait, il s’agit d’une méthode psychocorporelle qui comprend un ensemble d’exercices de respiration, relaxation et visualisation qui permettent d’acquérir et de maintenir un équilibre. La sophrologie permet de poser un nouveau regard sur les situations, d’être plus positif envers soi-même, d’apprendre à mobiliser ses capacités et ses ressources personnelles afin de mieux les exprimer dans son quotidien. Les exercices proposés sont toujours adaptés au profil particulier de chaque patient. Comment est née cette discipline ? Elle a été inventée il y a 50 ans par un neuropsychiatre Alfonso Caycedo dont l’objectif était d’aider les patients à devenir plus autonomes dans la gestion de leur douleur et leur maladie. Le but était de proposer une méthode moins intrusive pour les patients, en s’inspirant de techniques venues d’Orient, comme le yoga, la méditation, etc. Comment avez-vous décidé de vous intéresser aux acouphènes ? Il y a 8 ans, quand j’ai démarré ma formation, j’ai rencontré ma future associée qui, elle-même souffrait d’acouphènes très invalidants. La sophrologie l’a aidée à retrouver une bonne qualité de vie et c’est là que m’est venue l’envie de me former dans l’accompagnement des personnes acouphéniques. A ces personnes, que peut réellement offrir la sophrologie ? Il faut être très clair : la sophrologie ne fait pas disparaître les acouphènes. Elle est très efficace par contre en gestion du stress dont on sait qu’il est souvent associé aux acouphènes. Elle agit également sur ce que l’on appelle le phénomène d’habituation : elle aide à « reprogrammer » le cerveau pour qu’il intègre le bruit de l’acouphène comme un phénomène coutumier, ce qui permet à la personne de mieux vivre avec. Combien de séances faut-il pour espérer obtenir un résultat ? Il faut compter 6 séances minimum, plus selon les besoins. Pour ma part, j’enregistre celles-ci, le patient peut donc s’entrainer à domicile car l’entraînement fait partie intégrante de la méthode. Les résultats obtenus sont-ils significatifs ? Si on considère les études publiées sur le sujet, et à la lumière de ma propre pratique, on obtient une moyenne de 70 à 80% d’amélioration. Y a-t-il des contre-indications à la sophorologie ? Non, aucune contre-indication à la pratique de la sophrologie, hormis de graves pathologies psychiatriques. Il s’agit, je le rappelle, d’une méthode non intrusive. Les séances sont-elles remboursées par l’assurance-maladie ? Non, en ce qui concerne la LaMal. Par contre pour les sophrologues agréées ASCA (fondation suisse pour les médecines complémentaires), certaines assurances complémentaires prennent en charge les séances. Forom écoute propose aux malentendants un atelier pour soulager les acouphènes par la sophrologie. https://ecoute.ch/nos-solutions/ateliers/ Pour en savoir plus sur le sujet : http://www.letempsdelharmonie.com/acouphene-aller-mieux-grace-a-la-sophrologie.html http://www.amge.ch/2010/09/20/acouphenes-comment-les-gerer/ http://www.sophrologie-geneve.ch/acouphenes https://www.sophro-acouphenes.ch/ http://www.afrepa.org http://www.pole-sophrologie-acouphenes.fr/ [zone]Des ressources humaines à la sophrologie Corinne Bontemps a longtemps vécu en région parisienne. Elle a travaillé durant une vingtaine d’années dans les départements en ressources humaines de grandes entreprises. Il y a 8 ans, elle s’intéresse à la sophrologie et décide de se former pour offrir un accompagnement sur différents thématiques santé aux salariés en entreprise. Installée à Genève en tant qu’indépendante depuis près de 4 ans, elle continue à offre ses prestations de prévention santé aux grandes entreprises, tout en assurant des consultations de sophrologie et sonothérapie auprès des particuliers. www.letempsdelharmonie.com[/zone] SUIVANT PRECEDENT
- Rome, antique , italienne et éternelle | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Rome, antique , italienne et éternelle 16 janvier 2011 Publié le : Destination idéale pour une escapade de quelques jours, la capitale italienne est un véritable musée à ciel ouvert. A déguster sans modération en cette période hivernale… Rome, survolée en avion, donne l'impression d'une anodine cité méditerranéenne. Mais sitôt sur terre, la magie de la Ville Eternelle opère très vite. Ville méditerranéenne contemporaine, au charme latin incontestable, ville romaine au passé antique prestigieux, mais aussi ville dotée d'un patrimoine architectural de la Renaissance à couper le souffle, Rome se consomme sans modération: à pied, ou en bus pour les plus fatigués ou les plus flemmards, mais surtout les yeux grands ouverts: la capitale de l'Italie est un véritable musée à ciel ouvert. Côté contacts humains, n'attendez en revanche pas grand-chose: envahis de touristes depuis toujours, les Romains toujours affairés, vous accueilleront sans hostilité ni cordialité, mais avec une indifférence polie, voire résignée. Leur ville suffira à vous enchanter, avec ses trams hors du temps, ses bus et ses métros bondés. Tour d'horizon des trois incontournables à ne manquer sous aucun prétexte en cas de séjour accéléré. Le Vatican Plus petit état du monde, le Vatican ne se visite pas. De bienveillants gardes suisses vous l'annonceront avec un charmant mais très ferme sourire. Toujours noire de monde, la magnifique place Saint-Pierre vous offrira un splendide lot de consolation, seul lieu au monde où l'on peut rencontrer une telle concentration de soutanes, pourpres cardinalices et autres habits ecclésiastiques en provenance du monde entier. Bien évidemment, la chapelle Sixtine et la Basilique Saint-Pierre valent le détour, à condition d'être prêt à endurer, debout, plusieurs heures d'attente. Le Colisée Imposant, majestueux, monumental, le Colisée est à la hauteur de sa réputation: de forme ovale, d'un diamètre de 190 mètres sur 155, haut de 50 mètres, le Colosse de Rome, au moment de sa construction, était le plus grand amphithéâtre du monde romain. D'une capacité à faire pâlir d'envie certains stades contemporains, l'édifice antique a été conçu pour accueillir environ 80'000 spectateurs répartis sur trois catégories. Placé sur les hauteurs du Colisée, le visiteur se prend facilement à imaginer la lutte acharnée à laquelle se livraient fauves et gladiateurs sous les hurlements d'une foule déchaînée et chauffée à blanc: c'était, bien avant la Star'Ac et autres divertissements télévisuels modernes, le temps des Jeux du Cirque. La Fontaine de Trevi Ultra-médiatisée, mille fois vue et revue en photographies archiconnues dans le monde entier, la Fontaine de Trevi surprend pourtant. Par ses dimensions: occupant toute la largeur de la façade d'un magnifique immeuble, nichée dans une petite place, au détour de rues étroites et sombres, elle vous saute à la figure d'un coup, avec ses magnifiques et flamboyantes statues et ses eaux tumultueuses. Bien sûr n'oubliez pas de céder à l'inévitable rituel de jeter quelques sous dans la fontaine, qui vous procurera le double privilège d'espérer - un jour - revenir dans la ville de Romulus et Rémus, et d'enrichir en même temps quelques employés de la municipalité de Rome. SUIVANT PRECEDENT
- Do you speak « Cued Speech » ? | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Do you speak « Cued Speech » ? 8 juillet 2019 Publié le : Cued Speech, Langue Parlée Complétée version anglophone a la cote auprès des codeurs-interprètes comme auprès des personnes malentendantes ou entendantes désireuses d’échanger en anglais. Le point avec la spécialiste Annika Dind. Avant la deuxième édition de la semaine de formation continue en Cued Speech, qui se déroulera durant les vacances scolaires à Délémont, rencontre avec Annika Dind. La codeuse-interprète pour personnes malentendantes et sourdes, initiatrice avec Martine Kaba-López de la formation professionnelle pour codeurs-interprètes et autres professionnels de la surdité, utilisent la Langue Parlée Complétée pour enseigner le Cued Speech et l’anglais. En 2015 déjà, Annika Dind et Martine Kaba-López, secondées par Hadja a Marca-Kaba, avaient proposé la première édition. « Ce projet de code anglais est une initiative privée pour laquelle nous avons cherché de nombreux partenariats pour la communication comme pour la finance avant de pouvoir nous lancer. Comment s’est passée cette semaine intensive ? La semaine s’est très bien déroulée, l’ambiance était très chouette. Mais Martine et moi avons fini sur les rotules, car nous étions soucieuses que tout se passe bien et avons assuré une permanence de 8h00 à 20h00, puis encore animé les soirées. Les participantes et les intervenants étaient eux aussi ravis. Il y a bien évidemment eu quelques couacs, mais ils sont restés minimes et nous avons tout fait pour les gérer au mieux. Témoignages Et une des participantes de témoigner : « Pour moi, c’était l’occasion de pratiquer intensément, avec des formatrices codeuses interprètes anglaises, et des enseignants d’anglais. J’ai ainsi pu progresser au niveau de mon accent et donc de mon code, le tout étant basé sur la phonétique. Ces semaines de formation sont toujours une très belle opportunité d’apprendre et de progresser rapidement ; mais c’est également l’occasion de rencontrer d’autres professionnelles, notamment de France et donc d’échanger sur nos pratiques », s’exclame Carmen Amoroso. Pour une de ses acolytes, la semaine de formation était comme une immersion dans la langue anglaise. « En alternant des cours d’anglais, de phonétique anglaise essentielle pour les codeurs-interprètes, dont le travail ne s’appuie que sur le son, et de code en langue anglaise, il nous a été donné d’acquérir vitesse, automatismes et confiance en soi. L’ambiance y est détendue et studieuse, c’est une aubaine de disposer d’une formation de haute qualité en Suisse romande ». Par ailleurs, de plus en plus de cours dans les hautes écoles sont délivrés en langue anglaise, selon l’origine des professeurs invités, il est donc important que certaines codeuses-interprètes se spécialisent dans les langues étrangères pour accompagner les étudiants malentendants. Et de deux ! La deuxième édition contiendra-elle le même cours ? Dans l’ensemble, oui. Nous avons évidemment amélioré ce que nous pouvions. Nous proposons par exemple trois niveaux de code anglais, alors que seulement deux avaient été proposés en 2015. Les inscriptions sont presque complètes. Prévoyez-vous d’ores et déjà une troisième édition ? Oui et non ! Mais nous pensons la faire dans quatre ans. Ce qui nous permettrait de « coincer » des semaines dédiées à l’allemand et au code allemand dès 2021, puis alterner entre allemand et anglais. On the road Originaire de Montanaire (Saint-Cierges), Annika est née à Lausanne en 1981. Ses premières études se sont déroulées à Londres, dans le domaine de la danse contemporaine (1999-2002), puis à Genève à l’Ecole de Traduction et d’Interprétation (2005-2008), avant sa formation de codeuse. Aujourd’hui, lorsqu’on demande à la maman d’un petit de sept mois ce qu’elle fait dans la vie, elle répond spontanément : « je navigue de projet en projet, d'activité en activité… J’ai eu la chance de grandir dans un environnement bilingue ; ma mère est finlandaise et mon père est suisse romand ». Toujours en route et en mouvement, Annika travaille en plus comme codeuse-interprète et donne des cours de FLE (Français Langue Etrangère ; français pour allophones) et d'anglais à des adultes non francophones entendants pour la Fondation ECAP, Lausanne. Elle enseigne également comme formatrice dans le domaine de la surdité et de la malentendance, sur mandat ou sur contrat. « C'est d’ailleurs dans ce cadre que j'ai tissé des liens avec la fondation forom écoute ». Depuis son diplôme de formatrice d’adultes auprès de la fédération pour la formation continue, FSEA en 2015, Annika a collaboré dans le même domaine avec l’école d’enseignement supérieur en travail social et en ergothérapie, EESP, à Lausanne. Parmi d’autres : Pro Senectute, des mandats de l‘assurance Invalidité et de la compagnie AirFrance. Cours… toujours ! Annika travaille ainsi comme codeuse-interprète diplômée depuis 2009. Elle a travaillé deux ans comme codeuse auxiliaire (2006-2008), puis a décidé de faire la formation de codeuse à Lyon, en 2008-2009. « Je suis passionnée par les langues et par les différentes versions du Langage Parlé, LPC. Avant même de suivre la formation de codeuse-interprète, j’ai commencé à donner des stages de code anglais tant pour entendants que pour malentendants dès 2006 ». Depuis plusieurs années, la jeune femme forme des codeurs-interprètes, et également des enseignants spécialisés dans des cadres divers. « J’ai eu l’occasion de proposer des journées de pratique professionnelle du Cued Speech pour le compte de l’association suisse des codeuses-interprètes en langue française, ASCI ». C’est à Paris, qu’elle a travaillé en 2013 comme chargée de cours de Cued Speech, dans le cadre du Diplôme Universitaire de Cued Speech, auprès de l’Université Pierre et Marie Curie, aujourd’hui Sorbonne Université. « Cette expérience m’a apporté une bonne dose de confiance en moi ! Et j’ai tissé des liens avec les autres intervenants, les étudiants, et la directrice du Diplôme Universitaire (et de la formation de codeurs de Paris). Elle m’a conforté dans le travail que j’avais accompli auparavant, et j’ai aussi appris beaucoup de choses en échangeant avec les autres intervenants ». Elle a aussi été en charge de trois journées de tandem « codeur-décodeur » pour le compte de l’association suisse pour les Langues Parlées Complétées ; Toujours prête à former, elle accompagne des collègues pour le passage du « level 1 exam » de la Cued Speech Association UK durant deux ans, à la formation des codeurs-interprètes à l'EESP en assurant notamment l'organisation et le passage du « level 1 exam ». Enseigner n’est pas donné à tout le monde ; comment avez-vous attrapé le virus ? C’est en expérimentant, en testant des cours que j’ai pris goût à la formation. Il y a pour moi un côté très créatif dans la préparation des cours. J’aime également beaucoup le contact d’adulte à adulte (formateur / apprenants), en situation de cours. Elle a également proposé des cours pour le compte de l'ALPC Suisse, destinés uniquement à des personnes sourdes, ceci afin de travailler en profondeur le décodage du Cued Speech. En 2012 encore, Annika Dind et Martine Kaba-López ont eu l'opportunité d'élaborer un premier projet commun : elles ont rédigé un manuel d’apprentissage du code anglais avec leurs collègues Gabrielle Bernhard et Elinor Radeff, marquant le début de leur collaboration dans le domaine du Cued Speech. Telle une évidence, parmi la cinquantaine de codeurs-interprètes en Suisse romande et en vraie polyglotte, Annika met actuellement en place des cours en allemand. Existe-t-il des cours pour l’italien ? Non, rien de tel n’existe pour l’instant. La Suisse romande est déjà un petit terrain, avec une petite équipe de codeuses et un nombre limité de bénéficiaire. Un grand travail est fait actuellement pour développer le code en Suisse alémanique. Un rêve serait de développer le code au Tessin et, pourquoi pas, aux Grisons ! Pour toutes informations sur le Cued Speech : annika_dind@yahoo.com SUIVANT PRECEDENT
- Berne : Un Bureau fédéral au service du handicap | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Berne : Un Bureau fédéral au service du handicap 15 mars 2012 Publié le : Fondé en 2004 par la Confédération dans la foulée de l’entrée en vigueur de la LHand (loi sur l’égalité pour les handicapés), le Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH) a soutenu à ce jour plus de 200 projets en faveur de cette mission ambitieuse. Une action multiforme qui bénéficie d’un budget annuel d’environ deux millions de francs. « Nous sommes le service de la Confédération dévolu aux questions d’égalité pour les personnes handicapées et nous couvrons toute l’amplitude des handicaps. Ma plus grande fierté, en huit années d’activité, c’est que nous avons réussi à faire en sorte que le sujet de l’égalité soit désormais un sujet de débat. Bien sûr, tout ne fonctionne pas toujours comme on le souhaite, mais nous sommes présents. Et cela, c’est très important ! » A la tête du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH), qu’il dirige depuis sa fondation en mars 2004, Andreas Rieder mesure les avancées obtenues, sans pour autant sombrer dans l’autosatisfaction, tant les tâches encore à accomplir demeurent immenses. Sous l’égide du Département fédéral de l’intérieur, le BFEH a été créé par la Confédération, dans le cadre de la mise en œuvre des obligations légales découlant de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand), elle-même adoptée suite à une initiative populaire. « Notre rôle n’est pas de travailler directement avec les citoyens, mais d’interagir avec les institutions, associations et autres organismes dans le but de promouvoir l’égalité des personnes handicapées, y compris les malentendants, précise Andreas Rieder. Evidemment, si des particuliers prennent contact avec nous, nous les renseignons volontiers ! » Donner l’exemple Première mission du BFEH, et non des moindres: œuvrer à l’interne, au sein de l’administration fédérale, pour faire en sorte que, dans les services mêmes de la Confédération, le principe d’égalité ne demeure pas un vœu pieu. « Comme les cantons, l’Etat fédéral a lui-même l’obligation légale de prendre des mesures pour éliminer la discrimination dont peuvent faire l’objet les personnes handicapées, souligne le directeur du BFEH. Qu’il s’agisse des questions de mobilité ou autres, nous travaillons afin que la Confédération donne elle-même l’exemple ». Autre grand axe, en plus d’un travail de conseil et d’information: le soutien, y compris financier, à des projets extérieurs qui visent à agir en faveur de l’égalité. « Nous avons soutenu environ 200 projets à ce jour, se réjouit Andreas Rieder. Cela a permis à des actions très intéressantes de démarrer, des projets qui peuvent même servir de modèles aux institutions souhaitant avancer dans cette direction ! Le plus difficile pour nous, c’est qu’il faut toujours recommencer le travail depuis zéro, parce qu’aussi bien le handicap que l’égalité sont des notions encore mal connues. Au fond, il faut vraiment connaître les difficultés de la vie quotidienne d’une personne handicapée pour comprendre ce qu’est réellement le handicap ! » Pour ce faire, le Bureau dispose d’un budget annuel relativement conséquent, de l’ordre de deux millions de francs. Une dotation financière qui a quasiment décuplé depuis la première année d’activité du BFEH, et qui devrait, selon les projections financières actuelles, se maintenir à ce niveau pendant de longues années. « Jusqu’à présent, observe M. Rieder, nous avons toujours eu suffisamment de moyens pour venir en aide aux projets qui répondaient aux conditions ». Et de préciser: « mais si un jour, d’autres structures que celles directement liée au handicap venaient à nous solliciter, ce que je souhaite bien sûr, notre budget devra être revu à la hausse ! » Culture Pour les années qui viennent, le Bureau s’est fixé comme action prioritaire l’accessibilité à la culture pour les personnes souffrant d’un handicap. « La LHand est une excellente base de travail, et la Suisse ne se débrouille pas si mal en comparaison internationale, souligne Andreas Rieder, mais de nombreux axes doivent être approfondis: l’accès à la culture en est manifestement un, car on a constaté que de nombreux projets issus de la société civile relevaient de la culture, du sport et des loisirs. Nous allons donc concéder un effort particulier de coordination en ce domaine. Mais d’autres questions, comme par exemple l’accès à l’emploi et à la formation, méritent aussi d’être travaillées en profondeur ». Après huit années à la tête du BFEH, Andreas Rieder conserve un enthousiasme revigorant. « Diriger un bureau de cinq collaborateurs, dont certains sont handicapés, représente une aventure exceptionnelle. Il faut de l’engagement et une vraie volonté de s’investir, mais ce travail d’équipe est très enrichissant, car source de diversité. Nous rencontrons des personnes et des situations toujours différentes et il y a toujours quelque chose de nouveau à faire. C’est réellement passionnant! » Renseignements: www.edi.admin.ch /ebgb et au 031 322 82 36 ChA [zone]La politique non concernée S’il est un domaine qui échappe complètement à l’action du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées, c’est bien celui de la lutte contre la discrimination au niveau politique, où pourtant les personnes handicapées demeurent largement sous-représentées, tant aux niveaux cantonal que fédéral, et même communal. « Clairement, ce n’est ni notre mandat ni notre rôle en tant qu’organe de l’administration fédérale, précise Andreas Rieder. En revanche, il incombe aux organisations privées, comme les partis politiques, de se saisir de cette question, qui demeure très importante en termes de citoyenneté ».[/zone] SUIVANT PRECEDENT
- Jeu, mots et images parlants | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Jeu, mots et images parlants 11 juin 2018 Publié le : Destiné tant aux personnes malentendantes, sourdes et entendantes, le livre « Conversations en mille-feuille », paru récemment, est le premier du genre. « Conversations en mille-feuille » invite le lecteur au jeu de la narratrice qui est sourde. Des informations visuelles, écrites et graphiques reflètent la perception des échanges entre les gens. Francine Collet Poffet, elle-même malentendante, et Patricia Crelier, à la tête des éditions du goudron et des plumes ont réalisé cet ouvrage ensemble. Entretien à deux voix, sans détour ni tabou. Comment s’est manifesté le début de votre aventure à quatre mains ? FCP : « Conversations en mille-feuille » est né de l’envie de partager un vécu différent. Raconter des anecdotes de la vie d’une enfant malentendante et de la jeune femme qu’elle est devenue, qui a construit tout un système visuel et mental pour pallier à sa surdité. PC : C’est le premier livre que nous écrivons ensemble. Nous avons pu profiter de nos expériences sensorielles différentes, l’une étant sourde et l’autre entendante. Toute cette démarche a été très enrichissante et porteuse de sens. Nous avons souhaité une approche ludique et gaie pour témoigner d’une réalité peu connue, parfois douloureuse. Quel est le concept ? FCP : L’idée est de faire alterner une page de texte avec une double-page de gravures, qui fonctionne comme une métaphore visuelle de ce que perçoit Paula, le personnage malentendant du livre. C’est pourquoi certaines images sont tronquées ou décalées. Le mouvement de va-et-vient que suppose cette lecture non linéaire est une expérience pour le lecteur. Elle pourrait rejoindre ce que vivent certains malentendants toujours à la recherche d’indices. Ils vont et viennent entre les différents morceaux du discours qu’ils ont perçus pour tenter de constituer un message cohérent. Dans quels contextes le livre a-t-il pris forme ? FCP : Le projet de transcrire visuellement mon vécu quotidien au milieu des conversations a mûri progressivement. J’ai commencé avec un livre d’occasion. Comme je comprends un mot sur deux, j’ai découpé un mot sur deux dans le texte et j’ai collé les mots enlevés dans les bords de la feuille. Avec d’autres livres, j’ai découpé les déterminants, puis les consonnes sifflantes, etc. Tout ce que je n’entendais pas. Ces trous et ces blancs formaient comme un puzzle aléatoire. Peu à peu j’ai expérimenté d’autres procédés, toujours en lien avec le papier et la matière des mots écrits. Creuser dans l’épaisseur des conversations et voir apparaître un ou plusieurs mots sans liens apparents. Empiler des couches de textes, avec un liseré ou une dentelle graphique. Effiler des lignes de mots. Le texte entrelacé perd sa signification initiale. Il devient un matériau brut. Le résultat donne envie de toucher, de passer le doigt dessus pour découvrir ce nouveau graphisme à la fois tactile et visuel. Ces mots qui s’entrechoquent, se juxtaposent deviennent une métaphore visuelle de ma perception des échanges entre les gens : des conversations en mille-feuille. Peut-on l’associer à une autobiographie voire une thérapie ? FCP : Il s’agit d’une fiction, inspirée de ma vie. La rédaction de ce livre ainsi que le travail en duo avec Patricia pour les images résonnent en moi. C’est une activité créative qui me procure beaucoup de joie et de plaisir. Quand et quelle forme de surdité vous a été diagnostiquée ? FCP : Je subis une surdité sévère à 95 % depuis ma petite enfance et suis appareillée depuis l’âge de 7 ans. Est-ce que l’écriture est votre principale activité professionnelle ? FCP : Ecrire a toujours été une grande ressource, et à titre professionnel je suis la rédactrice responsable du journal de l’institution où je travaille. Comment vivez-vous votre quotidien ? FCP : J’entends un mot sur deux, ne perçois pas les déterminants des noms, les noms propres sont du charabia. Le flot des mots m’arrive avec ses blancs et ses trous. Les mots sont hachés, les syllabes ajourées, les voyelles en relief et les consommes sifflantes invisibles. Je dois inventer du sens entre ces pièces sonores sans queue ni tête, assembler des bouts de conversations qui tombent devant mes yeux à toute vitesse et je perds souvent le fil de ces galimatias. Quel est l’objectif principal de cet ouvrage ? PC : J’espère qu’il permettra au lecteur de vivre en quelque sorte le mode opératoire de Paula, la jeune femme sourde atypique, qui regorge de « trucs » pour comprendre le monde qui l’entoure, avec ses sons brouillés. Nous avons inventé Paula et Margot, une femme sourde et l’autre non. Ces personnages nous ont emmenées sur les chemins de l’amitié, de la gourmandise et du jeu. Les images sont inspirées des découpages et collages de Francine, qui tente de transcrire visuellement ce qu’elle capte des sons dans sa vie quotidienne. De vraies dentelles, avec des vides et des pleins, comme dans sa bande-son ! Quelle a été votre motivation principale ? PC : Francine Collet Poffet est une amie de longue date. Depuis 35 ans, elle me raconte à quoi ressemble sa vie, les quiproquos et les malentendus liés à sa surdité atypique, mais aussi les stratégies perpétuelles développées pour « être sur la même longueur d’onde que son interlocuteur », le décalage fréquent, l’effort constant que cette vigilance suppose, la fatigue. Ces phénomènes sont invisibles et peu connus du grand public. Vu l’ampleur et la richesse de ce « matériau », j’ai proposé à Francine que nous imaginions une fiction, qui aborderait le sujet en transparence. Comment ont réagi les personnes présentes lors du vernissage en avril dernier ? PC : Nous avons de nombreux retours de lecteurs qui aiment être acteurs dans la démarche. Les jeux visuels qui dialoguent avec le texte sont appréciés car ils suscitent le doute voire la controverse et c’est exactement ce que nous avons souhaité avec Francine ; proposer une image intrigante, insolite, qui ne soit pas claire tout de suite, pour rendre compte des sons mal captés, partiellement entendus, mal devinés. Beaucoup de lecteurs nous disent qu’ils n’imaginaient pas cette réalité. Ils apprennent vraiment quelque chose. Il pourrait y avoir une suite vu l’intérêt que ce livre suscite. Est-ce les éditions du goudron et des plumes éditent d’autres livres de ce genre ? PC : C’est le premier livre que nous éditons sur la malentendance. Notre fil rouge est la gravure. Nos livres sont imprimés à la main sur les presses de notre atelier de gravure à Chevenez. Le sujet de la surdité se prêtait merveilleusement bien aux possibilités qu’offre la linogravure avec ses creux et ses reliefs, ce qu’on voit, ce qu’on devine, ses vides et ses pleins, l’inversion gauche - droite. Quand on grave, le résultat n’est pas visible immédiatement. Il faut l’imaginer. Vous l’aurez compris, ce livre est destiné à tout public, sourd, malentendant ou entendant. Les uns découvriront un monde qu’ils ignorent, les autres se reconnaîtront dans l’un ou l’autre des passages de l’ouvrage. A dévorer sans modération ! www.dugoudronetdesplumeseditions.ch . SUIVANT PRECEDENT
- Deux appareils auditif: Une plus grande satisfaction | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Deux appareils auditif: Une plus grande satisfaction 3 avril 2018 Publié le : Une grande étude suédoise montre que les personnes équipées de deux appareils auditifs rapportent une plus grande satisfaction. L'étude montre également que les utilisateurs expérimentés d’appareils auditifs rapportent également une satisfaction plus élevée. Les personnes qui utilisent deux appareils auditifs déclarent une plus grande satisfaction Les personnes qui ont sont équipées d’appareils auditifs aux deux oreilles ont rapporté des résultats significativement plus élevés à toutes les questions dans un questionnaire sur leurs appareils auditifs par rapport aux personnes qui n’utilisent qu’un seul appareil, selon les résultats d’une étude suédoise. L'enquête a également montré que les utilisateurs d'appareils auditifs expérimentés obtenaient des résultats plus élevés dans les domaines des avantages et de satisfaction, tandis que les utilisateurs débutants donnaient des résultats plus élevés pour les problèmes résiduels. Résultats sur une grande base de données Le but de l'étude était d'analyser une vaste base de données «Inventaire de résultat international sur les appareils auditifs» (IOI-HA) obtenue auprès de plus de 100.000 personnes appareillées en Suède pendant la période 2012-2016. Des questionnaires contenant les 7 articles IOI-HA ainsi que des questions concernant certains problèmes supplémentaires ont été envoyées aux utilisateurs d’appareils auditifs 3 à 6 mois après l'installation de nouveaux appareils auditifs. Les questionnaires ont été retournés et analysés par un institut de recherche indépendant. L'étude «Inventaire des résultats internationaux sur les appareils auditifs : données provenant d'une grande base de données du registre de qualité suédoise» a été publiée dans l’American Journal of audiology en octobre 2017. source: https://www.hear-it.org SUIVANT PRECEDENT
- Prix des appareils auditifs : la baisse se fait attendre | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Prix des appareils auditifs : la baisse se fait attendre 15 septembre 2014 Publié le : Trois ans après l’entrée en vigueur du système de remboursement forfaitaire des appareils auditifs, une étude mandatée par l’OFAS livre ses premiers enseignements. Si la qualité des prestations fournies demeure intacte, la concurrence ne fonctionne pas encore, et les malentendants passent à la caisse pour maintenir le niveau de leur appareillage. « L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a effectué une enquête sur l'évolution des prix des appareils auditifs facturés à l'assurance-vieillesse et survivants (AVS) ou à l'assurance-invalidité (AI). Nous en attendons avec impatience les résultats ». Il y a un peu plus d’une année, c’était en août 2013, Stefan Meierhans, le Surveillant des Prix, plus connu sous l’appellation « Monsieur Prix » exprimait en termes pour le moins diplomatiques l’expectative dans laquelle se trouvaient tous les protagonistes du monde de la malaudition : l’OFAS bien sûr, mais aussi les audioprothésistes et bien sûr, les malentendants eux-mêmes ! Le 1er juillet 2011 en effet, entrait en vigueur un nouveau système de remboursement des appareils auditifs, basé sur une enveloppe forfaitaire garantie aux malentendants (lire les numéros 59 et 65 du magazine aux écoutes ), l’ancien système étant jugé « trop onéreux en comparaison internationale ». Tous les six ans, le malentendant (en âge AI) se voit ainsi verser 840 francs pour un seul appareil, 1650 francs pour deux appareils, et à charge pour lui d’utiliser cette somme comme bon lui semble pour acquérir l’appareillage dont il a besoin, y compris à l’étranger s’il le souhaite, et rémunérer un audioprothésiste pour le réglage de ses appareils. Objectif annoncé de la réforme : faire jouer la concurrence et surtout, faire baisser les coûts pour l’AI, comme nous l’expliquait en mars 2011, Yves Rossier, le directeur de l’OFAS de l’époque. Premières tendances Trois ans après l’entrée en vigueur de cette réforme de fond, où en sommes nous ? Les résultats d’une première évaluation menée par l’OFAS ont été publiés en avril dernier. Avec des tendances, qui pour n’être pas définitives, n’en sont pas moins pour autant éloquentes, se faisant d’ailleurs l’écho des nombreuses inquiétudes exprimées à l’époque par forom écoute. Premier constat, et non des moindres : la qualité de la fourniture des appareils auditifs est restée stable. L’étude n’a révélé aucune différence en termes de taux d’utilisation, de satisfaction et d’intégration sociale et professionnelle des assurés. « Sur ce point, résume le communiqué de l’OFAS publié le 1er avril dernier, le système de remboursement forfaitaire fonctionne très bien » . Le deuxième constat est en revanche beaucoup plus inquiétant : l’intensification de la concurrence escomptée par l’introduction du nouveau système, n’a pas eu lieu. Avec une conséquence évidente : même si une évaluation du niveau des prix des appareils auditifs sur le marché est encore en cours, le communiqué de l’OFAS l’admet sans ambiguïté : « les effets sur les prix se font attendre » . « Les buts prioritaires du système forfaitaire ont été atteints: l'approvisionnement des assurés sans perte de qualité et la réduction des coûts pour l'AVS et l'AI », résume de son côté Harald Sohns, le porte-parole de l’OFAS. En clair, si pour l’heure, le nouveau système maintient la qualité des prestations précédemment fournies aux malentendants, c’est à moindre coût pour l’OFAS, la différence étant dans les faits assumée par les malentendants qui y vont de leur poche pour acquérir les appareils dont ils ont besoin. Manque d’information ? Selon l’OFAS, deux facteurs contribuent à expliquer le maitien à un niveau élevé des prix des appareils auditifs proposés aux malentendants. « L’opacité du marché semble être un facteur important car les offres des audioprothésistes sont très hétérogènes et donc difficiles à comparer pour les assurés » , juge ainsi dans l’avant-propos accompagnant le rapport d’évaluation, Stefan Ritler le vice-directeur de l’OFAS, qui recommande encore : « il serait donc utile dans l’intérêt des assurés que les associations d’audioprothésistes interviennent pour améliorer la transparence et faciliter la comparaison des offres ». Une recommandation qui fait sortir de ses gonds Akustika, l’association faîtière des audioprothésistes suisses. « L’allégation de l’OFAS affirmant que les prix ne sont pas transparents frise l’impertinence », s’insurge Nathalie Farner-Harchambois d’Akustika. « Auparavant, les prix étaient dictés et régis par l’OFAS et, ce faisant, étaient régis par ce même office. Puis, il a été décidé que devait s’exercer la loi du libre marché de façon à faire jouer la concurrence. Aujourd’hui, la concurrence joue et il existe des offres innombrables et variées ». L’autre facteur expliquant le niveau élevé des prix est, selon l’OFAS, l’attitude des malentendants eux-mêmes. « De grosses lacunes semblent encore exister en matière d’information et rares sont les assurés qui évaluent et comparent eux-mêmes les appareils auditifs et les services proposés. (…) Le nombre de personnes qui comparent les prix de différents fournisseurs est même en recul, tout comme le nombre d’assurés qui testent des appareils avant l’achat », écrit ainsi Stefan Ritler, le vice-directeur de l’OFAS, se faisant ainsi involontairement l’écho des réserves exprimées à plusieurs reprises dans nos colonnes. « Pour renforcer la position des assurés sur le marché des appareils auditifs, il sera donc essentiel d’améliorer l’information. Cette tâche incombe principalement aux organisations de malentendants, car leur proximité avec les assurés et les prestataires leur permet d’avoir une vision d’ensemble de la situation actuelle du marché ». ChA SUIVANT PRECEDENT
- Bien entendre pour bien vieillir | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Bien entendre pour bien vieillir 15 janvier 2013 Publié le : Avec l’âge, près d’une personne sur deux présente une baisse notable de ses capacités auditives. Les conséquences de cette presbyacousie sont multiples et sources d’isolement psychique et social. Pour les seniors, préserver et corriger son audition le plus tôt possible est un gage de qualité de vie. « C’est évident, la différence est vraiment flagrante, et je peux la constater tous les jours. Nos pensionnaires qui présentent une audition préservée ou corrigée sont ceux qui maintiennent la meilleure qualité de vie. » Pour Thérèse, aide-soignante depuis près de trois décennies dans un grand EMS de la région genevoise, le constat ne fait pas l’ombre d’un doute. Pour celle qui a vu défiler des dizaines et des dizaines de pensionnaires tout au long de sa carrière, le maintien de fonctions auditives chez les personnes âgées ou très âgées est carrément un incontestable gage de vieillissement harmonieux. Cette problématique est d’ailleurs tellement importante, que la Journée Nationale de l’Audition en a fait son thème de prédilection pour l’édition 2013 (lire encadré). Et pour cause. L’altération des facultés auditives fait partie du processus normal de vieillissement, conséquence de l’usure de l’oreille elle-même, mais aussi de la sénescence des voies auditives et de la baisse des facultés intellectuelles. Rapporté à l’inéluctable vieillissement de l’ensemble de la population suisse, ainsi qu’à l’allongement constant de notre espérance de vie, le phénomène prend toute sa dimension. Et les chiffres sont à cet égard éloquents: si on considère qu’entre 45 et 55 ans, environ 10% de la population est (déjà !) atteinte de presbyacousie, les statistiques grimpent à 25% pour la classe d’âge comprise entre 65 et 75 ans, et carrément à 40% des plus de 75 ans. Isolement Cette presbyacousie, qui s’installe de manière progressive et insidieuse, n’est évidemment pas, ainsi que l’a constaté Thérèse, sans conséquence pour les personnes concernées, qui peu à peu, sombrent dans l’isolement et l’enfermement (lire ci-dessous l’interview du docteur Italo Simeone). « La presbyacousie entraîne une coupure entre la personne touchée et son entourage, confirme une psychologue installée à Yverdon-les-Bains. Au départ, les personnes demandent volontiers à leur interlocuteur de répéter, mais au bout d’un moment, elles ont peur de lasser les autres et finissent par renoncer. Progressivement, elles s’excluent des conversations, et à terme ne voient même plus l’utilité de rencontrer d’autres personnes. C’est ce repli sur soi, aussi bien sur le plan psychique que social, qui est dangereux, car elles se coupent du plaisir de l’échange qui entretient la vie ». Le résultat est simple: l’isolement favorise la frustration, la rumination, ainsi que des sentiments d’anxiété qui peu à peu, peuvent laisser place à des dépressions plus ou moins intenses. « Bien sûr, la presbyacousie est un facteur favorisant la survenue d’une dépression, constate la doctoresse Izabel Kos, médecin-adjoint responsable de l’unité d’otologie aux Hôpitaux Universitaires de Genève. Les personnes âgées sont déjà souvent isolées, et la perte des facultés auditives, ainsi que la fatigue qu’elle induit, accentue cet isolement. C’est très déprimant ! » Solutions efficaces Que faire donc face aux inéluctables outrages de l’âge, face à un phénomène qui touchera près d’une personne âgée sur deux, et qui risque d’altérer considérablement la qualité de vie des seniors ? A ce jour, aucun traitement médicamenteux ou chirurgical n’a permis de « guérir » ou même d’améliorer la presbyacousie. Heureusement, des solutions efficaces existent, et l’immense majorité des pertes auditives liées à l’âge peuvent être corrigées ou pour le moins limitées par le port d’appareils auditifs. Et plus tôt celles-ci seront adoptées, plus on évitera cet isolement si délétère pour les plus âgés. « Quand il s’agit de presbyacousies simples, d’intensité légère ou moyenne, et ce sont les plus fréquentes, on obtient des résultats vraiment convaincants en terme de correction auditive, explique Georges Fivaz, audioprothésiste à Lausanne. C’est la raison pour laquelle il est important de procéder à un dépistage précoce ». Un dépistage qui semble d’autant plus impératif que certains chiffres permettent d’entrevoir l’ampleur de la tâche. Car en Suisse, on estime que seules 40 à 50 % des personnes concernées par la perte auditive liée à l’âge seraient dotées d’un appareillage efficace. Un phénomène qui ne laisse pas de surprendre, mais qui trouve plusieurs explications. En premier lieu, le fait que la presbyacousie s’installe de manière très progressive, et que la personne peut tout simplement ne pas s’en rendre compte. Dans ce cas, c’est son entourage qui joue un rôle primordial, en observant par exemple qu’elle a tendance à mettre la télévision de plus en plus fort, et permet ainsi une prise de conscience. Réticences Autre explication, et pas des moindres: même si elles sont conscientes de leur presbyacousie, et malgré les risques affectifs que celle-ci implique, de nombreuses personnes âgées refusent purement et simplement de s’appareiller. Soit parce que les coûts d’acquisition d’un appareil peuvent les décourager (lire notre article sur l’évolution de la révision 6b de l’AI en page 8), soit parce qu’elles sont dans un déni de leur situation. « Au-delà des questions de prix, et même s’il ne faut pas généraliser, les personnes qui ne sont plus en activité professionnelle hésitent plus souvent à s’appareiller, observe l’audioprothésiste Georges Fivaz. Mais il est vrai que d’une manière générale, entre 30 à 40 % de mes patients ont du mal à reconnaître qu’ils entendent mal ! » « Les appareils auditifs ont une mauvaise réputation chez les personnes âgées, relève également la doctoresse Izabel Kos des HUG. Simplement parce qu’elles ont encore à l’esprit le souvenir des appareils que portaient leurs propres parents, et qui ne fonctionnaient pas très bien. Or les progrès technologiques sont tels que les appareils d’aujourd’hui n’ont vraiment plus rien à voir. D’ailleurs, nous travaillons en coordination avec les audioprothésistes et les EMS, non seulement pour dépister les presbyacousies, mais aussi pour expliquer les nouveautés et encourager les personnes à s’appareiller, constate-t-elle. Agir à titre préventif est vraiment primordial, car il est très difficile de faire revenir une personne âgée qui s’isole ». Ch.A. [zone]La presbyacousie, un phénomène naturel L’altération des capacités auditives est un phénomène physiologique qui survient inéluctablement avec l’âge. Le nombre de personnes concernées est d’ailleurs proportionnel à la classe d’âge. Il s’agit d’une perte d’audition bilatérale qui touche plus volontiers les hommes et dont l’âge de survenue dépend de facteurs divers, comme la présence d’antécédents familiaux, mais aussi, et c’est important en termes de dépistage, d’exposition aux bruits excessifs (bruits professionnels ou de loisirs, comme l’utilisation inappropriée de baladeurs numériques). Il semble également que la présence de maladies associées, comme le diabète ou l’hypertension artérielle joue un rôle important. Début insidieux Les débuts d’une presbyacousie sont toujours progressifs et insidieux, raison pour laquelle il est difficile de la diagnostiquer précocement. Ce sont en général les fréquences aiguës (hautes) qui sont en premier concernées, mais peu à peu les autres fréquences sont touchées, particulièrement celles qui correspondent à une conversation normale. La tendance à faire répéter les paroles d’autrui ou à mettre le son de la télévision de plus en plus fort représente un des premiers « symptômes » qui doivent, si l’on ose dire, mettre la puce à l’oreille. Si la presbyacousie démarre en général vers l’âge de 60 ans, il arrive également que des formes précoces, voire très précoces (moins de 40 ans) soient diagnostiquées.[/zone] Journée Nationale de l’Audition (JNA) Méconnues, les conséquences affectives de la presbyacousie ne sont pas négligeables en termes d’isolement et de qualité de vie pour les seniors. Signe de l’importance de la problématique, la Journée Nationale de l’Audition en a fait d’ailleurs son thème principal pour la 16ème édition prévue le 14 mars 2013. On peut lire ainsi sur le site internet de l’association JNA ( www.journee-audition.org ): « Combien sont-ils à faire la sourde oreille ? Combien sont-ils à nier et à créer de la souffrance au sein de leur famille ? Combien sont-ils à ne plus se rendre aux déjeuners entre amis ? La perte de l’audition non gérée est source de retrait psychique et social. Tout le monde est concerné ». Pour plus d’informations sur la JNA, lire notre article dans les pages Actualités [zone]Dr Italo Simeone: « la jeunesse est offerte, la vieillesse est à gagner » Psychiatre genevois, le docteur Italo Simeone est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés au vieillissement. Après une longe carrière institutionnelle en psycho-gériatrie, il exerce encore aujourd’hui en médecine de ville, bien qu’il ait dépassé depuis longtemps l’âge de la retraite. Entretien avec un expert qui sait de quoi il parle, dans tous les sens du terme. Quel impact le vieillissement a-t-il sur nos liens affectifs ? Nous devons toujours nous adapter à l'environnement qui nous entoure grâce à nos sens: ouïe, vue, goût, etc. Avec l’âge, ces cinq sens tendent à s'affaiblir, c’est ce qui provoque une certaine désafférentation sensorielle et donc sociale. Bien sûr, la perte d’audition contribue à cette désafférentation sociale. De quelle manière ? Dès lors que l’on a un problème d’audition à l'âge avancé, et que l’on passe une soirée avec les amis ou plusieurs personnes, c’est le drame. On ne capte pas correctement ce qui se dit, on se sent déphasé. Et comme on ne peut pas répéter tout le temps: je n’ai pas compris ! , on fait semblant, même quand on ne comprend pas ! Quelles sont les conséquences sur la personne âgée ? Tous ces phénomènes, et j’inscris la perte auditive dans le contexte plus large du vieillissement, renforcent et construisent l’isolement de la personne âgée. La perte d’audition revêt bien sûr une dimension supplémentaire. Pourquoi dans ce cas les personnes âgées hésitent-elles à recourir à l’appareillage auditif ? Parce qu’elles veulent éviter d’être classées comme malentendantes, d’autant que ces personnes tendent déjà à s’auto-stigmatiser elles-mêmes ! Avec l’âge, on a de plus en plus de mal à accepter les pertes. Or celles-ci s’accumulent: on perd non seulement ses facultés physiologiques, dont l’audition, mais on perd son conjoint, on perd ses enfants qui sont loin, etc. On perd aussi son autonomie, ce qui est très difficile dans nos sociétés occidentales où nous sommes habitués et très fiers de notre indépendance. Cette accumulation induit un découragement et peut conduire à la dépression. Tout cela concourt à une perte d’estime de soi, et bien sûr à une auto-stigmatisation ! Il est donc important de recourir aux appareils auditifs ? Bien sûr, les appareils permettent d’enrayer la spirale du repli sur soi, de la dépression et de l’autodépréciation ! Ils ont énormément progressé, en dimensions et en performances, et ils ont infiniment moins d’inconvénients qu’avant. Mais il n’est pas toujours facile de faire changer d’idée à quelqu’un qui ne veut pas (rires) ! Quelles sont désormais les perspectives en termes de vieillissement ? Les avancées de la médecine aident énormément à bien vieillir, et c’est bien dans le domaine de la médecine que réside le plus grand vivier de découvertes scientifiques. Aujourd’hui, on peut même être relativement âgé et diriger un état sans difficultés ! Mais en matière de vieillissement, il est important d’avoir essayé de rester en bonne santé le plus longtemps possible. Et nous connaissons désormais ce qu’il faut faire en matière d’hygiène de vie. Au-delà de la préservation de notre état de santé, que peut-on faire ? Il est difficile de se préparer aux pertes, de l’ouïe comme d’autre chose, mais c’est un travail qu’il faut obligatoirement faire. La règle d’or est d’essayer de remplacer ce que l’on a perdu par quelque chose d’autre, qu’il faut inventer et trouver. Il n’y a pas d’autre échappatoire, il ne faut pas refuser la perte, mais s’y adapter pour qu’elle soit moins cruelle. Le professeur genevois Jean-Pierre Junod, qui fut mon enseignant en gériatrie, disait: « si la jeunesse est offerte, la vieillesse, il faut la gagner ! »[/zone] SUIVANT PRECEDENT
- Le cinéma Rex, première boucle magnétique de Suisse romande | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Le cinéma Rex, première boucle magnétique de Suisse romande 15 novembre 2011 Publié le : Fondé en 1933, réaménagé en triplex au début des années 80 sous la houlette d’Yves Moser, le cinéma Rex est une véritable institution veveysane. Pour les malentendants, il revêt en outre une signification éminemment symbolique puisqu’il a été le premier, il y a dix ans, à s’équiper d’une boucle magnétique. « Pour nous, il s’agissait d’abord d’un service rendu à la clientèle. Et c’est vrai qu’en dix ans, c’est une installation qui a aidé beaucoup de gens ». Il y a un peu plus d’une décennie en effet, le cinéma Rex de Vevey était la première institution privée de Suisse romande à installer une boucle magnétique dans une de ses salles. « A l’époque, explique Marc Pahud, l’ancien administrateur des cinémas pour la société Cinérive, c’est une spectatrice qui nous avait contactés pour nous dire qu’elle aimait beaucoup le cinéma, mais qu’en tant que malentendante, elle n’y avait malheureusement pas accès ! » Et d’ajouter: « C’est vrai qu’au départ, on s’est interrogés, et puis on s’est dit: pourquoi ne pas essayer dans une de nos salles ? » Aussitôt dit, aussitôt fait: pour des raisons de dimensions, c’est le Rex IV, situé en face du triplex des Rex, à la rue Jean-Jacques Rousseau, qui fut choisi pour l’essai. Ouverte en septembre 1993, cette salle, de dimensions modestes et de construction récente, sans contiguïté directe avec d’autres lieux, offrait des conditions idéales pour la tentative. En collaboration avec la société Ciné Contrôle et avec l’aide du technicien Pascal Arbenz, le dispositif est rapidement installé, puis testé par Francine Collet et Anne Grassi, de forom écoute. Premier lieu Nous sommes en juin 2001, et le Rex IV est le premier lieu culturel, après le Cinématographe et la salle Paderewski à être équipé d’une boucle magnétique. « On aime bien faire office de pionniers, se réjouit Marc Pahud. Nous sommes toujours à l’écoute des propositions que l’on nous fait, tant en termes de technique que de confort, et on sait à quel point le public est sensible à ces questions. Et puis, nous étions les premiers sur le coup, cela nous avait paru vraiment séduisant, d’autant que cela ne nous a pas demandé un très gros investissement, environ 2000 francs, dont 1000 francs octroyés par forom écoute. » Pionnier, le Rex IV l’a vraiment été. Car rapidement, la plupart des autres salles de la société Cinérive sont tour à tour équipées de boucle: à Vevey, l’Astor, le Rex I et le cinéma en plein air, à Pully le Cityclub, et il y a deux ans, les trois dernières salles du groupe, à Aigle… « En matière de cinéma, observe Marc Pahud, il faut être prudent car on peut facilement faire des bêtises et consentir des investissements conséquents qui restent sans lendemain. Nous avons souhaité procéder par étapes, évaluer l’accueil du public et vérifier que la technologie était vraiment fiable. Dix ans après, la boucle du Rex IV fonctionne toujours très bien et le public malentendant vient toujours ! » Saga familiale Fondés il y a près de 80 ans, les cinémas Rex sont la véritable incarnation d’une saga familiale. Le 27 octobre 1933, c’est en effet Léon Moser, père de l’actuel patron Yves Moser, qui débute l’exploitation de la salle, aménagée dans la Maison du Peuple, également siège du parti socialiste à Vevey. Pour montrer que le lieu est bien ouvert à toutes les catégories de la population, y compris les plus riches, susceptibles d’être rebutés par l’appellation Maison du Peuple, le fondateur décide de baptiser son cinéma d’un très aristocratique Rex, pour « roi ». « C’est vraiment ainsi que mon père a réagi, confirme Yves Moser. La Maison du Peuple faisait un peu trop rouge à ses yeux, et il fallait montrer qu’un cinéma se devait d’accueillir toutes les couches de la population, même les plus aisées ! » Le succès est rapidement au rendez-vous et le lieu, qui diffuse volontiers des films « grand public » devient un des lieux de sortie obligés de la ville. Parmi ses habitués, un certain… Charlie Chaplin qui venait régulièrement, et en toute discrétion, profiter des salles obscures du Rex. « Charlie Chaplin était un voisin qui venait régulièrement chez nous avec toute sa famille pour voir des films, se souvient Yves Moser. C’était au milieu des années 50, et il utilisait aussi nos salles à des fins professionnelles. Il nous rendait souvent visite accompagné d’un arrangeur pour mettre en musique ses films ! » Acte social Malgré une fréquentation assidue, le nombre des places disponibles dans le cinéma est au fil des années revu à la baisse, histoire de s’adapter aux nouveaux standards de confort. De 540 fauteuils, le Rex passe sous la houlette d’Yves Moser, qui a repris le flambeau en 1974, à 351 places en 1980, le cinéma se muant alors en Triplex, le premier de Suisse romande. Aujourd’hui, l’entreprise évolue dans un environnement difficile, marqué par la concurrence des grandes multinationales du cinéma et l’arrivée du numérique. « C’est clair, les nouveaux équipements numériques coûtent cher, constate Marc Pahud. Entre 100 et 200'000 francs par salle, un investissement conséquent qui aujourd’hui doit être amorti en 5-6 ans, contre une vingtaine d’années pour les précédentes innovations. Mais je reste optimiste, malgré la télévision, les dvd, etc., le public continuera à venir chez nous. C’est un peu comme pour le restaurant: même si on peut cuisiner chez soi, on éprouve toujours le besoin de sortir. Car aller au cinéma est en réalité un véritable acte social. » La liste de l’ensemble des lieux de Suisse romande équipés en boucles magnétiques peut être commandée auprès de forom écoute (Tél. 021.614.60.50) ou consultée sur le site internet www.ecoute.ch ChA SUIVANT PRECEDENT
- Mémorable road-trip à Cuba | FoRom Ecoute
Retour au Magazine Mémorable road-trip à Cuba 30 novembre 2016 Publié le : En juin dernier, Thomas Magnin et Bastien Perruchoud, deux jeunes malentendants valaisans, s’envolent pour la Havane, pour un séjour de deux semaines. L’occasion de découvrir un pays un peu hors du temps, mais rendu attachant par la chaleur et la gentillesse de ses habitants. C’est par l’intermédiaire de forom écoute qu’ils se sont connus. Thomas Magnin et Bastien Perruchoud, pourtant tous deux Valaisans, se sont en effet rencontrés au cours de l’une de ces après-midi « karting », organisées chaque année par forom écoute. Les deux jeunes hommes sympathisent et deviennent amis. Au point de voyager ensemble à l’autre bout du monde. Au départ, ils devaient être 4. Thomas, Bastien et un couple d’amis, Céline et Michaël. C’est d’ailleurs de Céline qu’est venue l’idée d’aller découvrir Cuba, une idée qui a très vite séduit les autres membres du groupe. Seulement voilà : à un mois du voyage, Céline se casse le pied et doit donc, avec con compagnon, renoncer au voyage. Mais qu’à cela ne tienne, Bastien et Thomas voyageront à deux, et s’envolent le 25 juin dernier, par un vol Air France via Paris, pour la Havane. Le séjour a été planifié à l’avance grâce au concours d’une agence de voyages. « C’était beaucoup plus simple, explique Bastien, pourtant déjà rompu aux grands voyages. Ils ont des traducteurs qui parlent le français, et s’il y a un problème, on peut toujours les appeler. En plus, ça ne coûte pas plus cher qu’un voyage improvisé, alors il n’y avait aucune raison de s’en priver ». Et le séjour est parfaitement planifié. Quelques jours d’un circuit en voiture autour de l’île, puis les derniers jours dans un grand hôtel de la place, en all-inclusive. Les premiers jours du voyage en revanche, nos deux amis seront hébergés « chez l’habitant », dans chacune des villes qu’ils visiteront. Et le périple commence bien sûr à la Havane, une ville immense, mais passionnante à découvrir. Le premier contact avec l’île des Caraïbes est très positif. Les Cubains sont chaleureux et serviables, toujours prêts à venir en aide, et le pays est très beau, malgré la chaleur accablante. Le climat y est tropical, chaud et très humide, ponctué par de nombreux orages quotidiens. « Les orages étaient très impressionnants, raconte Thomas. Il pleuvait toutes les fins d’après-midi, de véritables ouragans ! ». Système D Visiter Cuba, qui plus est en voiture de location, c’est découvrir le quotidien de ce pays qui vit en régime communiste depuis plus de soixante ans et qui commence à peine à s’ouvrir. « C’est frappant, constate Thomas, il y a vraiment beaucoup de pauvreté. Peu de voitures, des antiquités qui datent d’il y a très longtemps pour la plupart, des routes en très mauvais état, des maisons décrépies, des calèches sur l’autoroute, des gens qui, dans leur temps libre, font le taxi pour gagner un peu d’argent, etc. » Pour nos deux amis, le séjour a ainsi été l’occasion d’expérimenter les délices de la bureaucratie cubaine et les joies du système D. Le GPS n’y fonctionne en général pas et nos deux amis ont souvent dû avoir recours aux bonnes vieilles cartes à l’ancienne, quand il n’était pas plus simple, une fois perdus - et cela s’est produit à plusieurs reprises-, de demander son chemin à des habitants. Les stations-service n’y sont pas toujours approvisionnées, et un pneu crevé se solde par une rustine déposée à prix d’or par un réparateur dont tout le travail se fait manuellement. Et ce n’est pas tout : une petite éraflure sur la voiture de location implique d’appeler la police pour établir le constat. Un « oubli » qui a occasionné à nos amis un paiement cash à l’agence de location, heureusement remboursé à leur retour en Suisse par l’organisateur du voyage. Parfois aussi, les bancomats ne fonctionnent pas, et il faut se rendre au guichet de la banque, où bien entendu, une foule interminable fait la queue. Internet y est rare, même si la connexion quand elle est disponible, y est de bonne qualité. Tout comme parfois, l’électricité peut y être coupée à la suite d’un orage un peu trop violent… Les Cubains en revanche sont très sympathiques, et leur nourriture particulièrement savoureuse, surtout pour Bastien, qui raffole de fruits exotiques. Thomas parle un peu l’espagnol, Bastien l’anglais, et il leur est arrivé à plusieurs reprises de rencontrer des Cubains qui parlaient le français. Des Cubains accueillants qui souvent les conduisent, les guident et même les invitent à boire un verre. Sublimes parcs nationaux Dès leur arrivée à la Havane, nos deux amis visitent les hauts-lieux de la capitale cubaine, avant de prendre, le lendemain, possession de leur voiture de location. Une voiture chinoise et très récente, d’autant plus agréable à conduire que les embouteillages sont inexistants à Cuba. « Pas de radars non plus, rigole Bastien. J’ai pu faire quelques excès de vitesse sans prendre trop de risques… ». La voiture, c’est une immense liberté. Celle de se rendre à son rythme d’un point à un autre du pays et de découvrir les parcs nationaux, véritable richesse naturelle de cette île à la végétation luxuriante. C’est d’abord le parc naturel de la Güira, dans la province de Pinar del Rio, qui s’étend sur plus de 22000 hectares de forêts, ruisseaux, lacs, jardins. Puis ensuite le parc national El Nicho, au sein du massif de l'Escambray, non loin de la ville de Cienfuegos, et enfin le parc national de Vinales. Avec à chaque fois, un programme similaire : balade à dos de cheval, baignade, découverte de la végétation et de magnifiques chutes d’eau, dégustation de rhum et de café, visite de fabriques de cigares etc. Le périple en voiture est aussi pour Bastien et Thomas l’occasion de visiter des cités très différentes les unes des autres : Vinales et Cienfuegos, donc, mais aussi, Trinidad avec ses rues vétustes pavées de vieilles pierres, Varadero où nos deux amis rejoignent, épuisés mais très contents, leur hôtel « all inclusive ». « On était crevés par le circuit en voiture , racontent Thomas et Bastien. Alors pendant six jours, on n’a strictement rien fait. On s’est reposés, on a fait du ping-pong, du catamaran, du kayak, et passé nos dernières journées à siroter des cocktails au bord de la plage ». Le 7 juillet au soir, les deux amis Valaisans reprennent enfin l’avion pour la Suisse, toujours via Paris, les yeux plein de souvenirs. Tous deux ont beaucoup aimé le séjour, le premier qu’ils effectuent ensemble, et en toute bonne entente. Bastien se promet de revenir un jour à Cuba. Thomas en revanche, qui a adoré Vinales mais a trouvé la route cubaine trop stressante pour y conduire sereinement, n’est pas sûr d’y retourner. « Ce qui est certain , conclut Bastien avec un grand sourire, c’est qu’un jour nous ferons à quatre le voyage prévu avec nos amis Céline et Michaël et que nous n’avons malheureusement pas pu réaliser cette fois-ci ». ChA SUIVANT PRECEDENT
- 25% de personnes en plus souffrent d'accouphènes | FoRom Ecoute
Retour au Magazine 25% de personnes en plus souffrent d'accouphènes 2 juin 2018 Publié le : Le nombre de Danois qui déclarent avoir des acouphènes a augmenté de plus de 25% au cours des sept dernières années. Ceci est dévoilé dans les chiffres officiels de l'autorité sanitaire danoise. 25% de personnes en plus souffrent d’acouphènes en 7 ans Au Danemark, le nombre de personnes souffrant d'acouphènes a augmenté de 25% au cours des sept dernières années, passant de 10,1% à 12,7%. Ceci est présenté dans le rapport « La santé des Danois - Le rapport national sur la santé 2017 ». En 2010, 10,1% des Danois ont déclaré avoir des acouphènes. En 2013, ce chiffre était passé à 12,1% et en 2017, 12,7% ont déclaré avoir des acouphènes. Ceci correspond à environ 600.000 Danois. 25,9% de ceux qui déclarent avoir des acouphènes ont évalué leur propre santé comme étant moins bonne ou mauvaise. Plus d'hommes que de femmes Plus d'hommes que de femmes déclarent avoir des acouphènes. Parmi les hommes danois, 15,7% avaient des acouphènes alors que ce chiffre était de 9,8% chez les femmes. Le nombre de Danois souffrant d'acouphènes augmente avec l'âge. Parmi les jeunes hommes âgés de 16 à 24 ans, 6,1% ont déclaré avoir des acouphènes. Pour les personnes âgées de 25 à 34 ans, le chiffre était de 7,4% alors que pour les hommes entre 55 et 64 ans, il était de 24,9%. Chez les hommes âgés de 65 à 74 ans, 27,1% avaient des acouphènes. Les acouphènes augmentent avec l'âge se retrouvent également chez les femmes. Parmi les femmes âgées de 16 à 24 ans, 4,4% ont des acouphènes. Parmi les femmes âgées de 25 à 34 ans, ce chiffre est de 5,5% alors qu'il est de 14,9% chez les femmes de 55 à 64 ans et chez celles de 65 à 74 ans, 14,5% disent avoir des acouphènes. L'étude ne dit rien sur la raison pour laquelle le nombre de personnes souffrant d'acouphènes a tellement augmenté en si peu de temps ou pourquoi plus d'hommes que de femmes déclarent avoir des acouphènes. A propos de l'étude « La santé des Danois - Le rapport national sur la santé 2017 » est publié par l'autorité sanitaire danoise et donne un aperçu de la santé, de la morbidité et du bien-être des Danois. L'étude est basée sur un questionnaire intitulé « Comment allez-vous ? », qui a été envoyé à plus de 312.000 Danois âgés de 16 ans et plus. Plus de 183.000 réponses ont été reçues, ce qui donne un taux de réponse de 58,7%. Source: hear-it.org SUIVANT PRECEDENT



















