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  • Grégoire Droz: « Quand je veux quelque chose, je travaille pour l’obtenir !» | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Grégoire Droz: « Quand je veux quelque chose, je travaille pour l’obtenir !» 9 mai 2014 Publié le : Né à Zurich, malentendant de naissance, Grégoire Droz vit à Neuchâtel depuis qu’il a 3 ans. Ce jeune homme d’une maturité exceptionnelle et doté d’une véritable éloquence ne s’interdit aucun rêve. Elevé à l’école de la vie, engagé en politique dans son canton, il espère bien devenir journaliste de radio. Vous faites preuve d’une maturité impressionnante pour votre âge. D’ailleurs, on vous donne plutôt 20 ans et pas 16 ! C’est vrai, tout le monde me le dit, mais j’ai toujours été comme ça ! Peut-être est-ce parce que je viens d’une famille monoparentale. Dans ma famille, il fallait d’abord payer les factures et ensuite penser aux loisirs (rires…) J’ai donc toujours su ce que c’était que de se serrer la ceinture, et ça forge le caractère. Et puis, peut-être les troubles de l’audition ont-ils également joué un rôle… Depuis quand êtes-vous malentendant ? Depuis la naissance en fait, mais on ne s’en est rendu compte que quand j’avais 4 ans. Mon pédiatre avait pensé à me faire tous les tests possibles et imaginables, mais il n’a jamais envisagé de tester mon ouïe. Jusqu’au jour où, lorsqu’on est arrivés à Neuchâtel, un ami de ma maman, lui-même malentendant, a remarqué que j’avais un problème! En fait, jusque-là c’est mon grand frère qui m’avait spontanément servi d’interprète ! Après bien sûr, j’ai été appareillé pour une perte auditive sévère des deux oreilles… Vous avez terminé votre scolarité obligatoire en juin dernier et reçu le Prix aux élèves malentendants… Oui, et ce qui a été génial, ça a été de découvrir par ce biais forom écoute, dont je n’avais jamais entendu parler jusque-là. Enfin, une institution qui s’occupait des problèmes spécifiques des malentendants ! Comment s’est déroulée votre scolarité ? Bien, j’ai toujours été un bon élève. Et c’était un peu le problème. Parfois, les enseignants, même en sachant que j’étais malentendant, ne prenaient plus la peine de porter le micro, voyant mes bonnes notes. Il a fallu que je l’impose en leur disant « vous n’avez pas le choix ! ». Ce n’était pas toujours facile ! Et avec vos camarades ? Plutôt bien, même si parfois certains étaient jaloux de l’attention que l’on me portait en raison de la malaudition. Mais les copains ont mûri et tout est rentré dans l’ordre ! Dites, vous avez l’air d’avoir un caractère bien trempé, avec une sacrée confiance en vous ! Je le dois à ma maman. Un jour elle m’a dit, et je ne l’oublierai jamais : « c’est toi qui t’adapte à la société, pas la société qui s’adapte à toi ! » Et puis, je n’ai pas le caractère d’un mouton, à me contenter d’attendre ou de suivre. Quand je veux quelque chose, je travaille pour l’avoir et je me fiche des ragots ! Ainsi, j’ai fait huit ans de piano en musique classique, alors qu’on se moquait de moi car c’était « ringard ». En fait, je me suis assumé très tôt, ma maman travaillait et il fallait se prendre en charge, faire la lessive, le ménage, la cuisine ! Vous avez en outre une vraie passion pour la politique ! Oui, je suis au Parlement des Jeunes de Neuchâtel. C’est une expérience passionnante, par laquelle on essaie d’amener une note « jeune » à notre ville dont l’image est un peu vieillotte. Mais je n’appartiens à aucun parti, même si je me sens à droite, entre le PLR et l’UDC. De là à franchir le pas à l’échelon communal ou cantonal… Je ne sais pas, on verra dans 20 ans, je prends la vie comme elle vient ! Où en êtes-vous de votre scolarité aujourd’hui ? Je fais un apprentissage d’employé de commerce en formation duale CFC/Maturité. Trois jours par semaine en entreprise et deux jours de cours… C’est très ambitieux ! Oui, je vise haut, j’aimerais bien devenir un jour journaliste de radio… Incroyable, c’est un choix osé pour un malentendant ! Oui peut-être. A l’école j’avais passé des tests et deux professions sont apparues : « homme sage-femme » ou journaliste de radio. Sage-femme, ça m’aurait bien plu, mais je n’aime pas le milieu hospitalier. Alors journaliste, ça me va… Je vous l’ai dit, je ne m’interdis aucun rêve, et je suis prêt à beaucoup travailler pour les accomplir, même si ça doit me prendre 20 ans ! Propos recueillis par Charaf Abdessemed SUIVANT PRECEDENT

  • La déficience auditive - Un problème de santé majeur | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine La déficience auditive - Un problème de santé majeur 16 mars 2018 Publié le : Sous le thème de la Journée mondiale de l'audition - «Hear the Future – Soyons à l’écoute de l’avenir » - un déjeuner-débat a eu lieu au Parlement européen à Bruxelles le 6 mars. La conclusion générale du débat est que la déficience auditive est un problème de santé majeur qui ne cessera de croître dans les années à venir. La députée européenne Renate Sommer (Allemagne PPE) a présenté le débat et l'a ouvert en disant que nous sommes confrontés à un problème de santé majeur en Europe en ce qui concerne la déficience auditive aujourd'hui. En particulier dans le futur, vers 2050, nous serons confrontés à un problème car il y aura de plus en plus de personnes âgées de plus de 65 ans dans l'UE dans les années à venir et en même temps nous vivrons de plus en plus longtemps. Le vice-président de la Fédération européenne des malentendants, EFHOH, Lidia Best a donné un aperçu des déjeuners-débats précédents du Parlement européen et a déclaré qu’il était très important pour les personnes malentendantes en Europe que la déficience auditive et les soins auditifs professionnels soient mis à l’ordre du jour par L'UE et le Parlement européen. Un problème croissant - avec des effets secondaires Le président de l'Association européenne des audioprothésistes, AEA, a présenté une série de chiffres montrant comment le nombre de personnes malentendantes va augmenter dans les années à venir, car la déficience auditive dépend davantage de l'âge et du nombre de personnes âgées de plus de 65 qui augmentera considérablement au cours des 30 prochaines années. Il en va de même pour le déclin cognitif et la démence, qui dépendent également de l'âge. Le risque de démence augmente de 2 à 5 fois avec une déficience auditive non prise en charge. Mark Lauryens a donc souligné l'importance des soins de santé professionnels, car la déficience auditive est un facteur de risque modifiable contre la démence et que des études récentes ont montré que les interventions contre la déficience auditive par des soins auditifs éliminent ce risque accru. Shelly Chadha, de l'Organisation mondiale de la santé, OMS, a donné un aperçu de ce qui attend le monde dans les 30 prochaines années en matière de déficience auditive. De plus en plus de personnes dans le monde auront une perte d’acuité auditive suite à une augmentation de la population et du nombre de personnes âgées. En 2050, l'OMS prévoit qu'environ 900 millions de personnes souffriront d'une déficience auditive invalidante. Pour préparer l'avenir, il est important d'avoir des stratégies pour prévenir la déficience auditive et pour contrer la perte auditive. Conséquences personnelles et sociétales Le professeur Hélène Amieva, Inserm, Bordeaux, a présenté un résumé de son récent article scientifique basé sur les résultats d'une étude longitudinale auprès d’environ 3.800 personnes suivies sur une période de 25 ans. Les résultats indiquent que la déficience auditive non prise en charge augmente davantage le risque de devenir à la fois dépendant des autres et de développer une démence. En même temps, l'utilisation d'appareils auditifs élimine totalement ce risque accru. La professeure émérite Bridget Shield, de l’université South Bank, à Londres, a présenté une introduction de son étude sur les coûts sociaux et économiques de la déficience auditive non prise en charge. L'étude documente que les coûts de perte de qualité de vie et de perte de productivité dus à une déficience auditive non traitée sont très importants, plus de 500 milliards d'euros dans l'UE chaque année. A cela s'ajoutent les coûts de santé associés à la déficience auditive, les pertes de revenus, l'augmentation des prestations sociales due au chômage plus élevé des personnes malentendantes et les coûts de santé liés aux maladies liées à la déficience auditive. L'étude devrait être publiée plus tard en 2018. Un sujet qui reste sensible Anne-Sophie Parent, secrétaire générale d'Age Platform Europe, a déclaré que la déficience auditive chez les personnes âgées de plus de 50 ans, qu'Age Platform Europe représente, est encore un tabou et est associée aux personnes de plus de 80 ans. La déficience auditive est silencieuse et invisible, et de nombreux aînés la gardent pour eux-mêmes, ou n'en sont pas conscients. Anne-Sophie Parent s'interroge également sur le fait que si les soins de santé auditive professionnelle pour les enfants et adolescents sont pris en charge dans la plupart des Etats membres de l'UE, la déficience auditive chez les seniors est plus ou moins négligée et ignorée dans les politiques de santé de nombreux pays. Appel aux Etats membres Heinz Becker (Autriche, PPE) a terminé le débat en résumant les résultats et conclusions et a déclaré que la politique de santé est prise en charge par chaque Etat membre de l'UE, le Parlement européen ne peut donc qu’ appeler les Etats membres de prendre au sérieux le problème de la déficience auditive et de l'importance de l'audition comme un problème de santé majeur qui ne fera que croître dans les années à venir. Les organisations à l'origine du débat Le déjeuner débat a été organisé par la Fédération européenne des malentendants, EFHOH , Age Platform Europe , l'Association européenne des audioprothésistes AEA et l'EHIMA , European Hearing Instrument Manufactures Association. source: https://www.hear-it.org/fr/un-probleme-de-sante-majeur-qui-ne-cesse-de-croitre-la-deficience-auditive SUIVANT PRECEDENT

  • Valais: Rencontre des Amicales romandes | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Valais: Rencontre des Amicales romandes 15 novembre 2010 Publié le : Après un petit intermède culturel à Martigny en Valais, une cinquantaine d’Amicaliens se sont retrouvés autour d’une savoureuse raclette au Restaurant « La Cascade » à Vernayaz. La journée avait commencé dans une atmosphère bon enfant, sous le sceau de la culture, trois visites près du « Musée et Chiens du St-Bernard » étant proposées. « Je ne ris jamais autant que quand je suis avec des malentendants ! » Cette phrase d’Arlette, une sémillante octogénaire valaisanne illustre mieux que tout l’agréable ambiance qui a présidé à la rencontre des Amicales romandes, le 4 septembre dernier. Il faut dire que tout était réuni pour faire de cette journée une vraie réussite: un temps radieux, une organisation hors pair grâce aux bons soins de Katy Sauthier et de la discrète et très efficace Jeanne-Marie Curchod, et la présence d’une bonne cinquantaine d’Amicaliens venus de toute la Romandie pour partager, dans la joie et la bonne humeur, le plaisir de se retrouver. « C’est vraiment sympa de se retrouver une fois par an, constate avec satisfaction une participante. Pour certains d’entre nous, il y a des amitiés de longue date, et pour d’autres, c’est l’occasion d’en nouer de nouvelles ! » Tradition « Il est important que les gens se revoient car ils ont vraiment peu d’occasions de se retrouver, avec les distances et les obligations de la vie quotidienne, commente Michèle Bruttin, la vice-présidente de forom écoute. C’est important, à la fois pour les Amicaliens, mais aussi pour nous, en tant que fondation ! » Il faut dire que cette année, la manifestation n’avait pas démarré sous les meilleurs auspices, puisque, contrairement à une tradition bien ancrée, aucune amicale n’avait été en mesure d’organiser l’événement. Pressentie, celle de la Chaux-de-Fonds avait fini par déclarer forfait, les délais étant trop courts. Résultat, c’est forom écoute, qui au pied levé, a décidé d’organiser la manifestation pour 2010. « On n’allait tout de même pas laisser tomber une telle tradition, assure Michèle Bruttin. Et puis, c’est aussi l’occasion pour nous de montrer que la fondation n’est pas là que pour la paperasse, qu’elle est aussi capable de s’engager pour des projets concrets. Je suis sûre que les Amicaliens apprécient que l’on mouille notre chemise pour eux ! Nous sommes très attachés à ce que les amicales vivent, et ce genre de rencontre est vraiment important !» Une fois la décision prise, les choses se sont très vite enchaînées, le choix se portant sur le Valais pour accueillir l’événement. « Le Valais, c’était plus facile pour moi qui devait avec Jeanne-Marie (Curchod, ndlr), organiser l’événement, réagit Katy Sauthier. J’habite ici et tout était donc beaucoup plus simple à mettre sur pied, qu’il s’agisse du repas ou de l’organisation de la journée ! » Masques de l’Himalaya Dès 9 heures 30, la grande majorité des participants se sont retrouvés à la gare de Lausanne, pour un transport en car, trois amicales s’étant excusées pour des raisons d’agenda. Petit-déjeuner au bord du lac à Ouchy puis cap sur Martigny, plus exactement au Musée et Chiens du St Bernard, où trois visites étaient proposées, à choix, selon les goûts et les affinités de chacun: une exposition de tableaux du XIXe siècle et de sculptures de l’Ecole de Brienz, une très belle exposition « Masques de l’Himalaya », dévoilant les beautés rustiques et mystérieuses de l’art chamanique népalais, et à l’extérieur, un magnifique amphithéâtre romain du IIe siècle, qui dans un excellent état de conservation, témoigne encore de la présence romaine en Valais. Tous les participants se sont ensuite retrouvés vers 12h30 à Vernayaz, au célèbre restaurant « La Cascade » au pied d’une cascade haute de 114 mètres et joliment dénommée « Pissevache », du nom donné en vieux français à une herbe jadis administrée aux vaches pour améliorer leur production laitière. Première étape, un apéritif offert par la commune de Vernayaz, prélude à un sympathique mot de bienvenue prononcé par le conseiller communal Jean-Pierre Aymon, suivi d’une allocution de Michèle Bruttin, vice-présidente de forom écoute. Place ensuite aux ripailles autour d’une savoureuse raclette valaisanne, dans une ambiance bon enfant, avant que, vers 15h30 les convives ne se préparent à un retour vers Lausanne. Chaux-de-Fonds Rendez-vous fut ensuite fixé à l’année prochaine pour une rencontre tout aussi conviviale et sympathique, puisque l’Amicale de la Chaux-de-Fonds s’est engagée à en assurer l’organisation. « La rencontre aura lieu le 10 septembre 2011, déclare avec satisfaction Yves Borboën, président de l’Amicale de la Chaux-de-Fonds. C’est la première fois que notre comité organise ce type d’événement et je ne sais pas encore ce que cela va donner ! » Et d’ajouter, dans un grand sourire: « mais, bon, je peux déjà annoncer que le restaurant est d’ores et déjà réservé ! » Charaf Abdessemed SUIVANT PRECEDENT

  • Roger Federer, signe de l'année 2017 | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Roger Federer, signe de l'année 2017 13 février 2018 Publié le : Notre champion national s’initie à la langue des signes sur une vidéo, après avoir été élu signe de l'année 2017. Bien que le signe « Roger Federer » existe depuis plusieurs années, la Fédération suisse des sourds l'a choisi comme signe de l´année 2017. Touché par cette distinction, le multiple champion a participé à une petite vidéo où il présente lui-même le signe de son nom et quelques phrases en langue des signes alémanique. Tout comme les fans entendants, les personnes sourdes et les personnes malentendantes ont été heureuses du retour en force de Roger Federer, après sa pause de six mois en 2016 et se sont enthousiasmées pour ses multiples victoires. Sachant que les personnes sourdes et les personnes malentendantes attribuent un signe aux personnalités qui reviennent régulièrement dans l´actualité, pour ne pas devoir sans cesse épeler leur nom, celui de Roger Federer symbolise le bandana qu´il porte toujours lorsqu´il joue. Notre champion national a en personne fait une démonstration sur une vidéo disponible en ligne Roger Federer s'est dit très touché d´avoir été désigné signe de l´année 2017 et a pris le temps d'apprendre son signe ainsi que quelques phrases de base en langue des signes alémanique. Il s´est montré extrêmement appliqué pour rendre honneur aux personnes sourdes et aux personnes malentendantes, ainsi qu'à leur langue, qu´il a découverte avec beaucoup de curiosité et d´amusement. Bon visionnage sur : http://www.sgb-fss.ch/fr/roger-federer-est-le-signe-de-lannee-2017/ . Sous-titrage activé en appuyant sur la touche CC. (Sources FSS). SUIVANT PRECEDENT

  • Du nouveau sur le maintien des droits acquis après la retraite | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Du nouveau sur le maintien des droits acquis après la retraite 19 juillet 2020 Publié le : En 2017, suite à un recours introduit par un malentendant, le Tribunal fédéral avait admis le principe de la garantie d’un droit acquis pour financer des appareils auditifs plus performants au bénéfice d’assurés AVS qui continuent à travailler après l’âge de la retraite. Depuis l’automne dernier, la garantie des droits acquis est également étendue pour l’exercice des activités ménagères, sans que l’on sache si cela s’appliquera aux malentendants. Une personne ayant bénéficié de moyens auxiliaires de l'AI jusqu'à l'ouverture du droit à une rente de vieillesse de l'AVS garde en principe son droit à ces prestations. C’est ce que l’on appelle, dans le jargon des assurances sociales, les « droits acquis » qui consistent en pratique, à maintenir l'état antérieur des prestations allouées aux personnes concernées au-delà de leur entrée en âge AVS. Il s'agit d'un aspect important, car les moyens auxiliaires de l'AI sont équipés de manière significativement plus généreuse que ceux de l'AVS, ce qui explique pourquoi tout malentendant devrait, dans la mesure où sa perte auditive est avérée, veiller à les demander avant d’avoir atteint l’âge de l’AVS. Pour mémoire, cette garantie des droits acquis est régie par l'article 4 de l'ordonnance relative à la remise de moyens auxiliaires par l'assurance-vieillesse (OMAV). Et selon les termes de cette même ordonnance, ont droit aux moyens auxiliaires énumérés dans une liste annexe, les assurés qui en ont besoin pour se déplacer, établir des contacts avec leur entourage ou développer leur autonomie personnelle. Or, cette liste annexe précise également des catégories de moyens auxiliaires très spécifiques désignés par un astérisque (*) et auxquels les assurés n’ont droit que s'ils en ont besoin pour exercer une activité lucrative ou accomplir leurs travaux habituels (en règle générale tâches ménagères), ou enfin pour étudier ou apprendre un métier. Arrêts successifs Font ainsi par exemple partie de ces moyens auxiliaires particuliers, les indemnités d'amortissement pour automobiles ou l'appareillage auditif octroyé dans le cadre d’un cas de rigueur. En clair, un malentendant qui s’est vu financer un appareil auditif de haute performance et d’une valeur au-delà des forfaits usuels, conservera ce droit si, en âge AVS, il choisit de continuer à exercer une activité lucrative à un taux d’activité important. Cette question a en effet été tranchée en 2017 par un arrêt du Tribunal fédéral pour un malentendant représenté par l’association faîtière Inclusion Handicap qui, arrivé en âge AVS, avait continué son activité de fiduciaire pour laquelle il avait besoin d'un appareillage auditif d'un modèle plus onéreux. Dans son arrêt du 11 avril 2017 (9C_598/2016) , le Tribunal fédéral avait admis le recours de cet homme contre le refus de prise en charge des frais. Le Tribunal fédéral ne s'était toutefois pas prononcé sur la question de savoir si cette garantie des droits acquis s'appliquait également à un moyen auxiliaire(*) remis à une personne avant qu’elle ne touche sa rente de vieillesse AVS, pour pouvoir accomplir son travail de tenue du ménage. Trois nouveaux cas ont été tranchés en automne 2019, par le TF qui a précisé que cette garantie des droits acquis ne s’applique pas seulement en cas de poursuite des activités lucratives mais bel et bien aussi en cas d’accomplissement des travaux habituels et plus précisément des tâches ménagères. Ces trois nouveaux cas portaient sur le financement d’un fauteuil roulant ou de frais de réparation d’un monte-rampes d'escalier mais pas pour le maintien du financement d’un appareil auditif. Il faudra donc vraisemblablement attendre qu’un jour le TF soit saisi d’une question à ce propos pour savoir si les aides auditives octroyées dans le cadre d’un cas de rigueur seront considérés comme indispensables à l’accomplissement des tâches ménagères… SUIVANT PRECEDENT

  • La gym ? bien plus que du sport ! | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine La gym ? bien plus que du sport ! 28 mai 2019 Publié le : Le sport est un outil thérapeutique, un prétexte pour se rencontrer, retrouver, échanger, se sentir à sa place dans la société en tant que malentendant. Entretien avec Anne-Marie Collin, animatrice de gymnastique adaptée pour les malentendants, engagée par la fondation forom écoute. Anne-Marie Collin enseigne le sport et la danse depuis plus de trente ans. Durant toutes ces années, elle accompagne et a accompagné de jeunes élites, des personnes « addict », post opération, des malentendants avec autant d’enthousiasme et une approche empathique, dont beaucoup pourraient s’inspirer. « Pour moi, l’enseignant est au même niveau que ses participants. Il transmet ses connaissances autant qu’il-elle reçoit les leurs. C’est rendre chacun responsable, c’est se respecter et évoluer avec une notion de groupes ». Un lieu de solidarité Sur mandat de la fondation romande des malentendants, forom écoute, depuis quatre ans, la vaudoise, qui a grandi à Lausanne et aujourd’hui âgée de 58 ans, accueille deux groupes de manière hebdomadaire à Morges et la demande va crescendo. Les élèves hommes femmes pour la plupart malentendants ont actuellement entre 60 et 90 ans. « Certains entendants tout aussi intégrées se joignent au groupe qui constitue un pur moment de partage et d’interactions. Chacun peut exprimer ses besoins, que j’aime appréhender de manière individuelle, afin de pouvoir y répondre le mieux possible. Dans ma relation avec les autres, chaque problème est considéré comme un atout. C’est une bonne approche pour retrouver confiance, ainsi que sa place dans la société ». Et d’ajouter encore : « il faut réfléchir à la façon dont on donne un cours. Je parle de mes problèmes ou de mes bobos ; cela montre que je suis comme je suis et que chacun est comme il est. Au même titre, j’aime utiliser le terme accompagner et non éduquer et je demande toujours au groupe si j’ai bien expliqué l’exercice au lieu de demander si chacun a bien compris ». L’esprit d’équipe est très présent. Preuve en est, un nouveau membre, qui subit une maladie dégénératrice, ainsi que la malaudition ; en trois cours, il a fait d’énormes progrès et a été accueilli à bras ouvert, très encouragé par tout le groupe. Anne-Marie pourrait ouvrir un troisième cours dans une ville romande suivant la demande. Après Jeunesse et sport, une formation d’instructeur santé à la Haute école fédérale de sport de Macolin, c’est sur le terrain que la prof a pu commencer à développer sa philosophie de travail. Elle a suivi régulièrement des formations internes comme éducatrice C1 par exemple, durant toutes ses années de pratique. Lecture labiale et langue des signes partagés Pourquoi les personnes malentendantes seraient moins intelligentes simplement parce qu’elles ont de la peine à s’exprimer ou parce qu’elles prennent leur temps ? « Moi, je prends le temps de leur transmettre les informations, que chacun interprète à son rythme. Nous ne sommes pas à cinq minutes près ». L’animatrice en activité physique adaptée a suivi des cours de lecture labiale et adopte une posture tout à fait adéquate pour la bonne compréhension de ses élèves. « Je me tiens en face pour leur parler et lorsque je présente une figure et que j’ai la tête mal positionnée, je me relève et parle de manière audible, attentive également au contrejour. Le groupe lit sur mes lèvres ; la lecture labiale me sert et sert les autres ; c’est un échange ». A chaque fin de chaque cours, une des élèves signe et apprend un mot, qui est repris par tous, et ainsi de suite au fil des semaines. Déroulement de tapis Il est plus difficile de se faire comprendre lors d’un exercice au sol pratiqué sur le ventre ou sur le dos, un peu moins de côté. Anne-Marie fait d’abord une démonstration, puis passe vers chacun, le temps qu’il faut, pour l’encourager et le corriger si nécessaire. Parfois, la musique accompagne les mouvements. Les personnes malentendantes aiment sentir le rythme et ressentir les vibrations. « Je me sers de mes mains pour faire des signes suggestifs et simples. Main gauche levée, baissée, en haut, en bas ; parfois, j’incorpore des accessoires ludiques comme des ballons. « Nous échangeons beaucoup, avant et après le cours. Imaginez que pour certaines personnes, c’est le seul moment de la semaine durant lequel elles rencontrent du monde. Une dame âgée de 80 ans vient de commencer ; elle n’a jamais exercé de sport auparavant ; elle vient pour faire des rencontres ». Et les plus jeunes ? Pour Anne-Marie, il serait pertinent de former de jeunes malentendants afin qu’il puisse enseigner la gym, ou n’importe quel sport ; conscients de tous les paramètres de la malaudition, ils seraient à même de mieux les appréhender tant des deux côtés. « Je pourrais les accompagner dans leurs démarches et il serait aussi intéressant de développer une structure inter cantonale ». A travers ces lignes, forom écoute invite donc les jeunes à contacter la fondation pour, ensemble, voir les possibilités d’avenir. Plus d’infos et suggestions : am.collin@bluewin.ch 079 305 41 46 www.ecoute.ch Copyright Bruno Glätsch SUIVANT PRECEDENT

  • Quels traitements aujourd’hui pour soigner la surdité ? | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Quels traitements aujourd’hui pour soigner la surdité ? 11 novembre 2022 Publié le : A l’occasion d’une leçon publique donnée le 6 octobre dernier, le Pr Pascal Senn, chef du service d’ORL des HUG a esquissé un large panorama des options actuelles dans le traitement de la surdité. Beaucoup d’espoirs, mais encore à l’état de promesses. Perte partielle ou totale de la perception des sons, la surdité, qui affecte plus d’un milliard de personnes aujourd’hui sur la planète, peut actuellement être traitée de multiples manières. Pour les surdités de transmission liées à des problèmes mécaniques au niveau du tympan, des osselets etc, la réponse est en général d’ordre chirurgical, la chirurgie permettant, avec de grandes chances de succès, de « réparer les organes malades ». Dans le cas des surdités de perception en revanche, les sons sont correctement transmis mais leur perception est défectueuse. Dans ce cas effet, le signal sonore qui a pourtant été correctement transformé en influx nerveux, est mal interprété par le cerveau, avec une cause principale : la destruction des cellules ciliées de l’oreille interne. Amplifier les sons « Dans ces cas-là, les options de traitement ne sont pas chirurgicales, a expliqué le Pr Pascal Senn au cours d’une leçon publique donnée le 6 octobre dernier aux Hôpitaux universitaires de Genève, à l’occasion de sa promotion à la fonction de professeur ordinaire aux départements académiques et hospitalier des neurosciences cliniques. L’option de traitement est de tenter d’amplifier les sons avec des appareils auditifs ou si besoin, des implants cochléaires ». La recherche pourtant, ne demeure pas inactive pour tenter de restaurer l’audition en cas de surdité de perception, à l’aide de moyens plus naturels, invisibles et plus performants que les actuels appareils ou les implants. Il y a la thérapie génique bien sûr, mais également toute une panoplie d’axes de recherches que le Pr Senn a longuement exposés. « La probable introduction de thérapies cliniques de la surdité de perception est très difficile à prédire, a-t-il expliqué. Mais les expériences actuelles en laboratoire donnent des résultats encourageants. » Nombreux axes Trois axes de recherchent émergent actuellement aux HUG. D’abord, il y a ce que l’on appelle la régénération adjuvante. Son objectif ? Utiliser des facteurs de croissance dans le but d’améliorer le contact des électrodes des implants cochléaires avec le nerf auditif, et partant, la qualité de la restitution auditive. L’autre grand axe est évidemment d’agir pour tenter de régénérer les cellules ciliées dont la destruction est, pour l’instant, irréversible. « La régénération de l’oreille interne est un grand enjeu, mais qui prend énormément de temps car travailler avec des tissus humains est difficile, ajoute le Pr Senn. En laboratoire nous arrivons à produire des cellules ciliées ou des neurones auditifs, mais pour l’instant ce n’est pas encore une option thérapeutique » SUIVANT PRECEDENT

  • Dans les coulisses de la transcription simultanée | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Dans les coulisses de la transcription simultanée 15 novembre 2012 Publié le : Le 2 juin dernier, l’ensemble des débats et interventions du congrès de forom écoute étaient retranscrits simultanément sur un écran géant, via une société basée en France. Une véritable performance qui cache une logistique millimétrée, couplée à un professionnalisme sans faille. C’était un peu une première, dont peu ont pu mesurer les implications réelles. En juin dernier, le congrès de forom écoute, consacré aux acouphènes, a pu bénéficier d’une transcription simultanée. L’ensemble des propos échangés tout au long de la journée ont ainsi pu être dactylographiés et projetés sur un écran géant derrière les orateurs, bien en vue de l’ensemble des participants. Une performance ? Bien sûr, dès lors que l’on prend conscience que ces propos étaient retranscrits quasi en temps réel, avec à peine quelques secondes de décalage par rapport à ceux qui les proféraient. Simple, à priori C’est « Le Messageur », une petite entreprise normande, en France, structurée en coopérative et issue du monde associatif (lire l’encadré ci-dessous), qui a assuré, via internet, ce service hors norme. Sur le papier, le dispositif mis en place pour assurer la retranscription semble très simple. Un matériel de captation du son, une audio-box pour numériser le son, un mini-ordinateur pour transmettre, via une clé 3G, les informations dans un sens puis renvoyer en retour le texte dactylographié et projeté sur grand écran. Entre les deux c’est un classique logiciel de reconnaissance vocale qui permet de transformer les paroles prononcées en mots écrits. « Pour mettre au point notre dispositif, voilà quelques années, il nous a fallu beaucoup travailler sur les diverses contraintes techniques, explique Jean-Luc Le Goaller responsable de la société et qui a œuvré à la transcription le jour du congrès. Par exemple, nous avons dû améliorer les procédés de captation et de compression, afin d’assurer le transfert du son par internet 3G sans perte de données ». Seulement voilà. La technique n’est pas tout, et ce ne sont ni l’informatique, ni les machines qui font, en réalité, l’essentiel du travail. « Ce n’est pas l’outil à lui seul qui garantit l’accessibilité aux personnes en situation de déficience auditive, explique Samuel Poulingue, également de la société Le Messageur. La technique ne représente qu’une boîte à outils, et notre travail consiste à maîtriser cette boîte, mais surtout à créer les conditions pour que la communication soit possible. Nous faisons donc du cousu-main pour permettre une communication la plus naturelle possible !» Travail d’orfèvre Ainsi, un logiciel de reconnaissance vocale est à lui seul incapable d’assurer une communication de qualité. Pour une raison simple: il doit être paramétré selon la voix de celui qui s’exprime. En clair, l’ensemble des paroles prononcées lors du congrès et transmises via le net en Normandie, y ont été intégralement répétées au logiciel de reconnaissance vocale, par un opérateur, en l’occurrence Jean-Luc Le Goaller lui-même. « C’est un travail de longue haleine que d’habituer un locuteur à un logiciel de reconnaissance et vice-versa, explique-t-il. Nous devons en quelque sorte apprendre à faire mutuellement connaissance, et enrichir progressivement le logiciel de mots nouveaux ». « C’est un travail d’orfèvre, renchérit Samuel Poulingue. Beaucoup de gens pensent que le logiciel s’occupe de tout, mais rien n’est plus faux. Nous avons mis une année d’entraînement intense pour devenir capables de transcrire correctement des conférences. Pour que le logiciel puisse comprendre, il faut par exemple parler d’une manière particulière, en hachant les mots et en appuyant sur les liaisons. Si quelqu’un nous entendait parler, il aurait l’impression d’entendre un robot ! » Restent ensuite de nombreuses difficultés à contourner. D’abord les noms propres et les nouveaux mots, inconnus du logiciel et qu’il faut systématiquement retaper au clavier, mais aussi la ponctuation, qu’il faut toujours ajouter, tant le langage écrit est différent du langage parlé. « Tout le monde n’est pas capable de retranscrire, argumente Samuel Poulingue. Il faut beaucoup de concentration, une maîtrise de la langue, une culture étendue et être capable de suivre les débats pour comprendre ce qui se dit, un peu comme travaillent les interprètes. » Ne pas faire de fautes Il y a enfin la sempiternelle question de l’orthographe, car il arrive régulièrement que se glissent ça et là des fautes d’accords et de retranscription, parfois même cocasses. « C’est là que réside le challenge, sourit Jean-Luc Le Goaller. Pour ne pas faire de fautes, il faut avoir bien compris la logique du logiciel et savoir répéter avec une excellente diction. Au fur et à mesure des mois, nous améliorons l’ensemble, par exemple en trouvant des astuces de prononciation pour que le logiciel fasse la différence avec les homonymes ! » Avec une certitude néanmoins: quitte à choisir entre l’orthographe et la rapidité, c’est toujours cette dernière qui est privilégiée. « La priorité est donnée à la simultanéité car pour les personnes qui suivent des manifestations, le plus important est d’obtenir rapidement l’information, argumente Jean-Luc Le Goaller. En outre, l’expérience montre que les malentendants compensent rapidement et corrigent d’eux-mêmes ! » ChA [zone]Une coopérative née du milieu associatif Structuré en coopérative, Le Messageur est une Société Coopérative Ouvrière de Production, basée à Cherbourg en Normandie et issue du milieu associatif des sourds et malentendants, un de ses fondateurs, Jean-Luc Le Goaller étant lui-même le papa d’un enfant sourd. Son crédo ? Offrir des prestations au coût le plus accessible possible pour améliorer l’accessibilité des déficients sensoriels. « Nous avons commencé en tapant sur un clavier devant un public, en cherchant à synthétiser ce qui se disait, se souvient Jean-Luc Le Goaller. Mais rapidement, nous nous sommes fixés pour objectif d’écrire à la vitesse de la parole». « Dès le début, se souvient Samuel Poulingue, responsable de la communication de la société, nous avons souhaité nous inscrire dans un réseau lié aux sourds et malentendants, tout en nous plaçant dans une économie sociale et solidaire. Nous devons gagner certes notre vie, mais de manière compatible avec notre éthique et notre esprit militant. » Rens. www.lemessageur.com [/zone] SUIVANT PRECEDENT

  • Exposition de photos en… Colombie | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Exposition de photos en… Colombie 15 janvier 2012 Publié le : C’est une aventure comme on n’en vit qu’une seule fois dans sa vie. En novembre dernier, Ginny Siegrist, malentendante et vice-présidente de forom écoute s’envolait pour la Colombie. Un voyage qui ne prenait pas vraiment la forme d’une découverte, puisque c’était la quatrième fois qu’elle s’y rendait. Non, ce qui a rendu ce voyage exceptionnel à plus d’un titre, c’est l’exposition de photographies qu’elle y a présenté dans le nord-est du pays, à Valledupar, dans les locaux de l’Alliance française, dirigée par son fils David. Retard de 24 heures Pour Ginny, passionnée d’expression artistique, la photographie est en effet plus qu’un simple hobby, puisqu’elle a déjà à son actif plusieurs expositions en Suisse romande. « Il y a deux ans, j’étais déjà en vacances en Colombie chez mon fils, à Cartagena de Indias (Cartagène des Indes), et j’y ai pris beaucoup de photos. C’est alors qu’il m’a suggéré: et si tu faisais une exposition ? Bien sûr, avec mon caractère, toujours partante, j’ai dit : pourquoi pas, ce serait une expérience intéressante ! » Tout avait pourtant plutôt mal commencé. Car au moment où l’avion s’élance de la piste de décollage de l’aéroport de Genève-Cointrin, un train d’atterrissage qui ne veut pas rentrer dans son habitacle pousse le pilote à stopper illico son appareil. Résultat: une nuit dans un hôtel près de l’aéroport, nouveau décollage 24 heures plus tard, et à l’arrivée, huit épuisantes heures de bus pour Carthagène sur les routes colombiennes, défoncées et chaotiques. Structurée en trois grandes parties, « Passé-présent », « Passé d’autrefois » et « Futur intemporel », l’exposition, intitulée « Place aux temps », rencontre un vif succès. « C’était incroyable, se souvient Ginny qui a passé plus d’un mois et demi sur place. Dès le jour du vernissage, alors qu’il pleuvait, le public et la presse locale ont afflué en masse. Je pense que ce qui leur a plu, c’est le regard que portait une étrangère sur leur pays, un regard sur la vie ordinaire, dénué de tout misérabilisme et jugement ! » Grande richesse Pourtant, pour une malentendante, ce genre de voyage n’est pas de tout repos. D’abord parce que le voyage, plus de 24 heures porte-à-porte, est harassant, avec la difficulté d’entendre les annonces inaudibles dans des aéroports bondés. Ensuite parce que la Colombie, contrée de chaleur tropicale et humaine par excellence, est un pays de bruits et de sons: « parfois, admet Ginny Siegrist, j’ai dû me séparer de mes appareils auditifs, car c’était très fatiguant. Heureusement, très vite, les rythmes de la musique locale, le Vallenato, prennent possession de nos sens et le corps fait le reste, c’est assez envoûtant. » Autre temps fort de ce séjour hors du commun: la visite d’une école pour enfants sourds originaires de quartiers défavorisés. « Les contacts que j’y ai établis ont été d’une richesse et d’une émotion extraordinaires, se souvient-elle avec une lueur dans les yeux. Je réfléchis d’ailleurs à faire une action en faveur de ces enfants car j’ai été très touchée par leur persévérance et leur courage. » Nouveaux projets Seule ombre au tableau de ce voyage hors du commun, l’impossibilité pour une femme seule et étrangère, trop facilement repérable, de s’y déplacer seule, la région, en pleine période électorale et encore en proie à l’influence des FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie), étant trop dangereuse pour les étrangers. « Je me suis bien adaptée aux us et coutumes locales et j’ai fait plusieurs rencontres en compagnie de mon fils qui m’emmenait dans ses nombreux déplacements … J’ai eu beaucoup d’échanges intéressants comme je n’aurais jamais imaginé en avoir en Suisse. Les Colombiens sont très accessibles, passionnés et flatteurs, curieux de tout connaître : la Suisse, notre vie, l’argent, etc. Et d’ailleurs, cela me donne envie de monter de nouveaux projets ! » Des projets qui prennent la forme d’une nouvelle… exposition: «c’est un engagement que j’ai pris auprès d’une radio colombienne: une exposition commentée qui retracerait mon voyage, dans le but d’un échange culturel. Je ne sais pas encore quand ni comment, mais je vais m’y employer, car la photographie c’est mon univers. La photographie, c’est ce qui m’a permis de surmonter les acouphènes qui sont parfois bien envahissants ! » Une exposition réussie, une multitude de rencontres, une visite à une école de sourds, des projets plein la « Mochilla »… le bilan de ce séjour colombien est plus que satisfaisant. Il prend en outre une tout autre ampleur si on lui ajoute la dimension familiale. Car pour Ginny, la Colombie, qu’elle a adoptée, c’est aussi le pays des retrouvailles avec un petit-fils de 13 ans et demi avec lequel elle entretient une relation d’une rare complicité. Sans compter bien sûr son propre fils, David, directeur de l’Alliance française de Valledupar, établi dans ce pays depuis une quinzaine d’années. « Mon fils savait que je faisais de la photo, mais avec cette exposition, il a été carrément bluffé et très fier. Grâce à elle, il a découvert des aspects de sa mère qu’il ne connaissait pas ! » ChA SUIVANT PRECEDENT

  • Un week-end d’apprentissage intensif de la lecture labiale | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Un week-end d’apprentissage intensif de la lecture labiale 29 octobre 2022 Publié le : Une quarantaine de malentendants se sont retrouvés les 15 et 16 octobre dernier à Yverdon pour un week-end d’apprentissage intensif de la lecture labiale. Trois enseignantes ont assuré des cours qui nécessitent beaucoup de concentration. Avec au bout, l’apprentissage de compétences fort utiles. Une cinquantaine de personnes au total ! 42 apprenants, deux membres – malentendantes -de l’équipe de forom écoute pour assurer l’encadrement, le président et le vice-président de la fondation, ainsi que 3 enseignantes en lecture labiale. C’est tout ce beau monde qui s’est retrouvé en ce 15 octobre 2022 au Grand Hôtel des Bains d’Yverdon pour un long week-end consacré à l’apprentissage de la lecture labiale, organisé par forom écoute. Contrairement à ce que l’on peut penser, en matière de surdité, l’appareillage ne fait pas tout. Dans un certain nombre de situations, en particulier en milieu bruyant, les malentendants doivent avoir recours à la lecture labiale pour améliorer leurs aptitudes de compréhension. Seulement voilà, lire sur les lèvres demande un apprentissage qui peut parfois être long et délicat. « La première étape est de comprendre pourquoi on ne comprend rien », lance Pierre, un retraité malentendant qui a fait le déplacement depuis le Jura. « Je suis sûre que cela va m’aider ajoute Patricia qui a brusquement perdu l’ouïe et dont c’est le premier cours. Mais c’est vrai que cela demande un véritable entraînement, et en fin de journée on est épuisés ! » Deviner et comprendre… « J’ai perdu une bonne partie de mon audition en raison d’un covid long, explique Valérie. Et comme mes capacités auditives continuent à baisser et que je travaille dans le monde de la restauration, je préfère anticiper pour être capable de lire sur les lèvres quand j’en aurai besoin ». En groupe de 10 et durant deux jours, les différents apprenants, de tous âges et de tous les cantons, ont donc appris les rudiments de l’art de la lecture labiale, sous la supervision attentive et bienveillante d’enseignantes entièrement dévouées à leur tâche. Reconnaître le mouvement des lèvres pour déchiffrer les mots, identifier ce que l’on appelle les sosies labiaux, ces si difficiles mots différents qui génèrent le même mouvement des lèvres et qui compliquent tant la compréhension, au risque parfois de quiproquos particulièrement drôles… Et puis enfin, acquérir l’art complexe de deviner le sens des mots grâce au contexte à la suppléance mentale. Enfin, et c’est important, il faut également se familiariser avec des anatomies de bouches différentes, raison pour laquelle chaque apprenant aura pu bénéficier tour à tour des cours de toutes les enseignantes présentes à Yverdon. Patiemment, dans chaque groupe, l’enseignante articule les mots, et égrène à l’aide de sa petite ardoise, les exercices l’un après l’autre, dans une ambiance de concentration soutenue, mais non sans humour. « L’avantage d’un week-end entier de travail, c’est que, même si c’est fatiguant, on sent quand même que l’on progresse et acquiert des compétences car l’enseignement est très bienveillant, explique Patricia. C’est la première fois que j’évolue dans un monde de malentendants avec lesquels je partage les mêmes difficultés et cela a quelque chose de vraiment rassurant ». Travail de longue haleine « Les malentendants viennent à nos cours pour essayer de trouver des solutions à leur déficience auditive, explique Laure Francesconi qui enseigne la lecture labiale depuis plus d’une décennie. C’est un travail de longue haleine et qui a aussi l’avantage d’aider certains à sortir du déni ». « C’est vrai je suis aussi venue pour voir des gens comme moi et mieux accepter mon handicap, admet Sandra. Je me sens un peu moins extraterrestre et cela m’aide beaucoup ». Après deux journées d’apprentissage intensif, les participants se sont quittés épuisés mais ravis de leur week-end de travail, se confondant en remerciements pour l’organisation d’un tel événement. Cerise sur le gâteau, histoire d’immortaliser encore plus cet exercice très réussi, un journaliste de la chaine de télévision local Canal Alpha a même fait le déplacement pour réaliser un reportage et contribuer à promouvoir l’importance de l’enseignement de la lecture labiale pour les personnes dont les aptitudes auditives se sont détériorées. SUIVANT PRECEDENT

  • Une apprentie émérite | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Une apprentie émérite 5 mars 2018 Publié le : L’apprentie de 1ère année au sein de notre fondation forom écoute, Kelly Santos Da Costa, fête aujourd'hui même ses 16 ans avec une maturité déconcertante et un avenir prometteur. Kelly Santos Da Costa est engagée comme apprentie de commerce sur trois ans par la Ville de Lausanne. Cette dernière confie ses protégés à trois sociétés privées ou service public. Ceci leur permet d'appréhender des univers et tâches diversifiés, tels correspondance commerciale, comptabilité, commandes, accueil des clients et gestion d'un secrétariat. Curieuse et volontaire Lors de son rendez-vous d'embauche, Kelly a mis en avant son intérêt pour l’univers des malentendants. Elle a évoqué un voyage d'études en croisière. « Un de nos camarades souffrant de malentendance s'est retrouvé isolé à cause de la mesquinerie et de la moquerie de la plupart d’entre nous, malgré ses efforts pour se faire comprendre et tenter d'échanger. J’ai été particulièrement troublée par ce comportement et ai fait de mon mieux pour communiquer avec lui ». L’adolescente avait auparavant postulé comme bénévole dans des établissements médicaux sociaux et auprès de la Société protectrice des animaux, chérissant et vivant avec des animaux de compagnie. Ses demandes avaient été rejetées, en cause son jeune âge. Egalement membre du Conseil des jeunes du canton de Vaud, son groupe encourage ces derniers à réaliser des projets qui visent à améliorer leur qualité de vie et à prendre part à la vie publique. De plus, Kelly avait également présenté un exposé en classe sur la surdité, en vue d'une future formation dans ce domaine. La jeune femme, qui fait preuve de grande maturité, aime le contact humain, le travail social et utile et réfute toute injustice. « Mes moyens financiers ne m'avaient pas permis de suivre un cours de langue des signes, de fait, j'ai présenté mon exposé à l'aide de « langue française signée ». Un autre projet a été réalisé dans ma classe pour que les élèves puissent se mettre dans la peau d’une personne malentendante ; je leur avais également fait porter des boules Quies durant deux séquences sur Powerpoint, durant lesquelles j’avais le dos tourné pour leur montrer comment la communication se passe pour un malentendant. Cette expérience a été positive, même si mes camarades ont paru étonnés par mon choix. On m'a même demandé pourquoi je voulais me compliquer le travail avec des personnes souffrant d'un handicap ! Je tiens à apprendre les ficelles du métier, à comprendre les causes et effets de la malentendance qui peut tous nous toucher ». Egalement diplômée de l'école portugaise grâce à ses origines, la jeune femme, qui a grandit et vit à Mont-sur-Rolle compte bien continuer à côtoyer forom écoute ou le monde de la surdité après son apprentissage. Le travail quotidien à la fondation forom écoute Durant cette première année, Kelly participe entre autres aux tâches de secrétariat de la fondation. « On m’intègre aussi à différents projets en tenant compte de mon avis et on m’implique dans des activités externes, comme des événements, des sondages, des campagnes. Je collabore aussi à la réalisation de séquences de tutoriels vidéos, des expériences particulièrement intéressantes ». Porte-parole et prise de position L'adolescente a d'autres flèches à son arc. Elle se sent concernée par la politique et fait partie de la Commission de jeunes auprès du canton de Vaud. « J’ai besoin de comprendre comment fonctionne l'Etat, de découvrir les coulisses de la politique, de m'investir pour notre futur ». La commission des jeunes du canton de Vaud se réunit régulièrement et participe ou élabore beaucoup de projets socio-culturels. Et de préciser encore : « il est surprenant de constater que notre inexpérience en tant que jeune est bien perçue par les députés, qui considèrent nos opinion et nos projets. De plus en plus, beaucoup de partenaires apprennent à nous connaitre et nous contactent pour bénéficier de notre avis ou de notre participation. Dans son école professionnelle, l’apprentie assure aussi la parole au sein d’un groupe de jeunes ‘’EPCL CA BOUGE’’, dans le but d’améliorer l’ambiance, en organisant des soirées cinéma, semaines à thèmes, etc. ». Un avenir prometteur et engagé Adepte de voyages, de croisières, de grands espaces et visionnaire, Kelly anticipe son avenir après son apprentissage. Formation auprès de l’école de Police, brevet fédéral dans le cadre de l’administration lui permettant d’incorporer un poste de secrétaire générale et de municipale de préférence auprès d’une petite commune, les idées fusent. Si l'avenir lui dira dans quelle voie s'orienter, une chose est sûre, elle veut mettre ses convictions au service d’autrui. Pour décompresser, Kelly s’est intéressée au fitness entre tous ses engagements. Si elle est passionnée par les jeux vidéo à ses heures perdues, à ses yeux une bulle et un refuge rassurants, elle privilégie les études et le contact direct. Elle a donc appuyé sur la touche « pause » durant sa période d'apprentissage, tout en faisant partie d’une organisation suisse de petits tournois de jeux-vidéos. Bon vent et bon anniversaire Kelly, que votre belle énergie et votre volonté portent leurs fruits. SUIVANT PRECEDENT

  • Fribourg : Une association dynamique et engagée | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Fribourg : Une association dynamique et engagée 15 mai 2011 Publié le : Fondée en 2000, l’Association fribourgeoise des malentendants (AFM) fait preuve d’un dynamisme impressionnant sous la houlette d’un comité soudé et engagé, présidé par la très énergique Evelyne Jordan. « C’est un engagement qui demande beaucoup de sacrifices et de travail. Mais cela fait toujours plaisir de faire plaisir, et c’est cet état d’esprit que nous veillons à faire sentir aux nouveaux membres qui nous rejoignent ! » Pour Evelyne Jordan, qui préside l’Association fribourgeoise des malentendants (AFM) depuis six ans, cela ne fait guère l’ombre d’un doute: la vie associative est fondée en premier lieu sur le plaisir. Un plaisir décliné sous diverses formes, puisque, forte d’une soixantaine de membres, l’AFM multiplie les activités: sorties, rencontres, organisation de conférences, enseignements, stands de sensibilisation, etc. Bon bilan Ce dynamisme est incontestablement à mettre à l’actif de l’entregent de sa présidente, aussi optimiste que déterminée à faire en sorte que les activités se déroulent dans une atmosphère bon enfant: « les comités se réunissent chez moi, c’est aussi l’occasion de parler d’autre chose, de s’épancher, de nous raconter nos soucis, car les liens humains comptent beaucoup », constate Evelyne Jordan, elle-même malentendante depuis une dizaine d’années. « Et puis, ce n’est pas en faisant des reproches que l’on donne envie aux gens de venir, de s’engager. Nous sommes tous bénévoles, avons des activités par ailleurs, et il faut bien tenir compte de tous ces paramètres ! » Mais le savoir-faire et le dynamisme de la pétillante présidente n’expliquent pas tout. Car il y a aussi l’engagement de son comité, très soudé, et qui, fort de cinq membres, ne ménage pas ses efforts pour assurer un fonctionnement harmonieux et efficace à l’institution. Et les résultats sont là, puisque l’AFM, en ces temps difficiles où la vie associative peine à trouver des vocations, affiche un bilan impressionnant. En plus de ses actions de sensibilisation, notamment au cours de la Journée Nationale de l’Audition, l’association organise chaque année cinq à six sorties pour ses membres, dont une avec les collègues alémaniques. « Pour tenir compte de la fatigabilité de nos membres, assure Evelyne Jordan, nous essayons de faire en sorte que les sorties n’aient pas lieu trop loin. Là encore, le but est de passer un bon moment, et à chaque fois, nous essayons de choisir un coin insolite du canton ! » Et d’ajouter dans un sourire: « je crois qu’on aura bientôt fait le tour des destinations, il nous faudra donc aller voir ailleurs ! » Enseignements Autre activité: les cours proposés aux membres, dans le local dont dispose l’AFM dans le quartier de Pérolles. Depuis cinq ans environ, sont en effet organisés deux fois par an, au printemps et en automne, des cours de lecture labiale qui rencontrent un franc succès, puisque chaque session fait le plein de participants. Cerise sur le gâteau: des cours d’art floral sont même proposés par la présidente, passionnée par la question depuis le jour où, suite à la perte de son emploi il y a une quinzaine d’années, elle a travaillé comme fleuriste. Mais ce n’est pas tout: l’association s’engage également sur le plan institutionnel, puisque, sur désignation du Conseil d’Etat fribourgeois, elle siège au niveau de la Commission cantonale d’accessibilité. « Tous les handicaps y sont représentés, observe Evelyne Jordan. Y siéger représente un atout important et cela permet de faire avancer bien des dossiers, alors que d’ordinaire, en tant que petite association, nous n’avons pas beaucoup de poids pour influer sur le cours des événements. En revanche par le biais de la Commission, nous obtenons des résultats importants, notamment en matière d’équipement des édifices en boucles magnétiques ! » Après six années à la tête de l’Association des malentendants, Evelyne Jordan se verrait bien passer le relais, d’autant qu’elle entame une nouvelle activité professionnelle, comme secrétaire pour l’ALPC, l’Association Suisse pour le Langage Parlé Complété. « Incontestablement, cette expérience m’a nourrie sur le plan humain, conclut-elle avec satisfaction. Aujourd’hui, l’AFM fonctionne bien et ce serait le bon moment pour une nouvelle présidence. Je verrais bien quelqu’un de plus jeune, par exemple. Mais pour l’instant, tant qu’il n’y a personne, je continue ! » SUIVANT PRECEDENT

  • Insolite : un appareil auditif à moins de… 1 franc ! | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Insolite : un appareil auditif à moins de… 1 franc ! 12 novembre 2020 Publié le : Une équipe américaine vient de concevoir un kit d’appareil auditif à monter soi-même et qui coûterait à peine 1 franc. Destiné à ceux qui souffrent de presbyacousie, il serait peu utile sous nos latitudes, mais pourrait faire le bonheur de millions de malentendants âgés dans les pays à très faibles revenus. Le low cost ferait-il enfin irruption dans le monde très compétitif et très onéreux de l’audiophonie ? En Suisse, on le sait bien, les audioprothèses coûtent cher, très cher, et ce n’est pas le maigre forfait accordé par l’AI qui permettra au plus grand nombre de financer un appareil auditif correspondant aux besoins réels de chaque malentendant. On n’ose donc imaginer l’enjeu pour des pays à plus faible pouvoir d’achat. Des chercheurs du Georgia Institue of Technology aux Etats Unis viennent de développer un kit de création intitulé LoCHAid qui permet à chacun de fabriquer son propre appareil auditif. Son objectif : permettre de suppléer à moindre coût à la perte auditive liée à l’âge, l’une des plus fréquentes si l’on tient compte du vieillissement de la population mondiale. Exit donc les pathologies de l’oreille, dégénératives où infectieuses qui elles, continueront à relever de technologies spécialisées, personnalisées et fort onéreuses. « Le défi que nous nous sommes fixé était de construire une aide auditive minimaliste et de déterminer à quel point elle serait utile aux millions de personnes qui pourraient l’utiliser , explique Saad Bhamla , assistant-professeur à l’Ecole d’ingénierie chimique et biomoléculaire du Georgia Institute of Technology, à l’origine du projet. Le besoin en est évident car les aides auditives classiques coûtent cher et seule une petite partie de ceux qui en ont besoin y ont accès ». Assemblé en 25 minutes ! Facile à assembler, en moins de 25 minutes, l’appareil LoCHAid aurait une durée de vie d’un an et demi, contre 3 à 4 ans pour les audioprothèses dites classiques. Il reste en revanche facilement réparable et produit en masse reviendrait à moins de… un franc (hors frais d’assemblage et de distribution), la somme du coût de ses composants électroniques. Dans une vidéo publiée sur YouTube , Saad Bhamla détaille le processus de fabrication du LoCHAid, ajoutant sur un petit circuit imprimé, un amplificateur et un filtre de fréquence. Il installe ensuite un bouton de volume, un bouton d'allumage, une prise jack pour brancher des écouteurs et une batterie lithium-ion. Au final, on obtient un appareil plus volumineux qu’une aide auditive classique et qui devra se porter en collier autour du cou. Selon un article publié le 23 septembre dernier par la revue scientifice Plos One qui l’a testé, le LoCHaid assure une amplification sonore d’au moins 15 décibels, tout en préservant les tonalités graves. L’équipe du Georgia Institute n’entend en tout cas pas en rester là : elle travaille sur un prototype d’appareil un peu plus onéreux à 7 francs, plus facile à porter mais qui nécessiterait plus de connaissances techniques pour être assemblé. Si vous avez l’âme d’un bricoleur/euse et souhaitez tenter l’aventure, l’ensemble du processus de fabrication du LoCHAid 1, en open source, peut être téléchargé et consulté sur Git Hub . SUIVANT PRECEDENT

  • Procap défend l’intégration professionnelle dans la rue | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Procap défend l’intégration professionnelle dans la rue 25 novembre 2016 Publié le : Le 1er octobre dernier, à Genève, Neuchâtel, Sion, La Chaux-de-Fonds, Champoz (Jura bernois), Yverdon-les-Bains, Payerne et Fribourg, les sections romandes de Procap sont allées à la rencontre de la population pour présenter leur association et défendre l’intégration professionnelle des jeunes avec handicap. Dans toutes les régions de Suisse, les 21'000 membres des sections de Procap offrent des activités de loisirs, culturelles ou sportives, dans un esprit d’ouverture et d’entraide. Des projets qui permettent aux personnes avec handicap d’entretenir des liens sociaux. Les sections s’attachent aussi à sensibiliser la population à la nécessité d’abattre les barrières physiques ou mentales empêchant encore les personnes avec handicap d’accéder à une vie sociale autodéterminée. Or, l’accès à l’emploi est un facteur essentiel de l’autodétermination. Un domaine où la situation des personnes avec handicap est très difficile, malgré la philosophie prônée par l’assurance invalidité (AI) « la réadaptation prime la rente ». Jusqu’ici, nous devons constater que cette volonté a abouti à un durcissement de la législation, qui n’a pas propulsé les personnes dans l’emploi, mais plutôt à l’aide sociale ! Procap Suisse se bat aux côtés des personnes concernées dans la défense de leurs droits vis-à-vis de l’AI, notamment dans ses centres de conseils en assurances sociales et auprès du service juridique. De nombreuses familles comptant des enfants avec handicap en bénéficient. Elle s’engage aussi du côté des professionnels concernés et des responsables politiques pour améliorer l’accessibilité de la société suisse dans tous les domaines. Travailler, vivre dans un logement adapté, se déplacer facilement, participer à la vie publique, avoir accès aux loisirs et à la culture : ces demandes sont encore loin d’être entendues en Suisse. SUIVANT PRECEDENT

  • Le téléphone, cet étrange outil que les malentendants doivent apprivoiser | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Le téléphone, cet étrange outil que les malentendants doivent apprivoiser 15 janvier 2015 Publié le : Pour un grand nombre de malentendants, téléphoner s’apparente à un véritable chemin de croix, tant il est difficile pour eux de comprendre ce qu’ils peinent à entendre. D’autant qu’il n’y a pas de téléphone idéal, et que chacun doit – parfois longtemps -, chercher pour trouver la solution et l’appareil qui lui conviennent le mieux. « Pour moi et durant de longues années, mener des conversations par téléphone a été un véritable enfer. Je faisais d’énormes efforts, et je ne comprenais pas grand-chose. Et le summum a été atteint quand, au travail, on m’a confié la responsabilité du standard téléphonique. Il ne m’a pas fallu très longtemps pour donner ma démission ! » Autant le dire tout de suite. A l’instar du témoignage ci-dessus, les malentendants et le téléphone ne font pas bon ménage. Pour ceux qui souffrent en effet de déficience auditive, user du téléphone s’apparente souvent à un chemin de croix. Un chemin qui commence d’emblée, avec… la sonnerie que l’on n’entend pas. Et les difficultés ne font que commencer : car ceux qui entendent mal se voient, lors d’une conversation téléphonique, toujours privés d’une aide non négligeable, celle que la lecture labiale leur donne dans la vie de tous les jours, la vue venant en aide à l’audition. Et puis enfin, il y a le choix des fréquences utilisées par les téléphones pour la transmission de la voix et qui peuvent pour un malentendant, considérablement modifier le son perçu : les consonnes par exemple, comme le « b », le « p », le « t » ou le « d » deviennent quasiment impossibles à distinguer. Les chiffres sont souvent également inintelligibles. Perte de sens Au final, entre la perte auditive de la personne qui écoute et le débit et le timbre de la personne à l’autre bout du fil, la perte de sens peut être si énorme qu’elle rend impossible toute conversation. Et il y a pire : car contrairement à ce que pense le profane, s’équiper d’un appareil auditif ne règle pas (forcément) le problème. Lorsque l’appareil auditif est directement placé sur le combiné du téléphone, peut apparaître un très désagréable effet Larsen dû à la rétroaction acoustique et qui se manifestera pas un fort peu sympathique sifflement à ajouter au son de la conversation et… au bruit environnant. Alors voilà, on l’aura compris, le téléphone, pour une très grande majorité des malentendants, n’est a priori pas l’extraordinaire outil de communication que le commun des mortels utilise si aisément au quotidien. Il est même un véritable obstacle à la vie personnelle et bien souvent professionnelle de ceux qui souffrent d’une déficience auditive. Malgré donc la qualité des appareils auditifs d’aujourd’hui, et malgré la multiplicité des appareils téléphoniques disponibles sur le marché (lire encadré ci-dessous). Alors que faire ? Faut-il se priver du téléphone lorsqu’on est malentendant, au risque de limiter encore ses capacités de communication ? Certainement pas. La technologie d’aujourd’hui, qu’elle concerne les téléphones fixes ou les portables propose une multitude de solutions. Sauf que, explique Raphaël Furioux, audioprothésiste à Yverdon-les-Bains, « il n’y a pas de téléphone parfait pour les malentendants. Tout dépend du cas particulier de chacun, de la nature et de l’ancienneté de la perte auditive, mais aussi de la capacité de la personne à maîtriser l’utilisation des options proposées par le téléphone, etc. Il faut donc analyser chaque cas de manière très précise pour trouver une manière de téléphoner qui soit adéquate ». Ceci d’autant plus que la perte auditive est souvent évolutive au cours de la vie et qu’il faudra en outre sans cesse s’y adapter. Tâtonnements Résultat : c’est après beaucoup de tâtonnements que les malentendants arrivent à trouver, quand cela est possible, « leur » manière de téléphoner et « leur » téléphone fonctionnel. Certains par exemple, et ils sont nombreux, préfèrent retirer leur appareil auditif pour téléphoner. D’autres, préfèrent le fixe au portable, ou l’inverse, et certains deviennent de véritables experts, usant avec aisance des diverses applications disponibles sur les smartphones. La plupart enfin, ont tendance à chercher systématiquement un environnement calme pour passer leurs conversations téléphoniques. Enfin, dans cette difficulté à « apprivoiser » son téléphone, l’audioprothésiste peut fournir une aide non négligeable. Car il connaît son patient et sa perte auditive, mais il connaît également les appareils auditifs et les téléphones disponibles sur le marché. « La performance de l’appareil auditif compte vraiment, explique encore Raphaël Furioux. Mais il faut tenir compte du fait que lorsque le malentendant souhaite utiliser son appareil auditif pour téléphoner, cela implique une correction en binôme, donc encore plus délicate. Les réglages peuvent donc demander un certain temps, et le contrôle annuel jouera vraiment un rôle important pour la précision du suivi des réglages des appareils de la personne ». [zone]Le téléphone fixe Eh oui, le bon vieux téléphone fixe n’est pas (encore) mort ! Et pour nombre de malentendants, souvent les plus âgés, il reste un outil précieux au quotidien. Ses qualités sont multiples : d’abord, il est à l’abri des interférences sonores liées à la qualité du réseau mobile, parfois incertaine selon le lieu dans lequel on se trouve. Ensuite, lorsqu’il est placé dans un environnement calme, il permet au locuteur de limiter d’emblée les difficultés liées au bruit ambiant. En outre, un grand nombre d’appareils téléphoniques fixes destinés aux malentendants sont désormais équipés d’un avertisseur lumineux qui remplace la sonnerie et d’un amplificateur de son intégré, assorti d’une possibilité de réglage des graves et des aigus qui simplifie la vie de nombreux déficients auditifs. Avec un bémol cependant : « lorsque la perte auditive est trop importante, au-delà de 40 à 50 décibels, avertit un audioprothésiste, l’amplificateur ne sert à rien ! Il faut se tourner vers d’autres solutions ». Enfin, depuis quelques années, de nombreux téléphones fixes mis sur le marché sont désormais compatibles avec les appareils auditifs, via la boucle à induction magnétique dont ils sont équipés. Pour peu que le malentendant commute son appareil auditif en position T, la conversation est entendue via un champ magnétique directement émis par l’écouteur du combiné dans la prothèse. A noter en revanche, que les centraux téléphoniques ISDN, s’ils peuvent être également être couplés à des boucles via la position T, ne peuvent malheureusement pas être connectés sur les systèmes bluetooth ou autres.[/zone] [zone]Les téléphones portables Incontestablement, les téléphones portables ont les faveurs des plus jeunes, et même bien sûr des moins jeunes qui ont adopté l’outil. Leur avantage ? Evidemment, d’abord, la portabilité, puisqu’ils permettent d’être joignables n’importe où. Mais pas seulement : « les téléphones portables permettent de contourner la majeure partie des difficultés d’audition » , explique Raphaël Furioux. « Avec eux, via le bluetooth par exemple, la réception des conversations se fait directement dans l’appareil auditif, un peu comme si on portait une oreillette qui en même temps fait la correction auditive. » Sans compter que les fonctions vibreur et celles des flashs LED viennent avantageusement suppléer la sonnerie que l’on n’entend pas. En outre, l’avènement des smartphones est venu élargir encore les possibilités offertes aux malentendants. Un très grand nombre d’applications mobiles permettent désormais d’amplifier voire même de moduler les fréquences et de retraiter le son pour limiter les bruits de fond. Et puis enfin, et c’est vraisemblablement leur principal atout pour les malentendants, les téléphones mobiles ont réhabilité… l’écrit ! La possibilité d’envoyer et de recevoir des messages écrits (désormais à moindre coût via des applications comme WhatsApp) a ainsi considérablement facilité les compétences de communication des déficients auditifs. « Le sms a été pour moi une libération, témoigne ainsi un malentendant. Pouvoir communiquer à tout moment sans faire d’effort, sans avoir à faire répéter, sans devoir chercher un endroit calme a littéralement changé ma vie ! »[/zone] [zone]Et Skype vint aux malentendants… Voir et entendre. La visiophonie disponible par internet, dont le logiciel Skype est de loin le plus célèbre, est pour les malentendants une véritable révolution. En termes de coût bien sûr, mais aussi parce qu’elle permet de recourir à la lecture labiale, ce qui facilite la compréhension des personnes qui souffrent de perte auditive. Mais pas seulement. De l’avis général, les malentendants comprennent mieux les sons lorsqu’ils sont véhiculés via internet. Une impression confirmée par une étude publiée en 2010 par des chercheurs de l’hôpital de l’Île à Berne. Et l’explication de ce petit miracle est tout à fait logique : les téléphones communs fonctionnent sur une fréquence située entre 300 et 3400 hertz, ce qui ne leur permet pas de transmettre de manière optimale le son de consonnes comme « f », « c », « s », ou « t », d’où une compréhension altérée pour les malentendants. La téléphonie par internet quant à elle, fonctionne sur un spectre de fréquence beaucoup plus large, de 200 à 8000 Hz, d’où une intelligibilité largement supérieure pour les malentendants.[/zone] [zone]Un énorme marché Le marché des téléphones qui visent spécifiquement les personnes malentendantes est énorme. En matière de téléphonie fixe par exemple, tous les fabricants ou presque développent une gamme qui leur est dédiée, avec des prestations allant de la simple amplification sonore jusqu’au couplage avec les appareils auditifs. Reste qu’il faut demeurer vigilant. « On peut trouver tout et n’importe quoi, que ce soit sur internet ou dans les magasins grand public », observe Raphaël Furioux, audioprothésiste à Yverdon-les-Bains. « Des téléphones avec amplificateurs sont même disponibles en grande surface. Certains malentendants sont prêts à essayer n’importe quoi, et pour éviter de grandes déceptions, je conseille toujours de s’adresser à un spécialiste ». Surtout que le prix de ces appareils peut être relativement élevé, jusqu’à 300 francs, le tout à la charge du malentendant, sauf dans les rares cas où l’AI accepte d’entrer en matière au titre de l’intégration professionnelle. En matière de téléphonie mobile, en revanche, deux questions majeures se posent : d’abord celle de la compatibilité des mobiles avec les multiples options connectiques offertes par les appareils auditifs d’aujourd’hui, et ensuite celle de la jungle des diverses applications proposées aux malentendants. Deux questions qui rendent là encore indispensable le recours aux précieux conseils d’un spécialiste.[/zone] [zone]Paroles et astuces de malentendants « Quand je ne comprends pas, je dis que je suis malentendant, et qu’il faudra me répéter 2-3-4 fois s’il le faut pour être sûr que j’ai bien compris » « Je préfère enlever mon appareil auditif car le son téléphonique entre directement en contact avec mon oreille. En réalité, je n’en enlève qu’un seul. Et l’autre je l’éteins, ce qui me permet de me concentrer sur l’appel, sans être dérangée par ce que je pourrais entendre avec l’autre oreille » « Franchement, les sms et WhatsApp restent les meilleurs moyens pour communiquer » « Un bon Natel, c’est un portable dont les fonctions FaceTime/Skype et messages WhatsApp fonctionnent de manière optimale. De plus la fonction vibreur doit être nickel. Enfin, j’utilise les flashs LED pour les alertes » « L’apparition des smartphones a grandement facilité ma vie. Mon iPhone 5 est mon meilleur allié. Je peux le connecter avec mon casque audio, ce qui me permet de téléphoner en toute quiétude sans me laisser perturber par le bruit extérieur » « Grâce aux applications de messagerie et l’évolution d’internet, il n’y a plus de surfacturation liée à l’usage intensif des sms, etc. L’utilisation de l’écrit pour communiquer est beaucoup plus facile qu’avant » « Pour moi, la clé de tout, c’est la position T de mon appareil auditif » « Il faut s’accrocher et essayer longtemps car il y a de grosses différences entre les appareils téléphoniques et les appareils auditifs, qui sont de performances variables. En plus la technologie évolue tellement vite » « Sans l’aide de mon audioprothésiste, jamais je n’aurais réussi à téléphoner » « C’est bien beau les innovations liées aux smartphones, bluetooth, etc. Mais qu’est-ce que ça bouffe comme piles et comme batterie » « J’entends de moins en moins, et je préfère désormais utiliser les services de relais téléphoniques comme Procom »[/zone] SUIVANT PRECEDENT

  • En side-car sur les circuits d’Europe | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine En side-car sur les circuits d’Europe 15 juillet 2012 Publié le : Qui aurait cru que derrière Jean-Claude Castella, malentendant aujourd’hui à la retraite et bénévole à forom écoute, se cache un vétéran suisse de la course de moto professionnelle? Car ce passionné, aux commandes de son side-car et secondé par son frère Albert, a sillonné les circuits européens de 1967 à 1972, portant haut les couleurs de la Suisse. Retour sur une aventure passionnante et enivrante, mais non dénuée de dangers. C’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ni même les moins de quarante ans d’ailleurs. C’était le temps où sur les circuits professionnels de courses de moto, sentaient bon le caoutchouc, la sueur, le bitume et les gaz d’échappement. Nous sommes à la fin des années 60 et au tout début des années 70, et Jean-Claude Castella, aujourd’hui malentendant et bénévole à forom écoute, âgé d’une vingtaine d’années, porte haut les couleurs de la Suisse sur les circuits européens professionnels. La moto, il est tombé dedans quand il était tout petit, à l’âge de 5-6 ans, lorsque son père, lui-même coureur et passionné, lui offre sa première bécane. « Lorsque les courses ont été interdites en Suisse suite à la catastrophe des 24 heures du Mans en 1955, mon père et un ami ont décidé de fonder un club à Lausanne pour créer des courses de côte. J’avais 10 ans, se souvient Jean-Claude Castella et je l’accompagnais souvent car mon rôle était de chauffer la moto. » Compétitions Dès l’âge de 15 ans, le jeune Jean-Claude tâte du moto-cross sur des terrains privés avant de commencer le side-car en 1966 avec son frère Albert, aujourd’hui décédé. Et surprise, le duo est sacré champion suisse à la fin de la saison nationale, au point de décider de se lancer dans les compétitions internationales. C’est pour les deux frères Castella, Jean-Claude et Albert, le début d’une grande aventure. Les voilà qui, de 1967 à 1972, sillonnent l’Europe pour participer aux diverses courses, sur leur side-car, Jean-Claude aux commandes et Albert, bien que malvoyant, comme passager. A l’époque, les conditions de voyage étaient rudimentaires. Interminables voyages en bus, nuits parfois passées dans le side-car, le tout pour des gains modiques, à peine de quoi couvrir les frais engagés. « Les courses commençaient en avril pour se terminer en octobre en Espagne, se souvient celui qui fut à l’époque le seul représentant de la Suisse dans ce type de compétition. Il nous arrivait de faire près de 70'000 km en une saison. Mon record a d’ailleurs été de 12'000 kilomètres en un mois… » Mais les frères Castella ne sont pas seuls. Souvent, leur père se joint à eux, et très vite ils sont secondés par Juliette, l’épouse de Jean-Claude qui fait office d’intendante, de chronométreuse et de… maman. Car la famille s’agrandit, et deux enfants naissent à cette période-là, qui cahin-caha, accompagnent leurs parents, partout aux quatre coins de l’Europe. Avec à la clé de ces sacrifices, des résultats tout à fait à la hauteur: au fil des courses, les frères Castella se dotent en effet d’un palmarès plus qu’honorable, se hissant même au cinquième rang du Championnat du monde 1970. Rencontres Mais au-delà de la performance sportive, incontestable, l’heure est aussi à la découverte et aux rencontres inoubliables, témoignages d’une Europe coupée en deux par le Rideau de fer. « Il me reste d’extraordinaires souvenirs », raconte Jean-Claude qui, sur un podium, à même serré la main à madame Franco, la femme du dictateur espagnol. « En Europe de l’Est, certains n’avaient mêmes jamais vu de bananes et je me souviens qu’en Tchécoslovaquie, le personnel du bureau des courses nous disait: dites à votre entourage qu’ici, nous sommes prisonniers ! Il y avait là vraiment quelque chose de tragique.» Et d’ajouter: « En Irlande du Nord, nous sommes même un jour arrivés en plein milieu d’émeutes, et les gens nous mettaient prestement en garde: foncez, ne vous arrêtez surtout pas ! » Dangers Car malgré ces incroyables souvenirs, tout n’était pas rose, loin de là. Dans les pays traversés, au cours des épuisants trajets effectués dans des conditions souvent spartiates, mais aussi… sur les circuits, où le danger rôde souvent. « Au cours du Tourist Trophy, sur l’Ile de Man, en 1970, il y a eu six morts, déplore Jean-Claude. Alors bien sûr, on continue, car on se dit que ça n’arrive qu’aux autres. Mais il est arrivé plus d’une fois que des copains ramènent à la maison le fourgon de coureurs décédés dans un accident. Et moi-même, il s’est est fallu de peu qu’une fois ou deux, j’y laisse ma peau ! » Fin 1971, Jean-Claude décide de raccrocher, après plus de six années d’intenses compétitions. Dès lors, il se consacre à sa famille et à ses nouvelles activités professionnelles, dans la moto d'abord et ensuite comme représentant de commerce, puis comme chauffeur d’autocar. Mais la moto est un virus dont on ne se défait pas si facilement. Après quelques années d’interruption, le voilà qui enfourche à nouveau une bécane, mais cette fois pour le plaisir, pour des courses de démonstration. « Aujourd’hui encore, et bien qu’à la retraite, sourit Jean-Claude, je charge ma moto dans mon camping-car, et avec ma femme nous partons pour des courses de démonstration auxquelles participent également d’anciens champions du monde, désormais octogénaires. Ces courses sont très cools, mais il y a quand même un petit danger, et parfois, quand je me laisse emporter par l’euphorie, il m’arrive encore de tomber ! » ChA SUIVANT PRECEDENT

  • Hiver blanc en Valais | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Hiver blanc en Valais 15 novembre 2010 Publié le : En Valais, chaque station et chaque village possèdent des atouts indéniables. Voici quelques-unes de nos destinations préférées, au charme authentique. L’hiver vous appartient! Evolène, l’authentique Un séjour en Valais passe forcément par le Val d’Hérens, l’une des vallées les plus sauvages et authentiques de la région. Nous avons eu le coup de foudre, avouons-le, pour Evolène, petit village d’à peine 750 âmes composé d’un entrelacs de granges, de greniers, de raccards et de chalets noircis par les ans. Au cœur de l’hiver, les toits d’ardoise ou de lause se couvrent d’un épais manteau neigeux. Le ruissellement des eaux de la Borgne berce la quiétude de ce village qui a su préserver toute son authenticité, sans pour autant ressembler à un musée en plein air. Certains habitants du coin portent encore le costume traditionnel quand ils vaquent à leurs activités. Et pas seulement pour plaire aux touristes ! Empruntez la route qui grimpe au-dessus de Villaz. Vous aurez de là-haut le plus beau panorama sur la commune – la 4e de Suisse en superficie tout de même ! -, de la Dent-Blanche jusqu’au pic d’Artsinol. Grimentz, village carte postale C’est en suivant le Val d’Anniviers que vous découvrirez le village de Grimentz, perché à 1570 m d’altitude. Le long de ses ruelles pentues, les maisons aux façades noircies par le soleil et aux toits de bardeaux semblent imbriquées les unes dans les autres. En hiver, les pilotis qui maintenaient ces anciens greniers à l’abri des rongeurs disparaissent sous une épaisse couche de neige. Grand rendez-vous de la saison froide: le marché de Noël animera les rues du village les 11 et 12 décembre prochains, dans un décor féérique. Ovronnaz: détente dans les bulles Située sur un plateau bien ensoleillé, la petite station d’Ovronnaz dispose d’un domaine skiable qui s’étend de 1400 à 2500 m d’altitude. Sentiers de randonnée ou de raquettes et pistes de fonds balisés attendent les amoureux de nature sauvage. Mais après les joies de la neige, place aux délices de l’eau bien chaude, qui effacera les courbatures et la fatigue d’une journée skis ou raquettes aux pieds. Une petite trempette dans les bassins extérieurs du magnifique centre thermal vous détendra et vous remettra en forme, pour mieux apprécier la soirée au coin du feu qui se profile à l’horizon. Imaginez: vous barbotez dans une eau à 30-35 degrés, tout en admirant un cirque exceptionnel de sommets enneigés. Si le paradis hivernal existe, c’est à cela qu’il doit ressembler… Sans voiture Vous rêvez d’air pur et de calme absolu ? La neige tombe en abondance dans la vallée de Conches, paradis des fondeurs. Les stations familiales de Riederalp et Bettmeralp, sans voitures, sont idéalement situées sur un haut plateau ensoleillé, à près de 2000 m d’altitude, en bordure du glacier d’Aletsch. Ces deux villages offrent un panorama exceptionnel sur les sommets culminant à plus de 4000 m des Alpes valaisannes, dont le Cervin et le Dom. A la nuit tombée, empruntez le chemin éclairé qui relie Riederalp à Bettmeralp: une heure de magie garantie ! Le domaine des Portes du Soleil Paradis des amateurs de neige fraîche et de sports de glisse, le domaine des Portes du Soleil, qui compte 650 km de pistes réparties sur un territoire franco-suisse regroupant 12 stations, bénéficie d’un enneigement exceptionnel de mi-novembre à fin avril. Vous n’aimez pas la monotonie ? Pas de problème, vous pourrez passer d’une piste à l’autre avec un seul et même forfait. Au total 26 pistes noires, 105 rouges, 112 bleues et 37 vertes sont à votre disposition pour vous dégourdir les jambes ! Les adeptes du snowboard auront le choix entre 9 snowparks pour peaufiner leurs figures. Les montées d’adrénaline, très peu pour vous ? Chaussez raquettes ou chaussures de marche et empruntez les sentiers balisés – 385 km en tout ! - pour partir à la découverte d’un paysage grandiose. Vous êtes plutôt bouquin, lunettes de soleil, vin chaud et chaise longue ? Pas moins de 89 restaurants vous accueillent sur les pistes. Comment s’y rendre ? En voiture, par l’autouroute A9 qui traverse la Vallée du Rhône. Jusqu’à Sion (pour le Val d’Hérens), Sierre (Val d’Anniviers) ou Brigue, au pied du Simplon, pour la Vallée de Conches. Ou encore en train. Jean-Pierre Mathys SUIVANT PRECEDENT

  • Un lien entre diabète sucré et perte auditive | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Un lien entre diabète sucré et perte auditive 27 décembre 2022 Publié le : Selon l’Association américaine du diabète, les personnes souffrant de diabète sucré présentent deux fois plus de risque de présenter une perte auditive. Si le mécanisme de survenue de cette perte est mal connu, une prise en charge adéquate du diabète en limiterait les risques. Statistiquement, la présence de perte auditive est deux fois plus fréquente chez les personnes atteintes de diabète sucré (type 1 et 2) que chez celles qui ne souffrent pas de cette maladie métabolique. C’est ce que révèle une étude de l’Association américaine du diabète qui précise également que les personnes présentant un prédiabète sucré sont également concernées puisque leur taux de perte auditive est 30 % plus élevé que chez les celles dont la glycémie est normale. Reste que pour l’heure, il n’est pas encore possible de déterminer pourquoi et comment le diabète affecte l’audition. Selon l’association américaine, « il est possible que les taux élevés de glucose sanguin associés au diabète endommagent les petits vaisseaux sanguins de l'oreille interne, de la même manière que le diabète peut endommager les yeux et les reins », des organes également abondamment vascularisés par des micro-vaisseaux sanguins. Personnes âgées Et ce n’est pas tout : selon une récente étude menée à Singapour sur plus de 1800 adultes âgés de plus de 60 ans, et publiée dans la revue Clinical Otolaryngology , le diabète sucré serait un facteur de risque particulièrement élevé de survenue d'une déficience auditive au moins modérée chez les personnes âgées de plus de 70 ans. La présence de cette maladie serait dans ce cas surtout associée à une augmentation plus importante du seuil auditif dans les hautes fréquences. Si la cause de la corrélation entre perte auditive et diabète n’est pas encore clairement déterminée, une prise en charge correcte et rapide du diabète via un régime alimentaire, des antidiabétiques oraux et/ou de l’insuline, permettra une correction du taux de glycémie dans le sang, limitant ainsi aussi bien le risque de complications dégénératives que de perte auditive. SUIVANT PRECEDENT

  • Déficience auditive: et si vous vous auto-dépistiez... en ligne? | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Déficience auditive: et si vous vous auto-dépistiez... en ligne? 29 mai 2017 Publié le : Le saviez vous? Les auto-dépistages de la parole dans le bruit en ligne aident à sensibiliser les jeunes à la déficience auditive suite à l’écoute de la musique. Les dépistages auditifs réguliers pour les adolescents ne se déroulent que dans quelques pays, même si plus d'un milliard d'adolescents et de jeunes adultes risquent d'endommager leur capacité auditive à cause de leurs pratiques d'écoute dangereuses selon l'Organisation mondiale de la santé. À l'adolescence, le risque de lésions auditives, y compris l'acouphène, augmente en raison de l'exposition accrue au bruit élevé, p. ex. par l'utilisation de lecteurs portatifs. Aux Pays-Bas, les auto-dépistages vocaux en ligne et en direct sont utilisés pour sensibiliser les jeunes et prévenir la déficience auditive induite par la musique. Auto-dépistage rentable Une étude coût-bénéfice néerlandaise basée sur les effets estimés des interventions préventives conclut que les tests auditifs en ligne sont un excellent moyen de réduire les coûts tout en augmentant la sensibilisation. L'auto-dépistage semble améliorer la prise de conscience du risque de déficience auditive à cause de l'exposition à un bruit et peut entraîner un changement dans le comportement de la prise de risque chez les jeunes. La seule chose nécessaire pour passer un test auditif en ligne est un environnement de mesures silencieuses et un ordinateur, une tablette ou un smartphone avec accès Internet. Programmes de dépistage auditif incomplets Dans les pays occidentaux, le dépistage auditif néonatal avec des émissions acoustiques et des techniques abrégées de réponse auditive du tronçon cérébral est en place. Lorsque l'enfant atteint l'âge de 5 ans, il reçoit des examens auditifs effectués par le médecin-conseil de l'école, mais lorsque l'enfant vieillit, ces tests disparaissent. Les auto-dépistages de la parole dans le bruit en ligne pourraient prendre le relais lorsque ces tests auditifs stoppent. Si vous souhaitez tester votre audition,hear-it.org dispose d'un test auditifs en ligne gratuit . (Source: www.hear-it.org ) SUIVANT PRECEDENT

  • Cinéma : des sous-titrages à la demande grâce au smartphone | FoRom Ecoute

    Retour au Magazine Cinéma : des sous-titrages à la demande grâce au smartphone 22 novembre 2016 Publié le : Une grande avancée pour les malentendants suisses. Il n’y aura plus besoin de choisir une séance sous-titrée pour voir son film préféré. Grâce à son smartphone et à une application gratuite et novatrice, le malentendant pourra se rendre dans le cinéma de son choix et à la séance de son choix. L’association Regards Neufs, basée à Lausanne, et dont l’objectif est de favoriser l'accès à la culture cinématographique aux personnes déficientes visuelles et auditives, annonce le lancement des applications pour téléphones portables Greta et Starks, disponibles dès maintenant au téléchargement. Ces deux applications gratuites permettent de télécharger des audiodescriptions et sous-titres d'un film du catalogue Regards Neufs (www.regards-neufs.ch ) et de se rendre dans n'importe quel cinéma de Suisse qui diffuse le film , sans contraintes d’horaire de séance, ni d’endroit spécifique. L'application de sous-titrage Starks pour téléphone portable permet de télécharger librement des sous-titres de films pour les personnes à déficience auditive qui peuvent ainsi désormais se rendre dans toutes les salles de Suisse en même temps que tout le monde, et vivre une expérience cinématographique d’une manière totalement autonome. Chaque mois, de nouveaux films accessibles seront proposés, autant en Suisse romande qu’en Suisse alémanique . Les projections mensuelles de Lausanne, Genève et Martigny, jusqu’ici proposées par l’association, ne seront donc plus programmées. Toutefois, des séances en avant-première pour personnes déficientes visuelles ou auditives seront organisées, de manière à garder un lien entre Regards Neufs et ses spectateurs. Renseignements et catalogue sur le site : www.regards-neufs.ch [zone]Principes d'utilisation Téléchargement gratuit de l’application de sous-titrage Starks sur Google Play ou App Store, à installer une seule fois sur son téléphone portable. Sur l’application, téléchargement gratuit de l’audiodescription ou du sous-titrage d’un film du catalogue Regards Neufs, à faire chez soi ou d’un endroit disposant d’une connexion Wi-fi ou 4G. En salle, une fois l’application lancée, le sous-titrage se synchronise automatiquement au film à l’aide du micro du téléphone portable, sans besoin de connexion. Le sous-titrage est quant à lui lisible grâce à une paire de lunettes StarksGLASS connectées au téléphone. La personne déficiente auditive est ainsi la seule à voir le sous-titrage à l’aide de ce moyen. [/zone] SUIVANT PRECEDENT

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