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Une journée d’échanges sur la pratique des professionnels de la surdité

8 décembre 2025

Publié le :

Quelle que soit la profession que l’on exerce, la prise en charge des personnes sourdes et malentendantes implique la maîtrise de compétences élargies et spécifiques. En novembre dernier, des professionnels de la surdité se sont réunis à Genève pour partager leurs expériences.

Soigner, prendre en charge, accompagner, soutenir ou aider les personnes atteintes de surdité ou de perte auditive n’est pas une démarche aisée. Celle-ci sous-entend en effet des compétences et des aptitudes spécifiques que seule une longue expérience peut permettre d’acquérir. Et c’est bel et bien en vue de partager ces expériences qu’une vingtaine de professionnels romands de la surdité, de tous horizons - psychologues, enseignants, éducateurs sociaux, responsables de projets, physiothérapeutes etc - se sont réunis en novembre dernier à Genève pour une journée de formation organisée par le Groupe Romand des Professionnels de la Surdité.

« Je pense qu’il est important de partager tout ce que l'on fait pour apprendre les uns des autres et mieux adapter nos pratiques aux personnes sourdes et malentendantes, explique Joëlle Jaunin, physiothérapeute. Ces pratiques demandent des adaptations constantes de notre part, ce qui d’ailleurs a l’avantage d’inverser la logique qui veut qu’il appartient toujours aux sourds et malentendants de consentir l’effort d’adaptation ».

Mise en commun des expériences

« La surdité est un monde spécifique et très petit et dans lequel on manque souvent d'informations, ajoute Julie Battistolo, travailleuse sociale. La mise en commun des expériences est donc très importante, d’autant que bien des professionnels non sensibilisés à la surdité ont tendance à penser qu'ils comprennent ce monde si particulier. Se rencontrer pour établir des liens et réfléchir à nos expériences est donc vraiment important ».

La première partie de la journée a été consacrée à la récolte des problématique présentées par les différents professionnels présents, chacun présentant d’abord à un binôme, puis à l’ensemble du groupe, une situation professionnelle particulière à laquelle il aura réfléchi en amont. Le tout, sous la supervision d’Anandy Clerc, travailleuse sociale et intervenante en analyse des pratiques.

« Mon rôle au cours de cette journée est d'intervenir pour accompagner la réflexion des professionnels dans l’objectif de modéliser leur pratique, explique-t-elle. L’idée est que l’on ne se restreigne pas à un simple partage d’expériences, mais qu’à partir des situations professionnelles explorées le matin, on parvienne au cours de l’atelier réflexif de l’après-midi, à une mise en perspective et à une modélisation des contours des métiers de la surdité ».

Diversité des points de vue

Fondée sur la méthode dite de Fishbowl (Aquarium, ndlr), structurée autour d’un petit groupe placé au centre d’un cercle (le bocal), l’animation avait ainsi pour objectif de favoriser les échanges tout en maintenant une structure claire qui permette une diversité des points de vue, assortie d’une dynamique d’écoute active.

« Il y avait clairement un manque et une attente de cet espace élargi pour réfléchir à nos pratiques de manière concrète, et qui s’étaient exprimés durant nos précédents journées de formation, par tradition beaucoup plus théoriques » conclut Susana Sanina, présidente du GRPS qui ajoute : « L’avantage, c’est que la journée d’aujourd’hui a non seulement été une occasion d’apprendre et de réfléchir à nos pratiques, mais aussi de créer du lien entre les participants, ce qui a aussi fait du bien à tout le monde ».

www.grpsurdite.ch

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