Le bruit excessif péjore les capacités de lecture de nos enfants

2 février 2025
Publié le :
Selon une étude de l’Agence européenne de l’environnement, à laquelle la Suisse a contribué, près d’un demi-million d’enfants en Europe éprouveraient des difficultés d’apprentissage de la lecture en raison de la pollution sonore.
On connaissait de longue date l’impact des nuisances sonores sur notre sommeil et notre santé mentale. Un rapport de l’Agence européenne de l’environnement, intitulé « L’effet du bruit environnemental sur les capacités de lecture et le comportement des enfants en Europe », révèle d’autres conséquences tout aussi graves. Selon cette étude, basée sur des enquêtes dans une trentaine de pays du continent dont la Suisse, la pollution sonore qui affecte de manière significative au moins un habitant sur cinq, impacte les capacités de lecture de près d’un demi-million d’enfants en Europe.
Moins bons résultats
Ainsi, les enfants habitant à proximité des zones exposées au bruit, particulièrement celui des transports routiers, présentent de moins bons résultats en lecture. « L’exposition chronique au bruit des transports peut également avoir des effets négatifs sur les enfants, en particulier parce qu’ils traversent une phase importante d’apprentissage et de développement, peut-on ainsi lire dans le rapport. Des preuves croissantes suggèrent que les enfants exposés au bruit des transports à l’école ou à la maison sont plus susceptibles de souffrir de certains types de problèmes cognitifs, d’apprentissage, de comportement et d’obésité ».
«La réduction de l’exposition (au bruit) à la maison et à l’école permettrait de minimiser ces conséquences négatives pour les enfants, qui peuvent affecter leurs opportunités et leur qualité de vie», ajoute l’agence appelant à des « actions rapides et à une planification à long terme dans les zones où les enfants peuvent être exposés au bruit des transports.
L’agence admet néanmoins qu’actuellement un nombre limité de mesures politiques visent à réduire l’exposition des enfants au bruit des transports, appelant à se fonder sur les recommandations et normes édictées par l’OMS, jugées « les plus pertinentes », soit limiter les niveaux de bruit dans les cours de récréation des écoles à 55 décibels et les niveaux de bruit à l’intérieur des salles de classe à 35 décibels.
Pour atteindre ces objectifs, des efforts devraient être consentis en termes d’orientation des bâtiments scolaires, de végétalisation et de création de zones de calme au sein des établissements. Enfin le recours à des technologies de réduction du bruit dans les infrastructures de transport, telles que les revêtements routiers à faible bruit, les pneus à faible bruit, les avions à faible bruit devrait être renforcé.
Une personne sur sept en Suisse
Pour rappel, et selon le site de la Confédération, en Suisse, environ un million de personnes, soit une personne sur sept, est concerné par le bruit gênant et nuisible, dont 90% vivent dans des villes et des agglomérations particulièrement impactées par le trafic routier. « Sur 1,1 million de personnes affectées le jour par le bruit excessif du trafic routier, 81 % se trouvent dans les centres urbains, 11 % dans les espaces sous influence des centres urbains et 8 % dans les espaces hors influence des centres urbains. Le bruit ferroviaire et le bruit dû au trafic aérien présentent la même répartition » note ainsi l’administration fédérale qui observe qu’une « réduction à grande échelle de 3 décibels du bruit du trafic routier ramènerait les nuisances en dessous de la valeur limite pour la moitié des personnes exposées ».