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L’empreinte carbone des appareils auditifs est en constante augmentation

27 avril 2025

Publié le :

Alors qu’une étude française publiée en janvier dernier a mis en évidence l’impact écologique de la production et de l’usage des appareils auditifs, en Suisse, FoRom écoute s’investit dans un important et original projet de recyclage de ses appareils.


En Suisse, selon Akustika l’association faîtière des audioprothésistes suisses, 100’000 appareils auditifs sont en moyenne vendus chaque année. Un chiffre en constante augmentation, en raison de l’évolution démographique de la population, mais qui pose la légitime question de l’empreinte carbone de ces appareils, à la fois en ce qui concerne le coût écologique de leur fabrication, mais aussi de leur élimination en tant que déchets électroniques, une fois leur cycle de vie terminé.

Faute de données fiables disponibles en Suisse, c’est vers la France qu’il faut se tourner. Là-bas, un think tank spécialisé appelé The Shift Project, fondé par le très médiatique ingénieur Jean-Marc Jancovici, a pour la première fois chiffré l’empreinte carbone résultant de la production des appareils auditifs, dans le cadre d’une étude portant sur l’empreinte écologie globale des dispositifs médicaux.

0.11 % de l’ensemble des dispositifs médicaux

Et le chapitre consacré aux aides auditifs est très évocateur. On y apprend ainsi que dans ce pays, où pas moins de 3 millions de personnes sont appareillées, la production annuelle d’appareils auditifs (locale et importée) génère pas moins de 11 kt de C02.

Ce chiffre ne représente que 0.11 % de l’empreinte carbone générée par la totalité des dispositifs médicaux utilisées dans ce pays. Il faut néanmoins le mettre en rapport avec les très faibles dimensions de ces dispositifs médicaux bourrés d’électronique, et donc à fort potentiel d’émissions carbone en proportion de leur taille.

À piles ou à batterie…

« L’empreinte carbone des aides auditives à pile provient en grande partie des consommations de piles (piles zinc-air), qui doivent être renouvelées régulièrement : ainsi, plus de 32 millions de piles pour aides auditives sont produites annuellement pour la consommation française », peut-on lire dans ce rapport qui poursuit : « l’empreinte carbone des aides auditives fonctionnant avec une batterie repose quant à elle en grande partie sur la production (notamment du boîtier de recharge et du chargeur) et sur le transport. Nous estimons que plus de 94% des aides auditives sont importées, dont 90% par fret aérien lorsqu’elles proviennent de pays hors d’Europe, ce qui explique la part importante du transport dans la répartition de l’empreinte carbone ».

Même chose pour la Suisse

« Il n’y a pas de raison que la Suisse présente un profil différent de celui rapporté par The Shift Project pour la France, estime un ancien responsable d’une des grandes firmes commercialisant les appareils auditifs en Suisse et qui a requis l’anonymat. A l’instar des autres pays d’Europe, le marché des appareils auditifs en Suisse est très concentré, dominé par une poignée de fabricants qui représente une écrasante majorité du marché mondial ».

En Suisse comme ailleurs, la diminution de l’empreinte carbone des appareils auditifs représente donc un enjeu écologique majeur, d’autant que le vieillissement annoncé de la population engendrera une augmentation mécanique de l’usage des audioprothèses. C’est du reste en tenant compte de cette perspective que FoRom écoute a mis en place, en collaboration avec Smita Gogniat de l’association RecupAudioSolidarité, un original et novateur projet de recyclage d’appareils auditifs, reconditionnés puis mis à la disposition, après expertise d’un audioprothésiste partenaire, des malentendants qui n’en auraient pas les moyens.

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