Genève: Le Théâtre de l’Usine améliore ses mesures d’accessibilité pour les malentendants

9 mars 2025
Publié le :
Boucle auditive, surtitrage… Le Théâtre de l’Usine de Genève, récemment ouvert après six mois de rénovation, travaille d’arrache-pied pour faciliter l’accessibilité de ses spectacles aux personnes sourdes et malentendantes.
Après six mois de travaux de rénovation, le célèbre Théâtre de l’Usine de Genève, centre culturel autogéré depuis 1989, a fait peau neuve, et son agencement a été entièrement repensé afin de permettre non seulement un meilleur accueil du public et des artistes, mais aussi une meilleure accessibilité pour les personnes en situation de handicap.
Dans sa configuration de l’époque en effet, le Théâtre représentait un obstacle pour toutes les personnes vivant avec un handicap qu’il soit physique, sensoriel, mental ou psychique. « La question de l’accessibilité a pourtant toujours été au cœur de notre ADN,explique Ghalas Charara, responsable de l’accueil et des mesures d’accessibilité du Théâtre. Nous avons par exemple été les premiers à instaurer un prix libre tous les samedis pour que les personnes précarisées puissent accéder à nos spectacles. C’est d’autant plus important que les problématiques d’inclusion sont vraiment au cœur de notre programmation. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons fait en sorte que les derniers travaux de rénovation permettent d’améliorer l’accès des personnes en fauteuil roulant.»
Large réflexion
De fil en aiguille, « une solution à un handicap entrainant une recherche de solutions pour d’autres », le Théâtre a également entamé une large réflexion pour l’accessibilité des personnes sourdes et malentendantes. «Le handicap auditif est malheureusement un handicap invisible, nous avons donc à notre corps défendant un peu tardé à le prendre en compte en termes d’accessibilité,ajoute Ghalas Charara. Nous entendons bien mettre désormais les bouchées doubles pour rétablir cette injustice».
« L’accès à la culture est un droit et il est de notre responsabilité de mettre en place ce qui il faut pour que les personnes en situation de handicap auditif puissent elles aussi bénéficier de nos spectacles », renchérit Ruth Muganga, responsable de la communication du Théâtre de l’Usine.
Cet engagement trouve déjà une première matérialisation par la mise en place dès cette année, pour un coût d’environ 15’000 francs, d’une boucle auditive, en lieu et place d’une boucle magnétique, impossible à installer en raison de la proximité du barrage du Seujet, juché sur le Rhône et dont la fonction est de contribuer à réguler le lac Léman.
« Nous avons donc privilégié la solution de la boucle auditive via le wifi, détaille Ghalas Charara. Grâce à des micros supplémentaires disposés dans la salle, la personne pourra entendre directement dans son appareil auditif. Nous procèderons aux premiers tests en situation réelle lors de notre prochain spectacle Terminale Hysteria, prévu du 28 au 30 mars prochains ».
Surtitrage
L’autre grand chantier est celui du surtitrage. Forts d’une première expérience réussie l’année passée dans la traduction surtitrée d’un spectacle du portugais à l’anglais et au français, des services de surtitrage devraient être proposés très rapidement au public ayant un déficit d’audition. « Même si ce ne sera pas possible pour tous les spectacles en raison des spécificités de chaque mise en scène, nous avons l’ambition d’étendre au maximum le surtitrage aux sourds et malentendants».
A terme, et en fonction des finances disponibles, le Théâtre aimerait même pouvoir engager une personne capable de signer en langue des signes afin de favoriser l’accueil de personnes qui n’oralisent pas. Afin d’en informer le public le plus large possible, toutes ces mesures, y compris celles développées pour d’autres publics comme les personnes ayant un déficit visuel et qui bénéficient elles-aussi de mesures d’accessibilité spécifiques, feront l’objet d’une large diffusion par les canaux usuels : site internet, newsletter, réseaux sociaux.