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Mathieu Sabot : « Je suis un vrai accro de sport ! »

26 novembre 2022
Publié le :
Né à Genève il y a 40 ans, Mathieu Sabot est sourd profond. Après 20 ans dans le monde de la sérigraphie, cet amoureux de sport et de grands espaces rêve de se reconvertir dans le coaching sportif.
Depuis quand êtes-vous malentendant ?
En fait, je suis né sourd. A ma naissance, je suis resté 10 jours à l’hôpital, avec beaucoup de fièvre. Le médecin a annoncé à mes parents que j’allais être soit sourd, soit aveugle… Ensuite j’ai été appareillé à l’âge de 4 ans.
Comment s’est déroulée votre scolarité ?
A l’âge de 5 ans, j’ai été inscrit à l’Ecole pour enfants sourds de Montbrillant, ici à Genève. Mais comme mes parents ont voulu que j’oralise, après une année je suis allé dans une école pour entendants…
Et cela s’est bien passé ?
Plus ou moins. J’y suis resté 5 ans, mais à l’âge de 10 ans, comme malgré tous mes efforts je n’arrivais pas à suivre, j’ai demandé à mes parents de pouvoir retourner à Montbrillant. C’est là que j’ai appris la langue des signes et c’était génial, car dès ce moment-là, j’ai pu mieux communiquer, avancer et apprendre. Avec les deux langues j’étais heureux…
On ne vous a pas proposé une implantation cochléaire ?
Si, mais je n’ai pas souhaité la faire, car avec mon appareil je me débrouille très bien !
Que faites-vous ensuite ?
A 17 ans, je me lance dans un apprentissage de carreleur, mais j’ai arrêté au bout d’une année, car c’était un travail que je n’aimais pas beaucoup, trop répétitif et pas assez intéressant pour moi. En plus j’avais un patron autoritaire, qui ne faisait aucun effort pour m’expliquer les choses.
Et à ce moment-là ?
Après un stage d’une semaine en sérigraphie, le patron m’embauche pour un apprentissage ! Et là tout se passe bien, même si pour obtenir mon diplôme, il m’a fallu une année en plus des 3 ans prévus, car ce n’étais pas facile. Mais j’étais heureux, le patron était sévère mais bienveillant et grâce au soutien d’interprètes en langues des signes trois fois par semaine, j’ai décroché mon CFC en 2004 !
Cela a-t-il été facile de trouver un travail ensuite ?
Ça va... J’ai travaillé quelques années, puis avec des amis, nous avons lancé notre propre atelier pour travailler comme indépendants. Finalement, il y a une année j’ai décidé d’arrêter car c’était trop pénible, avec les odeurs permanentes de dissolvants etc…
Du coup, quels sont vos projets actuellement ?
J’ai 40 ans et désormais j’aimerais bien me lancer comme coach sportif. Depuis l’école, je suis un grand passionné de sport, que je pratique de manière intensive, musculation, fitness, escalade, vélo, course à pied, je suis quasiment accro (rires) ! Je viens d’ailleurs de participer au triathlon de Genève ! Du coup, même si ce ne sera pas facile, je vais chercher du travail et tenter d’entamer une formation en parallèle. J’adorerais développer un concept de coaching sportif pour les sourds !
Finalement, quel rapport entretenez-vous aujourd’hui avec votre surdité ?
Au départ c’était évidemment difficile à accepter, j’aurais préféré être entendant bien sûr. Maintenant j’accepte d’être sourd, conscient de la chance que j’ai eue d’avoir le soutien de ma famille et particulièrement de mon frère, dont je suis très proche.
En dehors du sport, que faites-vous de votre temps libre ?
J’adore voyager et découvrir le monde. J’ai été dans de nombreux pays : Amérique, Espagne, Japon, Australie. D’ailleurs, j’adore ce pays car les gens y sont très ouverts et la communication y est très facile ! Mon rêve finalement, ce serait de devenir coach sportif en Australie ! (rires).
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