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Laurent Huguenin : « Se fixer des priorités pour avancer »

15 mars 2016
Publié le :
Elu le 28 janvier dernier au cours d’un Conseil de fondation extraordinaire, Laurent Huguenin, âgé de 46 ans, est le nouveau président de forom écoute. Rencontre avec un avocat, également diplômé en ressources humaines, et qui souhaite mettre ses multiples compétences au service de la fondation.
Vous avez été élu à l’unanimité du Conseil de fondation. Comment expliquez-vous ce résultat ?
Je ne sais pas! Mais peut-être peut on attribuer cette unanimité au fait que je correspondais non seulement aux attentes de la présidente sortante, mais également à celles des autres membres du Conseil de fondation, notamment les plus jeunes. En outre, mon parcours et mes compétences, à la fois en droit, en ressources humaines et en management, ont dû également paraître utiles à un moment où la fondation entre dans une complexification de ses rapports avec l’Office fédéral des assurances sociales.
Pourquoi avez-vous souhaité prendre la présidence d’une institution telle que forom écoute ?
Il se trouve que je tiens à avoir une vie équilibrée. Et pour moi, celle-ci implique qu’une partie en soit consacrée au service de la société, par du bénévolat. Lorsque j’exerçais comme avocat indépendant, il m’est parfois arrivé de me montrer généreux, mais je dois dire que ça ne m’a pas souvent valu de remerciements (sourire). En fait, cela faisait un moment que je cherchais une manière plus structurée de travailler pour la collectivité. Et un jour, je suis tombé sur l’annonce de forom écoute…
Quel lien avez-vous avec le monde de la malentendance ?
Dans ma jeunesse, j’ai eu des amis qui avaient des troubles auditifs, dont un pour lequel ils étaient particulièrement importants, ce qui ne l’a pas empêché d’ailleurs de devenir chef d’entreprise. Cette expérience a dû jouer un rôle dans mon intérêt pour la malentendance. Plus généralement, je trouve que les malentendants ont beaucoup de mérite dans ce monde si compliqué, dominé par le brouhaha permanent de nos grandes villes. Pour moi, c’est vraiment une cause qui mérite d’être soutenue.
Selon vous, quels sont les enjeux qui attendent une fondation comme forom écoute ?
Comme toutes les fondations, l’objectif est d’assurer sa pérennité, de faire en sorte qu’elle perdure et ne disparaisse pas. Car lorsqu’une fondation disparaît, elle ne renaît jamais.
C’est d’autant plus vrai qu’un des grands défis pour forom écoute est la recherche de financements…
Bien sûr, c’est le nerf de la guerre ! Cette recherche doit vraiment être conduite avec sérieux, ce qui ne nous empêche pas d’essayer de faire des économies là où ce sera possible.
On sent chez-vous beaucoup d’empathie…
Effectivement, je suis quelqu’un d’empathique, car c’est bien la seule manière d’avoir le contact avec les autres. Se mettre à la place des autres permet de désamorcer les conflits et de trouver des solutions positives pour tout le monde, au lieu de s’enferrer dans des confrontations stériles.
Comment concevez-vous votre futur rôle de président ?
Pour moi, il est important de fixer des priorités pour que la fondation continue à exister, voire même qu’elle puisse se développer. Cela veut dire renoncer au toujours plus et faire des choix. Et tout ceci implique des prises de décision claires dans le cadre d’un système participatif au sein du Conseil de fondation, tout en modernisant ce qui doit l’être. Il faudra ainsi qu’il y ait des délégations de tâches, pour que chaque membre du Conseil puisse s’impliquer en fonction de son souhait, de ses compétences et des ses possibilités. Tout cela, j’espère que mon regard neuf pourra l’apporter, sans déstabiliser l’ensemble.
Qu’entendez-vous par système participatif ?
L’enjeu est de ne surcharger ni les bénévoles ni le personnel de la fondation, tout en les consultant. Cela, seule la recherche d’une efficience pourra l’apporter, même dans une organisation à but non lucratif : obtenir le meilleur résultat avec le minimum d’efforts, pour ne pas se disperser ou décourager les bénévoles ou les employés. Dans cette démarche participative, je souhaiterais inclure l’expérience de la présidente sortante et bien sûr l’apport de tout le comité, qui a ses propres compétences.
Qu’espérez-vous apporter à forom écoute ?
Je souhaite mettre mes compétences juridiques, en ressources humaines et managériales au service de la fondation. Il existe ainsi un grand nombre d’outils dans la gestion du changement que je pourrais par exemple proposer. Ce qui me plait, c’est construire des projets, trouver des solutions, faire travailler les gens ensemble, car quand cela fonctionne, c’est magnifique !
Vous travaillez. Parviendrez-vous à vous rendre disponible pour la fondation ?
Une chose est sûre : je ne pourrai pas assurer 300 heures comme la précédente présidente (rires)! Du coup, c’est une très bonne chose que Michèle Bruttin ait accepté le poste de 2ème vice-présidente. Si nous parvenons à l’efficience souhaitée, ce qui implique une meilleure répartition globale et que chaque membre du Conseil de fondation travaille sur des dossiers spécifiques, le résultat sera moins lourd pour chacun ! C’est cela l’efficience : la bonne personne au bon endroit avec un maximum d’efficacité, le but étant que personne ne s’épuise, que chacun puisse trouver sa place, tout en étant valorisé. C’est la raison pour laquelle, je pourrais par exemple m’opposer à l’entrée de certaines personnes au Conseil de fondation si cela devait constituer un doublon. Sauf bien sûr, dans le cas où il s’agirait de former et préparer une relève !
Propos recueillis par Charaf Abdessemed
[zone]Un avocat « atypique »
De son propre aveu, Laurent Huguenin est un avocat « atypique ». Âgé de 46 ans, papa d’un petit garçon de bientôt 6 ans, il a travaillé durant une décennie comme avocat indépendant inscrit au barreau. Diplômé en droit à Neuchâtel, il a également suivi une formation en ressources humaines à l’université de Genève. Après le barreau, il s’est tourné vers le monde de l’entreprise, mettant ses compétences au service de grandes entreprises comme les CFF (Département immobilier), Sun Store, ou Divesa. En 2015, il choisit de se remettre à son compte, cette fois en lançant Valdroit, un cabinet de consulting qui propose aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, une expertise en termes de droit, de ressources humaines et de management.[/zone]
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