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La Côte: Simone Jeannet, « Je n’ai pas vu le temps passer ! »

15 novembre 2014

Publié le :

Présidente de l’Association des malentendants de la Côte (AMALCO) depuis plus de 16 ans, Simone Jeannet a souhaité « lever le pied » et quitter ses fonctions le 12 avril dernier. Entretien avec une ancienne présidente déterminée, qui n’entend ni renier son engagement, ni déserter le milieu associatif. Vous avez décidé, après plus de 16 ans de bons et loyaux services, de démissionner de l’AMALCO, l’Association des malentendants de la Côte, que vous aviez fondée. Pourquoi cette démission ? J’ai de gros soucis de santé, et qui ne vont pas en s’améliorant car je vais bientôt avoir 70 ans (rires) ! En fait, je suis arrivée au bout de mes forces, d’où ma décision de lever un peu le pied, d’autant que j’ai encore d’autres engagements associatifs. A quoi allez-vous consacrer votre temps désormais ? En fait, j’aime le terrain, et les choses concrètes. Je reste donc bien sûr membre de l’AMALCO, dont la destinée me tient à cœur. Beaucoup de ses membres sont devenus des amis et je vais continuer à les accompagner. En outre, je reste membre du comité de l’AVACAH (Association Vaudoise pour la Construction Adaptée aux Personnes Handicapées), au sein duquel je m’occupe de tout le volet « handicap auditif ». Et puis enfin, je reste engagée dans la Commission Boucles Magnétiques de forom écoute, et reste disponible pour d’éventuelles actions. Comment vous êtes-vous retrouvée à la tête de l’AMALCO ? En fait à l’époque, j’avais d’abord repris la présidence de l’Association des malentendants de Nyon, et comme il n’y avait rien sur le reste de la Côte, j’ai créé l’AMALCO à Morges. Petit à petit, l’association de Nyon a périclité, les membres étant très âgés et nous quittaient les uns après  les autres, les derniers étant même centenaires. A Morges en revanche, un petit groupe s’est formé et progressivement des amis nous ont rejoints, soit pour les rencontres du mercredi, soit pour les fêtes, les sorties ou l’assemblée générale annuelle. Plus de seize ans de présidence, c’est très long… Oui, c’est vrai, c’est long, mais avec le comité, on a réalisé tellement de choses que je n’ai vraiment pas vu le temps passer ! Qu’est-ce qui vous a le plus marquée tout au long de ces années ? Assurément, les deux sorties des amicales réalisées avec forom écoute, la première en 2006, la seconde le 28 septembre 2013 (lire aux écoutes numéro 66, ndlr), qui ont vraiment été des réussites ! Et puis, j’ai le magnifique souvenir de ma première rencontre avec Nuria Gorrite, la Syndique de Morges de l’époque, aujourd’hui Conseillère d’Etat, avec laquelle je suis toujours en contact et qui se souvient encore de la première question que je lui avais posée: « Que pouvez-vous faire pour les malentendants ? » Et puis, il y a eu beaucoup de réalisations, comme par exemple la pose d’une boucle magnétique au Théâtre de Beausobre, etc. Avez-vous des regrets ? Bah, on n’est jamais parfait, et j’aurais tellement voulu que tout aille beaucoup plus vite ! Car il reste encore beaucoup à faire : il n’y a toujours pas de boucle magnétique au Conseil communal de Morges, il faudrait aussi en installer dans les salles pour les conférences proposées lors des « Livres sur les quais », une importante manifestation culturelle… Les boucles magnétiques représentent certes un vieux système, mais franchement, on n’a pas trouvé mieux comme rapport qualité-prix ! Manifestement, l’accès à la culture pour les malentendants vous a toujours tenu à cœur ! Mais parce que sans cela, c’est l’isolement qui nous guette ! Et avec les risques que l’on sait ! Selon vous, quel sera le principal combat que les malentendants devront mener au cours des années à venir ? Pour moi c’est très clair : comment va-t-on pouvoir assurer aux malentendants un appareillage auditif de qualité en cette période de restrictions budgétaires ? Pendant des années, nous avons œuvré à faire tomber le tabou de la honte pour que les malentendants assument mieux leur handicap et s’appareillent. Aujourd’hui, les gens risquent bel et bien de ne pas s’appareiller, mais en raison du coût de leurs appareils, qui sont très chers et mal remboursés. C’est un véritable retour en arrière ! Propos recueillis par Charaf Abdessemed    
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