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Des nouvelles statistiques sur la déficience auditive en Suisse

16 mars 2022

Publié le :

La dernière publication de l’Observatoire suisse de la Santé révèle des données inédites sur la déficience auditive et portant sur 25 ans d’évolution. Celle-ci est bel et bien un problème de santé publique. C’est un rapport édifiant à bien des égards que l’Observatoire suisse de la santé (OBSAN) vient de rendre public. Cet organisme chargé de développer pour la Confédération et les cantons des analyses fiables et indépendantes sur le système de santé en Suisse, consacre ainsi exclusivement sa dernière étude à la thématique des déficiences auditives et visuelles en Suisse, une étude qui repose pour l’essentiel sur l’analyse des données issues de l’enquête suisse sur la santé (ESS) que l’Office fédéral de la statistique (OFS) réalise tous les cinq ans depuis 1992. Et les résultats sont intéressants à plus d’un titre en ce qui concerne la déficience auditive avec des données chiffrées inédites. Personnes atteintes de déficience auditive : 8.4% de la population et un tiers des personnes âgées Selon l’enquête suisse sur la santé, 8,4% de la population suisse est atteinte de troubles de l’audition et a du mal à suivre une conversation ordinaire ou porte un appareil auditif. Avec l’âge, la prévalence des déficiences auditives s’accroit de plus en plus : un tiers des personnes de 75 ans ou plus sont malentendantes. Dans ce groupe d’âge, les problèmes auditifs touchent nettement plus souvent les hommes que les femmes. A noter que les résultats de l’ESS, reposent sur les déclarations des personnes interrogées qui sous-estiment l’aggravation de de la déficience auditive avec l’âge de sorte que les taux de prévalence devraient en réalité s’avérer encore plus élevés chez les personnes âgées. En augmentation depuis 25 ans Les observations portant sur les 25 dernières années montrent que les taux de prévalence des déficiences sensorielles ont augmenté dans l’ensemble de la population. La plus forte hausse a été́ enregistrée par la déficience auditive (+1,3 point de pourcentage). Cette augmentation s’explique par le vieillissement démographique. Principales causes principales de surdité Les formes les plus répandues de déficience auditive comprennent la surdité précoce, la surdité liée à l’âge (presbyacousie) et les lésions auditives dues à̀ des nuisances sonores excessives. Part des malentendants qui portent un appareil auditif : 50% En Suisse, un peu moins de la moitié des personnes malentendantes porte un appareil auditif. En comparaison internationale, cette proportion (également appelée taux d’adoption ou d’utilisation d’appareils auditifs) est supérieure à la moyenne. En Europe, seuls le Danemark, la Suède et le Royaume-Uni affichent un taux d’utilisation plus élevé. Ce taux est sensiblement plus élevé chez les personnes malentendantes plus âgées : dans le groupe des 75 ans ou plus, plus de deux tiers des personnes malentendantes portent un appareil auditif. Le recours aux appareils auditifs varie également en fonction de caractéristiques socio-économiques. Plus le statut socio-économique d’un groupe est bas, plus la proportion de personnes malentendantes équipées d’un appareil auditif est faible. Que ce soit pour le niveau de formation ou le revenu des ménages, le taux d’utilisation d’appareils auditifs affiche un écart d’environ 20 points de pourcentage entre le groupe au statut le plus bas et le groupe au statut le plus élevé́. Difficultés à entendre malgré un appareillage : 5.5 % Sur les 8,4% de personnes malentendantes au sein de la population suisse, 5,5% seulement souffrent aussi d’une déficience fonctionnelle, c’est-à-dire qu’elles ont des difficultés à entendre même en cas de recours à un appareil auditif, soit parce qu’elles ne le portent pas, soit parce que celui-ci ne remédie pas suffisamment, voire pas du tout, à la déficience auditive. Évolution de l’utilisation de l’appareil auditif pour les plus âgés : x2 en 25 ans Durant la période étudiée, qui s’étend sur 25 ans, l’usage d’appareils auditifs s’est largement répandu. Parmi les personnes à la retraite, la proportion de celles qui portent un appareil a pratique- ment doublé entre 1992 et 2017, passant de 7,1 à 13,8%. En conséquence, la part de personnes à la retraite souffrant d’une déficience auditive fonctionnelle a diminuéé de près d’un tiers durant cette période. Malentendance et formation post-obligatoire La probabilité qu’une personne sans formation post obligatoire soit malentendante est environ deux fois supérieure à celle d’une personne diplômée du degré tertiaire (haute école ou formation professionnelle supérieure). 3 fois plus de risques chez les personnes non qualifiées La probabilité́ d’une déficience auditive est plus de trois fois supérieure chez les personnes exerçant une activité́ non qualifiée que chez les cadres ou les universitaires. La prévalence de la déficience auditive s’avère particulièrement élevée chez les professionnels de l’agriculture et de la sylviculture. Dans leur cas, les risques liés au statut socio-économique s’ajoutent probablement aux risques inhérents à la profession (exposition à des nuisances sonores). En chiffres absolus, la surdité professionnelle représente la plus grande partie des maladies professionnelles reconnues par l’assurance-accidents. Coûts : entre 4 et 7 milliards par an La transposition à la Suisse des estimations de coûts issues d’autres études et provenant d’autres pays, met en évidence la charge considérable que les déficiences auditives et visuelles font peser sur l’ensemble de la société. Selon ces estimations, les coûts annuels se situent entre 3,8 et 6,7 milliards de francs pour les déficiences auditives. Le rapport complet peut être téléchargé ici (en allemand)
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